


Olga ma vache
de Roland Dubillard
Mise en scène de Patrick Coulais, Maryvonne Schiltz
Avec Patrick Coulais (comédien), Jean Leber (violoniste)
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Du 31/08/2011 au 29/10/2011
Du mardi au samedi à 19h.
Lucernaire
53 Rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS
Métro Vavin, Notre-Dame des Champs, Montparnasse Bienvenüe
01 45 44 57 34
L’écriture de Dubillard, mélancolie et fantaisie paissent en vert et contre nous dans le bocage normand.
Olga ma vache, un texte qui tisse les liens étranges et savoureux entre un écrivain en mal d’inspiration et un ruminant. Dubillard étonne une nouvelle fois par son style libre et provocateur, fantaisiste et poétique. Il trait les mots d’une façon pudique et effarouchée, si bien que l’interprétation de Patrick Coulais laisse entrevoir mille et une images possibles. La sensibilité s’écoute à fleur de pi et en découlent des émotions et des clichés blancs comme du petit lait.La scénographie concentre la tension exprimée par le spleen du comédien entre des clairs-obscurs et des faux-semblants lumineux dégagés selon l’évolution du texte. La perception de la lumière s’entrevoit dans l’allégorie des images laissant la rêverie s’échouer sur une grève d’espoirs.Le violon accompagne par syllabes entrecoupées les métaphores contextuellement soulignées. Les notes de musique d’Erik Satie poussent comme les fleurs des champs, un allégro dans les moments euphoriques et des sonates dans les périodes de doute. Le violoniste, Jean Leber, invite à la déambulation selon l’accentuation donnée à la virtuosité du geste. L’archet donne l’âme à l’instrument, les cordes vibrent avec grâce dans une apesanteur dominante.Etendu sur un sofa rouge, le ruminant n’est pas celui qu’on croit. Le ronflement de l’homme soustrait aux servitudes diurnes peut laisser supposer à une nonchalance bienfaitrice. La réalité du réveil rattrape les songes évaporés dans le sommeil. Le cheveu hirsute et l’il hagard, Patrick Coulais ressemble à une nature semi-vivante, semi-morte du peintre maniériste Arcimboldo.Dans quel sens, faut-il le regarder pour écouter le texte à suivre ? Dans quel sens, faut-il l’écouter pour regarder la pièce ? L’homme sans nom est un écrivain... Vains sont les mots à cette heure car l’inspiration le fuit, l’encre est figée. Un de ses amis lui propose de venir partager le gite dans sa propriété normande. Un havre de paix entouré de vertes prairies. Le calme et les vaches meublent cette fresque, grandeur nature.Un matin, notre homme entreprend de s’allonger dans l’herbe. Le sentiment de vieillissement l’anéantit et il ne trouve d’oreilles qu’en la présence immédiate d’une vache pour écouter ses confidences. Cette vache diffère de ses congénères en bien des points. Elle a eu le privilège d’être baptisée par l’hôte et l’invité, sous le doux prénom d’Olga. D’avouer que la génisse mérite qu’on se retourne sur son passage. Une belle petite gueule éclairée par de très beaux yeux, une robe blanche parsemée de tâches noires, le poil doux et soyeux. C’est peut-être une vache, n’empêche qu’on aimerait l’embrasser, la caresser.Une idylle est née entre l’écrivain et le bovin. L’hilarité le gagne car elle correspond à l’image du bonheur de la vache. Le bonheur d’Olga, "un débouché pour l’exploitation". Il est tout trouvé en la présence manifestée de cet ami improbable.Malheureux ou heureux, notre homme ne trouve plus les lettres pour composer les mots. Consonnes et voyelles résonnent dans le vide d’un état de doute réprimé au profit d’un nouvel élan champêtre, orchestré en la compagnie d’Olga. Au fil des jours, l’amitié entre la bête et l’homme grandit à tisser une relation intime. "Ma petite vache m’attendait tous les soirs à cinq heures à la lisière de la forêt."La musique s’accroche à la toile tissée dans le silence, la réflexion du comédien est profonde. Pensez, Olga a proféré, dans une phonétique bovine, un insondable mot. L’instant est incroyable et encore le mot est vain. Dans l’affolement, l’archet intensifie frénétiquement le récit du conteur.C’est là que se pose en épilogue l’écriture de Dubillard. Avec des mots simples, raconter des histoires en miroir des fables contemporaines. L’impossible s’amuse avec le fantastique, l’innocence flirte avec l’incrédulité, la subtilité maquille la réalité. Patrick Coulais et Maryvonne Schiltz ont réalisé une mise en scène convaincante car si le texte laisse songeur, l’interprétation du même Patrick Coulais donne libre cours à l’imagination.Olga, un fantasme ou l’ambition transparente d’une relation rêvée et jamais avouée. Nous avons tous un peu d’Olga au plus profond de nous. Laissons l’improbable nous habiter et le rêve n’en sera que plus apprécié. Olga ma vache, un joli texte pour une interprétation de qualité à voir au Paradis... du Lucernaire.
Philippe Delhumeau
06/09/2011

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