
Le Trouvère
de Guiseppe Verdi
Mise en scène de Daniel Oren, Gilbert Delfo
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Du 03/02/2012 au 12/02/2012
Mardi, jeudi, vendredi, samedi à 20h, dimanche à 15h.
Théâtre du Capitole
1, place du Capitole
31000 TOULOUSE
05 61 63 13 13
Site Internet
La vengeance en héritage : un lourd fardeau, une histoire qui finit toujours mal.
Entre ses uvres Rigoletto (1851) et La Traviata (1853), Guiseppe Verdi réalise l’opéra Il Trovatore. L’histoire du désir de vengeance d’une gitane, Azucena, dont la mère fut brûlée vive par le père du comte de Luna. Juste après la mort de sa mère accusée de sorcellerie, Azucena enlève le dernier né du comte de Luna, Manrico, dans l’intention de le jeter dans le brasier encore vif qui consuma la présumée sorcière. Mais dans la confusion, c’est son propre fils qu’Azucena jette dans les flammes. Elle élève Manrico comme son propre fils et lui cache ses véritables origines et son lien fraternel avec le comte dont il devient l’ennemi. En plus de leur haine réciproque, car ils servent respectivement dans les deux armées ennemies, Manrico et le comte de Luna sont épris de la même femme, la suivante de la reine, la belle Leonora. Cette dernière, charmée par Manrico, en tombe amoureuse, provoquant ainsi la fureur du comte. Les amoureux s’enfuient. Mais juste avant leur mariage, la mère de Manrico, Azucena, est capturée par le comte qui entend bien la faire brûler vive comme sa mère pour la punir de la mort de son petit frère. En effet, la disparition et la présumée mort du petit frère ont causé une blessure profonde dans le cur du comte de Luna. Depuis la mort de son propre père, mort de chagrin, il n’a eu de cesse de rechercher l’assassin de son frère.Lorsque Manrico apprend que sa mère est aux mains de son ennemi, il court la sauver mais se fait capturer. Il doit être exécuté à l’aube. Pour sauver son bien-aimé, Leonora passe un accord avec le comte de Luna : elle s’offre à lui devient sa femme. Ainsi Manrico est relâché. Mais ne supportant pas l’idée d’être liée au comte, Leonora boit du poison et part délivrer son aimé selon son accord avec le Comte. Elle meurt dans les bras de Manrico. Le comte de Luna, fou de jalousie, fait exécuter son ennemi Manrico dans l’instant malgré les supplications d’Azucena. Elle lui dévoile que Manrico est son frère perdu depuis des années et qu’il vient de le tuer. La vieille gitane a bien été vengée.Une histoire improbable et pleine de non-sens, très difficile à mettre en scène. On comprend pourquoi elle fut boudée pendant vingt ans, absente de l’affiche de 1969 à 1990. Comment rendre visuellement intéressante une histoire qui est majoritairement racontée et non vécue par ses protagonistes ? Le choix : une mise en scène épurée à l’extrême. Une scénographie nue, seuls des tissus de soie brodés et imprimés selon la couleur du camp (bleu pour le Comte de Luna / rouge pour Manrico) sont suspendus en fond de scène. Un drapé par scène. Le jeu des lumières permet de créer des contrastes et des ambiances avec des lumières et les voix du chur qui s’élèvent des coulisses, ou les ombres grandissantes des acteurs projetées en fond de scène. Un beau travail des lumières réalisé par Joël Hourbeigt. Simple, sans fioritures ni sur-ajouts d’effets. Efficace.Mais le travail de mise en scène reste à désirer. Cette uvre, qui a tout d’une tragédie grecque, est basée sur la narration et non sur l’action. Cette mise en scène est très géométrique dans ses déplacements et ses tableaux. C’est codé et rigide. Les sentiments sont montrés, même pas joués et encore moins vécus par les acteurs. L’inclinaison du plateau, le choix du lieu et des costumes intemporels mais codifiés, donnent cette impression de théâtre de la Grèce Antique. Ici, il n’y a pas de références temporelles ou dans l’espace, juste les personnages sur scène qui racontent leur histoire. Alors, c’est beau... mais ça devient très vite long, très long quand il n’y a pas d’action. Surtout à l’opéra où, pour ne pas déroger à la règle, les personnages mettent dix minutes pour raconter un fait, en répétant cinq fois la même phrase ! Au bout d’un moment, on a envie qu’ils se décident et qu’ils agissent ! Les trois dernières minutes du spectacle, intenses, nous réveillent, lorsque Manrico est emmené pour être exécuté, et qu’Azucena supplie le Comte de Luna de l’épargner et qu’elle lui révèle la vérité.Dans cette version, de nombreux choix sont étranges, voire risibles. Les deux frères ennemis ne sont plus tout jeunes : certes, cela se comprend pour le Comte, mais Manrico passe pour être un jeune homme fort, vigoureux, bien fait et séduisant. Il a plus le profil du prince charmant qu’un homme d’âge mûr bien portant. Il est vrai que rares sont les jeunes premiers qui disposent de la technique et du coffre nécessaires pour la partition de ce rôle... A noter également, à la reprise après l’entracte, qu'une partie chorégraphiée de ballet est incorporée. Trois jeunes soldats en goguette effectuent une petite danse pour démontrer leur aptitude au combat. Mais s'ils se battent comme ils dansent, ils sont morts dans l'instant : ils font plus trouffions d’opérette que soldat d’une grande armée. C’est risible. Et le metteur en scène, Gilbert Delfo, s’est fait huer lors des saluts.Au contraire, le reste de l’équipe, le chur du Capitole, l’Orchestre du Capitole, le chef d’Orchestre et les comédiens ont reçu, eux, les acclamations du public. Verdi a composé un opéra certes difficile à mettre en scène, mais d’une beauté et d’une grande perfection au niveau musical. Les musiciens sont excellents et dirigés d’une main de maitre par Daniel Oren.Quant aux interprètes, ils sont bluffants. Leur jeu d’acteur est épouvantable mais les voix sont incroyables, sans la moindre fausse note. Elles s’envolent et galopent dans les airs avec une aisance stupéfiante, en nous transportant. Nous sommes bien loin des opéras criards où l’on ressort complétement sonné. Non, ici, Verdi nous fait part de tout son génie musical. Uniquement musical... Car même si l’histoire traite de ces passions humaines, fortes et intemporelles, tout cela est trop invraisemblable pour nous toucher véritablement.Les deux interprètes féminines, troublantes par leur ressemblance un véritable cas dipien tant Leonora fait penser à Azucena plus jeune sont merveilleuses. Luciana d’Intino possède une voix, une présence et une aisance sur scène qui captent tous les regards. Elle est superbe en gitane perturbée. Et Carmen Giannattasio est une créature sublime. Elle ressemble à s’y méprendre à une déesse de l’Olympe. Elle est très belle et possède une maitrise de son organe vocal qui nous laisse pantois. Les notes sont fluides et passent de l’aigu, très aigu, au grave avec une facilité déconcertante. Elles ont été acclamées par le public, elles le valent bien.
Cyriel Tardivel
07/02/2012

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