Short Stories
de Tennessee Williams
Mise en scène de Agathe Mélinand
Avec Pierre Aussedat, Christine Brotons, Emmanuel Daumas, Edith Letexier, Fabienne Rocaboy, Emilie Vaudou
Portraits de vie dévoilés par le regard de Tennessee Williams.
Cette saison, le TNT nous offre comme thème majeur : l’Amérique. Un vaste pays où tout y est gigantesque. Des vallées, des canyons, des plaines et des villes immenses qui nous donnent l’effet de n’être que de petites fourmis dans ce décor de titan. Pour ce faire, il fallait un auteur à la mesure de cette démesure : Tennessee Williams !Agathe Mélinand met en scène quatre nouvelles du "vieux crocodile", plus connu, il est vrai, pour ces pièces de théâtre. Ouvrant ainsi une porte qui nous donne envie de nous plonger plus en profondeur dans l’uvre de ce génie à la sensibilité accrue.A contrario des grosses structures que l’on retrouve habituellement dans les créations du TNT par son compère Laurent Pelly, Mélinand utilise un décor minimaliste. Quelques chaises pour s’asseoir, un jeu de croquet, mais surtout des panneaux de papier blancs entourant la scène où sont projetées des représentations de paysage, des couleurs, des objets, pour souligner l’ambiance des histoires racontées. Et au milieu de cette grande page blanche, six comédiens : trois filles et trois garçons. Ils vont vivre ces aventures ensemble devenant tour à tour narrateur, héros ou personnage de passage de l’histoire.Cela commence sur une petite musique des années 50 entrainante et guillerette. Sur un fond vert recouvert de pois blanc, un couple se met à danser, un troisième personnage arrive, sourire aux lèvres, puis un quatrième... Ils rigolent, s’amusent, semblent heureux. Le portrait de la parfaite famille américaine aimante et heureuse. Mais qui connait un temps soit peu Tennessee Williams sait très bien ce qui se cache derrière. Des personnages blessés, écorchés, qui tentent de se dépatouiller avec leur vie et le monde environnant hostile, froid et qui ne les comprend pas.On démarre sur la première histoire, Portrait d’une jeune fille en verre. Tennessee nous raconte l’histoire de sa sur Laura (dont le vrai nom est Rose), une jeune femme à la timidité maladive, s’enfermant dans sa tour de sujets de cristal, écoutant les disques sur le vieux phono. Laura s’enferme dans sa bulle pour se couper du monde qui la terrorise. Et voila qu’un soir, Tennessee ramène un copain de l’atelier, un Irlandais qui aime danser et qui a des taches de rousseur sur le bout du nez... Emilie Vaudou est charmante, si fragile et sensible dans son interprétation de la petite sur malade. On ressent une grande complicité entre elle et Pierre Aussedat qui joue en alternance avec Emmanuel Daumas son frère Tennessee.Puis on nous fait découvrir l’histoire de Brick Pollit et de la veuve Grey dans Jeu d’été à trois. Ces deux personnages abimés par la vie, l’un est alcoolique et l’autre vient de perdre l’homme qu’elle aimait restant désormais toute seule avec, à sa charge, sa fille de 12 ans et qui perd pied. Ils se rencontrent, vivent des moments marquants et intenses, et deviennent amants le temps d’un été. Emmanuel Daumas est d’ailleurs remarquable dans le rôle de cet homme qui dit avoir résolu son problème avec l’alcool. Doucement mais surement on assiste à sa chute dans l’ivresse bien qu’il s’obstine à tenir des discours qui se veulent cohérents et plein de bon sens sur sa vie, son alcoolisme... Ce personnage donne l’occasion à Emmanuel de nous donner autre chose que le registre dans lequel il s’installe tout au long du reste de la pièce. Une sorte de dandy charmant et un peu cynique. Même le timbre de sa voix se transforme et il est très agréable d’assister à cette métamorphose. Daumas est un bon comédien, on désire le voir plus changeant à l’image de ses partenaires de scènes qui prennent un nouveau visage à chaque histoire, à chaque personnage.Ce qui nous amène à la troisième histoire, Sucre d’Orge. L’histoire secrète est dérangeante de M. Krupper, de son sac de sucrerie et de ses virées quasi quotidiennes au cinéma Le Joy Rio. Saluons l’interprétation de Pierre Aussedat en vieillard digne et mystérieux. Un régal.Le spectacle s’achève sur fond blanc de ville triste et enneigée avec Malédiction, l’histoire d’amour de Lucio et Nitchevo la chatte. Une histoire pleine de poésie et de mélancolie. L’amour peut réchauffer les curs mais ne sauve pas les corps et les âmes blessées. Pour ce final, ce sont Edith Letexier (qui travaillait déjà avec Mélinand dans le solo Monsieur le 6 sur le Marquis de Sade), Christine Brotons (en logeuse pleine de charme et de sensualité, une très belle femme) et Fabienne Rocaboy (en narratrice féline) qui se détachent du reste du groupe. Ils forment un beau trio et nous offre une interprétation toute en douceur et en finesse de cette petite tragédie de la classe ouvrière.La mise en scène est nette, sans fioriture et donne sa place à tout le monde de manière équilibrée et équitable. Agathe Mélinand a mis l’accent sur ses comédiens et toute la pièce repose sur le jeu des acteurs. C’est un véritable plaisir de voir une pièce qui ne soit pas noyée sous les effets techniques dans ce grand théâtre nationale qu’est le TNT. Mélinand, en grande admiratrice de Tennessee Williams, respecte le travail de l’auteur et son art. Car tout au long de son uvre, ce poète n’a eu de cesse de nous raconter simplement et avec poésie des histoires, des instants de vie de personnages du quotidien. Tennessee Williams c’est vous, c’est moi, c’est nous ; c’est la vie avec ses instants de joie, de doute et de peine ; c’est tout simplement beau.
Cyriel Tardivel
21/11/2011
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