


Sans témoin
de Sofia Prokovieva
Mise en scène de Habib Naghmouchin
Avec Cécile Lehn, Rodolphe Poulain
-
-
Du 08/11/2012 au 19/12/2012
Du mardi au samedi à 20h.
La Boutonnière
25 rue Popincourt
75011 PARIS
Métros Voltaire, Bastille, St Ambroise
01 48 05 97 23
Site Internet
Escale en terre slave avec la pièce de Sofia Prokofieva Sans témoin. Texte porté au cinéma en 1979 par Nikita Mikhalkov et dans la distribution, Mikhaïl Oulianov et Irina Kouptchenko pour principaux acteurs.
Paris. Vendredi 16 novembre 2012. La météo locale rime avec hiver. Un vent froid s'engouffre dans les escaliers de la station de métro Voltaire. En surface, les gens, cols relevés et bonnets tirés jusqu'à plus maille, allongent le pas. Il n'est pas difficile de lire l'expression des larmes dans les yeux réclamant un peu de chaleur. Rue Popincourt, peu de monde. Derrière les fenêtres donnant sur rue, les rideaux calfeutrent l'accouplement intime de la nuit et du froid.Rendez-vous est donné au n°25 de la même rue. Sur la grille d'entrée, se devine un panneau affichant Théâtre de la Boutonnière. Bref dédale dans une allée pavée séparant deux rangées de maisons et d'immeubles d'une autre époque. Au bout à gauche, une porte s'ouvre sur un intérieur cosy. Deux jeunes filles en sortent et s'activent à l'extérieur dans le montage d'une table en bois surmontée d'un parasol imposant. D'un geste assuré, elles disposent carnet à souche et flyers sur la table et affichent spontanément l'expression de leur joie de vivre. Il est 19h45 et le côté anecdotique de la situation mérite d'être porté noir sur blanc. C'est Paris.Bienvenue au Théâtre de la Boutonnière. Ancienne fabrique de boutons de nâcre, située à deux bottes de ce lieu, La Bastille. Cet endroit insolite ne vient pas s'ajouter à la longue liste des salles de spectacle de la Capitale. Habib Naghmouchin l'a pensé profondément axé sur l'humain et la liberté d'expression. Le Groupe de créations théâtrales y a installé son quartier d'hiver en été. Il suffit d'allumer l'interrupteur sous le porche pour comprendre qu'ici, le sens du mot théâtre ne se limite pas à sept lettres.Un escalier débouche sur une pièce distribuant des dimensions généreuses du plateau aux rangées de banquettes surélevées et confortables. La proximité scène-public ne déloge pas au concept voulu par son fondateur éponyme, un personnage à l'apparence atypique qui inspire respect et mystère, confiance et exigence. D'avouer qu'il s'entoure de personnes des plus attachantes et de leur présence, l'ambiance s'agrémente de rires et de complicité.Connaissez-vous un théâtre à Paris qui propose de dîner avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation en le lieu même ? Habib Naghmouchin propose, les gens disposent. Le Théâtre de la Boutonnière est une prose.Parlons de l'adaptation de la pièce de Sofia Prokofieva mise en par Habib Naghmouchin. La scénographie, l'expression de la sobriété représentée par les éléments composant le décor. Une table en formica, deux chaises du même placage, un fauteuil en simili cuir, un lampadaire articulé d'un coup de girafe. Somme toute, l'intérieur d'un modeste appartement cloisonné par les silences d'une existence morne et dérangée par les chuchotements de la bouilloire. A l'extérieur, le passage des trains alterne avec le va-et-vient de l'ascenseur. La femme vit de peu, les souvenirs ont sculpté des failles dans sa solitude bousculée par l'écoute de quelques airs de musique classique. Le temps suspend son vol, mais pas les regrets. Son ex-compagnon rentre dans l'appartement comme s'il n'avait jamais quitté l'endroit. Sa présence manifeste indifférence et défiance. Que vient-il chercher ou rechercher ?La narration s'écoute sombre et articulée d'images renvoyant à un passé douloureux. Une vie partagée entre deux personnages simples et filés dans le sens de l'ourlet. Il n'y a pas de place pour un once de bonheur, exceptés les arrêts sur écran projetés sur le mur de la cuisine. Croira qui voudra que les rigueurs de l'existence s'effacent dès la tombée des premières neiges, in situ. L’austérité se détache comme pour accentuer par opposition les travers de l’homme se confondant dans la mécanique de l’amour qui fut leur au début de leur histoire. Le désaccord se définit au pluriel car aucun sujet de conversation ne prête à l’entente. La profondeur des relations se perçoit dans les silences provoqués, dans les crises de nerfs, dans la violence des propos. La complexité des rapports est subtilement interprétée par Cécile Lehn et Rodolphe Poulain. Les regards prolongent l’intimité blessée d’une relation passionnée et troublée par le reflet du doute et de la méfiance dans le miroir de leur inconscience. Leurs jours sont devenus des nuits et l’inverse avéré dès la déviance des sentiments.L’étrangeté du texte n’est pas sans rappeler certaines pièces de Harold Pinter. La plume strangule les émotions vives car la notion de bonheur n’a pas le droit de citer. La mise en scène de Habib Naghmouchin diffuse en un même lieu l’interrogation de la trinité amoureuse entre l’homme, la femme et l’enfant physiquement absent et maternellement oppressant. Pièce jouée à deux comédiens, le public prête serment d’écouter le verbe déclencheur d’algorithmes sentimentaux où les méandres de la vie se lacent et s’entrelacent à l’infini.Sans témoin, une pièce à découvrir absolument au Théâtre de la Boutonnière.
Philippe Delhumeau
22/11/2012

AVIGNON
L'ORIFLAMME
de Aude De Tocqueville
Mise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
L'avis de Geneviève Brissot
L'ORIFLAMME

AVIGNON



Solitude d'un ange gardien
de Aude De TocquevilleMise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Théâtre du Roi René
LES GARCONS DE LA BANDE
de Mart Crowley,adaptation : Antoine Courtray
Mise en scène de Antoine Courtray
Théâtre du Roi René
LES GARCONS DE LA BANDE
de Mart Crowley,adaptation : Antoine Courtray
Mise en scène de Antoine Courtray
AVIGNON
Théâtre du Chêne Noir
UNE HEURE A T'ATTENDRE
de Sylvain Meyniac
Mise en scène de Delphine De Malherbe
Théâtre du Chêne Noir
UNE HEURE A T'ATTENDRE
de Sylvain Meyniac
Mise en scène de Delphine De Malherbe