




Juste la fin du monde
de Jean-Luc Lagarce
Mise en scène de Serge Lipszyc
Avec Cédric Appieto, Marie-Ange Geronimi, Nathanaël Maini, Marie Murcia, Chani Sabaty
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Du 06/11/2012 au 01/12/2012
L'Etoile du Nord
16, rue Georgette-Agutte
75018 PARIS
Métro Guy-Môquet.
01 42 26 47 47
Site Internet
La famille, un fantasme, une jubilation, un exode vers le bonheur, certes. La famille, un cauchemar, une tragédie, un exil vers le pire. Voyez et vous jugerez sur place.
Dans nos modes de vie contemporain, la notion de famille s’apparente à une transhumance immodérée sur des autoroutes construites sur des sables mouvants. Jean-Luc Lagarce connu pour sa plume dramatique pose le point d’interrogation sur l’acceptabilité des liens familiaux. Etre ou ne pas être, exister ou mourir, des réflexions philosophiques qui répondent à un consensus générationnel étudié carte sur table par les ethnologues et autres sociologues. Serge Lipszyc conduit la micheline, laquelle s’arrête de gare en gare, contemple le paysage, lève le nez vers un courant d’air furtif et prend un malin plaisir à donner de la cause à l’effet. Une nouvelle fois, il a trouvé matière à exposer le sort d’une famille livrée en pâture à ses doutes existentiels. Les personnages se montent et se démontent comme les aiguilles d’une horloge comtoise. A l’heure des retrouvailles, exégèse de la remise en question, le temps s’arrête pour ne plus repartir.L’histoire se confond à la scénographie exprimée en la présence d’une grande table et de ses chaises en nombre suffisant prêtes à accueillir les membres de la famille. En front de scène, deux fauteuils distanciés recevront simultanément le doute et l’espoir, la colère et le silence en les personnes présentées tels les piliers de la structure et le revenant. La présence de Louis parti depuis trop longtemps suscite questions et soulèvements d’intérêts personnels. Chacun ira de ses reproches lui rappeler le point de rupture dessoudé d’incompréhension et ressoudé par l’envoi de cartes postales alimentées de politesses et de banalités. Des allégations rédigées pour l’absence et peut-être pour affirmer un renoncement. Louis parle peu, mais bien. Ecrivain de vocation, il reprend les écarts de langage de sa sur, de son frère, de sa mère et par affinité éloignée ceux de sa belle-sur.La pièce est une suite d’interrogations, pourquoi est-il parti, pourquoi est-il revenu, pourquoi quoi et pourquoi comment. A tour de rôle, les voix s’élèvent, réclament une réponse, s’emportent dans un tourbillon fictionnel en quête d’une vérité sous-jacente. Le va-et-vient des personnages alterne avec l’importance accordée à la mise en situation. Laquelle est reflétée par les jeux de lumière posant la discrétion ou l’intensité selon l’évolution des tournures, in situ.La proximité avec le public crée un lien presque fusionnel et intime avec cette famille. Chacun adhère au partage des reproches et des sourires dévoilés par le rappel de souvenirs. Les répliques tiennent en de longs monologues à la Sartre, ponctués de virgules pour ne pas sombrer dans le bâillement, ou en une concision de propos sincères à l’image des bulles échangées dans le manga de Jiro Taniguchi, Quartier lointain.Le rapport au temps est subtil lorsque l’imparfait et le passé simple se mélangent, le subjonctif et le conditionnel se conjuguent au présent ou au futur. L’obstination de Lagarce est contextuellement domestiquée dans la mise en scène. Les variations de langage s’imbriquent dans ce jeu construit autour du présent et du passé. Les silences, les doutes et les renvois traversent les conversations, la douleur se lit dans les yeux et s’écoute dans les narrations successives.Il n’y a d’ignorance que dans le mensonge et de non-dit dans la rumeur. Louis annonce sa mort à venir, mais l’exprime-t-il de vive voix ? La mise en scène de Serge Lipszyc dévoile une galerie de personnages représentés en format réel par l’interprétation exceptionnelle des cinq comédiens, Cédric Appieto, Marie-Ange Geronimi, Nathanaël Maini, Marie Murcia, Chani Sabaty. Le metteur en scène vivifie un texte sombre et contemporain en dédramatisant l’étroitesse des liens rompus car chacun s’accorde à respirer à plein poumon. De finalité, il n’y a point, excepté l’extinction des lumières et les applaudissements nourris du public.
Philippe Delhumeau
12/11/2012

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