




Lear et son fou
de André Benedetto
Mise en scène de Jean-Claude Drouot
Avec Jean-Claude Drouot, Serge Le Lay
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Du 08/07/2011 au 27/07/2011
15h30.
Théâtre des Carmes - André Benedetto
6, place des Carmes
84000 AVIGNON
04 90 82 20 47
Site Internet
Pleine de bruit et de fureur !...
Longtemps qualifiée d’uvre barbare, le Roi Lear est à coup sûr la plus noire des tragédies de William Shakespeare et son héros s’il est permis d’utiliser ce mot pour le désigner l’un des personnages les plus méprisables et, au bout du compte, les plus pitoyables qu’ait pu imaginer son auteur... C’est aussi un personnage de fin des temps que presque tous les grands acteurs rêvent d’incarner pour se confronter à lui et à son funeste destin.Vers le milieu des années soixante-dix, lors d’une nuit de tempête au sommet du Mont Aigoual, André Benedetto a repris le personnage de Lear "c’était lui la tempête, l’outrance, la folie" écrit-il perdu sur la lande en pleine tempête en compagnie de son Fou. Il était question alors de donner le rôle du vieux roi déchu à cet immense acteur qu’était Alain Cuny, avec qui Benedetto rêvait de jouer... Mais Alain Cuny, âgé et fatigué, ne put ou ne voulut donner suite à cette proposition. Sur le plateau de la Cour d’honneur, cela aurait été sans nul doute quelque chose de terrible, de formidable... C’est aujourd’hui cet autre acteur, immense lui aussi, Jean-Claude Drouot, qui fut l’élève d’Alain Cuny, qui s’est senti appelé "je fus choisi, la pièce de Benedetto s’est emparée de moi", précise-t-il à relever le défi. Et il le relève magnifiquement. En compagnie de Serge Le Lay, formidable acteur lui aussi.Parvenu aux abords de la vieillesse, se sentant désormais trop faible pour gouverner, le Roi Lear a décidé de partager son royaume entre ses trois filles, Goneril, Regan et Cordélia, sa préférée. Il se laisse abuser par les flatteries des deux ainées et accorde à chacune un tiers de son royaume. A la cadette Cordélia qui se refuse à flatter son père, il inflige son reniement et retire sa part qu’il donne en partage aux ainées et l’exile. De la division du royaume naît le désordre, la violence et la guerre fratricide d’où sourd la tragédie.
Sans conteste un événement théâtral !
C’est sur un chariot à voile, tiré laborieusement par son Fou, que le vieux roi déchu, aveugle, en plein délire, fait son entrée sur le plateau. Il a, ce chariot, tous les aspects du célèbre "Radeau de la Méduse", emblématique de tous les naufrages... Le roi Lear (ici Li) et le Fou vont se rencontrer et s’affronter dans un discours qui va lui donner l’occasion de revivre et remettre en question ses erreurs et ses propres turpitudes... D’abord et surtout envers sa fille Cordélia qu’il a déshéritée et bannie. Mais le discours du roi et de son fou, perdus dans la tempête, va aller bien au-delà de l’évocation de sa seule vie personnelle et de sa fonction perdue de monarque. Elle va devenir le procès même de Lear par le fou... Car en vérité, ce qui est commun chez Shakespeare et d’autres, c’est bien que la folie est la sur de la sagesse... Et qu’il vaut mieux être un peu fou pour bien juger de l’absurdité du monde !Les deux magnifiques comédiens Jean-Claude Drouot et Serge Le Lay semblent avoir été faits pour se compléter en ces deux personnages à jamais complémentaires, inséparables, chacun d’eux se trouvant être un double de l’autre... Mais faut-il encore ici se demander où se trouve la raison du plus fou ? Se poser cette question, c’est induire et révéler la présence du chaos universel qui préside au désordre du monde... Tout le théâtre d’André Benedetto est de cette veine là. Et on a l’impression que ce "Lear et son Fou" vient à point parachever son uvre avec les retrouvailles avec William Shakespeare comme avec l’essence même du théâtre. Du théâtre et surtout de la tragédie...La tragédie naît du désordre... Elle ne peut se résoudre que par la mort qui pourtant ne supprime pas le désordre ! Le désordre dont Lear fut lui-même à l’origine pour n’avoir pu voir et savoir où se trouvait le véritable amour filial, chez sa fille Cordélia. Car c’est bien d’amour enfin, la seule loi non écrite du monde, qu’il est question ici... la seule loi qui puisse s’opposer au chaos initial auquel Lear a lui-même participé.En amont du jeu des acteurs puis comme faisant corps avec lui, il y a l’écriture d’André Benedetto dont il ne faut surtout pas oublier quel très grand poète il était avant même d’être un homme de théâtre. Ecriture puissante, foisonnante, riche, fulgurante, à l’image de son personnage, de son auteur et de l’image du monde qu’il veut donner... ou plus exactement de la fin d’un monde comme seuls sans doute pouvaient l’imaginer Shakespeare et Benedetto !Au bout de cet événement théâtral unique, on ne peut que demeurer pantois, stupéfaits, ce qui fut le cas pour bien des spectateurs ayant vécu cette expérience. Une expérience qui nous a conduits au fin fond des abysses et de la folie destructrice gisant au creux de l’être humain !
Henri Lepine
17/07/2011

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