L'Opéra de quat'sous
de Bertolt Brecht, Kurt Weill
Mise en scène de Laurent Pelly
Avec Véronique Vella, Thierry Hancisse, Sylvia Berge, Bruno Raffaeli, Jérôme Pouly, Laurent Natrella, Christian Gonon, Léonie Simaga, Serge Basdassarian, Marie-Sophie Ferdane, Stéphane Varupenne, Nâzim Boudhenah, Félicien Juttner, Pierre Niney, Jérémy Lopez, Armelle Abibou, Marion Lambert, Ariane Pawin, Antoine Formica, Samuel Martin, François Praud, Florence Pelly, Angélique Rivoux, Mélody Marie-Calixte
Mackie Messer, un gentilhomme détrousseur de petits bourgeois et retrousseur de jupons des petites dames cupides et innocentes.
A son origine, L'Opéra de quat'sous s'intitulait La Canaille, adapté de L'Opéra des gueux, un livret de John Gay en 1728. Cet opéra propose un style novateur en insistant sur la réforme en profondeur de l'élitisme des livrets classiques adaptés sur les plus grandes scènes européennes. Kurt Weill en assure la direction musicale à la fin des années vingt. Il s'inspire des opérettes, lesquelles offrent une esthétique musicale conciliant jazz et chansons cabaret. L'Opéra de quat'sous se veut un spectacle nouveau résolument populaire.Laurent Pelly, codirecteur du Théâtre nationale de Toulouse depuis 2008, a réalisé une cinquantaine de mises en scène à la confluence du lyrique et du théâtre classique. Son répertoire théâtral s'ouvre à la page des premières lettres d'auteurs illustres tels Copi, Goldoni, Hugo, Labiche, Shakespeare, Strindberg ou Von Horvath. Il adapte pour la première fois à La Comédie française le livret de Bertolt Brecht, L'Opéra de quat'sous, dans la belle salle Richelieu.L'histoire de L'Opéra de quat'sous. Monsieur Peachum fait commerce de la misère des pauvres, les accoutrant en gueux infirmes et crasseux. N'est pas mendiant qui veut. C'est une vocation qui demande rigueur et fermeté, honnêteté et apitoiement. Le brave commerçant sans scrupule exige que les mendigots aillent s'exhiber dans les rues de Londres. Célia, l'épouse de Jonathan Peachum, assure avec compacité la logistique de la petite entreprise qui ne connait pas la crise.Pendant ce temps, Mackie Messer, le chef de la pègre londonienne, attire dans ses mailles la jolie Polly, fille des Peachum. Eprise du gentilhomme dont elle ignore la réputation, Mackie la conduit dans un sous-sol désaffecté. Entouré de ses hommes de chur d'infortune, il lui impose des noces improvisées. Ravie et quelque peu perplexe, Polly acquiesce sans restriction. Son père, mis au fait du mariage annoncé de sa fille avec le pire malfrat de la ville, décide d'engager une lutte sans merci contre ce dernier. Célia, sous une apparence rigide et pudibonde, part à Soho, quartier où l'argent et le sexe font bon ménage, à la rencontre des filles de joie. Mackie y a ses habitudes et s'acoquine régulièrement avec Jenny la tenancière de l'hôtel des plaisirs. Une prime sera attribuée à la catin qui acceptera, sans lit défaire, de délier sa langue en dénonçant le beau Mackie.L'Opéra de quat'sous est une pièce qui aborde la satire sociale de façon acerbe et désinvolte. Elle dénonce la nature humaine dans ses moindres travers, la perversité, l'abus. Chez les gens de petite condition contraints à une misère matérielle, la morale se perd dans un dévoiement labyrinthique. L'injustice sociale s'apparente à une onde de choc qui fait mine de tout ravager sur son passage. En écho, elle provoque une ambiance délétère.Le réalisme de situation insuffle une tendance démesurément subversive. Le texte est évocateur, les expressions sont fortes d'allégories poétiques. L'ironie glisse avec merveille dans cette parodie sociale et humainement incorrigible.L'orchestration de cet opéra-théâtre est magistrale. La mise en scène de Laurent Pelly s'appuie sur la solidité du sujet ressenti. Il réussit à stabiliser le fragile équilibre qui s'étend entre légèreté et provocation. La pièce introduit la vision glauque du lupanar sous la forme d'une dérision inattendue. Les actions s'enchainent dans un rythme effréné.Les comédiens se donnent respectivement la réplique en faisant face au public. Une manière de l'amener à suivre l'évolution de la pièce en l'impliquant directement au dénouement final. Les chants percent le décor planté et invitent, de concert, à entonner les refrains. L'orchestre, installé dans la fosse, laisse poindre des notes tantôt joyeuses, tantôt tristes. Trombone, violoncelle, piano, clarinette, flûte, bandonéon, guitare-banjo, basson, contrebasse, trompette, contrebasse et percussions s'harmonisent avec élégance aux accords vocaux.Une uvre lyrique théâtralisée magnifiquement interprétée par un jeu de comédiens captivants et étincelants. Le couple Peachum représenté par Bruno Raffaeli et Véronique Vella est étourdissant. Thierry Hancisse joue avec vérité et sincérité le rôle de Mackie Messer. Qui s'y frotte, s'y pique car le personnage est doublé d'une personnalité magnanime et arrogante à souhait. Un clin d'il particulier à Marie-Sophie Ferdane, excellente dans le rôle de Lucy. Une comédienne dont le talent n'a de cesse de surprendre agréablement par la qualité de ses prestations successives.Les décors se font et se défont dans un ballet rigoureusement rythmé. Les éléments le constituant accordent le gris des façades avec la décadence humaine exprimée dans le texte de Brecht. L'Opéra de quat'sous de Laurent Pelly, un feu d'artifice où pétille une collaboration artistique remarquable associée à une distribution servie par de bons comédiens.
Philippe Delhumeau
16/05/2011
Cette pièce a été suivie à l'aide d'un écran individuel de surtitrage prêté par l'Association Accès et Culture.
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
PARIS
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
PARIS
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
PARIS
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier