




Pablo Zani à l'école
de Lise Martin
Mise en scène de Alain Trétout
Avec Jean-Claude Fernandez
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Du 06/10/2010 au 07/11/2010
Du mercredi au vendredi à 20h45, samedi et dimanche à 16h.
Théâtre Daniel-Sorano
16, rue Charles-Pathé
94300 VINCENNES
Métro Château de Vincennes ou Bérault, RER A (Vincennes)
01 43 74 73 74
"Laissez votre coeur s'ouvrir, c'est un bonheur", Pablo Zani.
Daniel Sorano aurait été fier d'être présent dans l'assistance pour voir cette création, d'après un texte de Lise Martin. Le théâtre, qui porte le nom de ce grand comédien, vit au rythme d'année en année d'une programmation riche, enlevée et toujours séduisante. Cette fois, la saison s'ouvre sur une jolie création, Pablo Zani à l'école. L'auteure de ce texte, Lise Martin, alterne sa carrière d'écrivain entre scénarii La Chambre d'amour, prix de la critique du festival du film d'humour à Chamrousse et prix à l'écriture de la fondation Beaumarchais , pièces de théâtre Abri-bus, prix du festival du Val d'Oise , et nouvelles Confessions gastronomiques ...Le metteur en scène, Alain Trétout, a déjà un long passé de comédien en France et en Suisse. Il travaille avec des gens de renom, Benno Besson, Jérôme Savary, Nathalie Van Parys et tant d'autres. Il collabore à de nombreux spectacles qui lui permettent d'assoir son expérience scénique du côté de la réalisation.Le théâtre Daniel Sorano à Vincennes est une très belle salle à quelques enjambées de l'imposant château, cerné d'un mur d'enceintes impressionnantes. La salle, des fauteuil rouges très confortables, la température idéale, une scène offrant la perspective de jouer des pièces au cachet historique et contemporain. L'accueil, une équipe vraiment attachante car c'est avec le sourire et un mot gentil que le spectateur est reçu. Il faut dire Jean-Pierre Douillet chuttt, c'est le président des lieux , veille au grain. Homme respecté et salué par de nombreux contribuables, il dirige ce théâtre comme un bon père de famille. Le théâtre, n'est-ce pas une famille.Avant que le spectacle débute, Patricia Monceaux, elle-même, présente la soirée. Qui est-ce, se demandent des yeux interrogateurs ? C'est la directrice du théâtre. Une femme élégante, dévouée, disponible et convaincante. Décidément ici, nous ne rencontrons que des personnes sincères et conviviales.Les portables éteints, les yeux scrutent la scène. Le décor, ici, un tronc d'arbre à hauteur d'homme, surmonté en sa circonférence de branches étrangement feuillues ; là, trois crayons de couleur posés debout ne rentrant pas dans une trousse d'écolier ; à l'autre extrémité du plateau, un pupitre agrémenté d'un banc, une telle assise, une incitation à apprendre. Werner Strub est le créateur du décor. Reconnu par l'originalité et la qualité de son travail, l'Europe des théâtres et des opéras est sa maison.La musique peuple l'air sur des sonates de nuit, les touches du piano s'agitent mécaniquement sous des doigts agiles et invisibles. Il en sera ainsi pendant l'intégralité de la représentation. Une musique soignée, signée Denis Chouillet. La musique coule dans ses veines, une veine de le connaitre.Au sommet de l'arbre, un être au visage masqué fait son apparition. Il dit s'appeler Pablo Zani et être âgé d'une dizaine d'années. Il revendique sa petite taille face aux frères Brus, jumeaux et troisièmes au palmarès des meilleurs élèves de la classe. Pablo, lui, ne figure pas en tête de liste. C'est logique, son nom de famille commence par la lettre Z comme Zani. "La maîtresse, elle dit qu'il n'y a plus de classement. Alors, je suis toujours le dernier de la classe." La maîtresse, Pablo la décrit soit comme une gentille maitresse ce n'est pas souvent , soit comme une maîtresse pénible car elle n'a d'yeux que pour lui, surtout pour les punitions. Cela s'achève régulièrement dans le bureau de la directrice. Pablo l'apprécie bien, cette dame, car elle lui fait penser à une jolie girafe et en plus elle roule les R. La directrice prend pitié de Pablo, elle connaît la situation familiale de l'enfant. Il vit avec sa mère qui part souvent tôt le matin à Paris et son grand frère, un gentil doux de la cité. Son père, il est en voyage, depuis avant sa naissance, dans les panaris de l'Italie. Vous voyez, c'est dans le bout de la botte, juste là.En fond de scène, s'affichent sur le mur toutes les matières enseignées à l'école. Commence alors une série de tableaux superposés, courts et détonants de la vie d'écolier de Pablo Zani.Le nom de chaque matière défile, en vidéo, sur une écriture arrondie, le trait pas toujours précis, les ratures auréolent la jolie page de présentation, les fôtes d'orthographe n'ont plus besoin de s'inviter, elles s'accrochent au français.Géographie, français, anglais, mathématiques, dessin alternent le quotidien de Pablo, dès 8h du matin. À 16h, quand la sonnerie libère les enfants, Pablo reste à l'étude jusqu'à 18h. C'est monsieur Lévy qui assure la permanence. "Je l'aime bien, monsieur Lévy. Avant, je croyais qu'il appartenait à une famille d'indiens vivants en France."À la maison, Pablo ne peut pas faire ses devoirs le soir car maman regarde son feuilleton favori et le résume ensuite à son fils ainé. Alors, pensez. Comment voulez-vous que Pablo obtienne des résultats corrects à l'école.La concierge, Nicole, elle est sévère et elle ne rit jamais. Il faut se tenir à carreaux. À la cantoche, les plats riment avec les grimaces de la dame qui sert. "J'aime bien les filles qui font des grimaces"... ça les rend humaines.Pablo passe du temps à la bibliothèque. Il s'affale sur les coussins et regarde un livre avec des images. "Après les trois chutts prononcés par madame Zima, je lis en rêve."À la maison, quand il pose des questions, maman ne répond qu'à une seule par jour. "J'en ai des tonnes de pourquoi sous l'oreiller et c'est pour ça que je fais des cauchemars." L'école, Pablo, ce n'est pas qu'il n'aime pas ça. Mais, c'est difficile. Pablo a envie d'apprendre, beaucoup apprendre. Seulement, il est issu d'une famille monoparentale aux conditions modestes. Donc, s'il ne travaille pas à l'école, son destin est tracé d'avance : l'usine Biscotte ou la cité.Pablo Zani, interprété par Jean-Claude Fernandez, est troublant dans son jeu. Il jongle avec aisance entre pitreries et rêveries, réalité et révolte. Pablo est un enfant tapageur qui n'aime pas quand les autres élèves disent des choses qu'il ne comprend pas. Sa réplique, le coup de boule ou les coups de poings. Pablo est un môme attachant comme nous en rencontrons beaucoup dans certains quartiers de Paris et en périphérie. Sa famille habite à quelques longueurs de rails de Paris et il n'y a jamais mis les pieds. À Paris, vivent des enfants qui n'ont jamais vu la Seine, ni la Tour Eiffel, à part dans les livres d'images ou à la télé. Pablo, sa vie, c'est une succession d'images, toutes aussi belles les unes que les autres.La prestation de Jean-Claude Fernandez transpire de vérité et d'émotions sous le masque... masquant les sentiments. Les yeux vivent le personnage en continuité. Impressionnant est le dynamisme du comédien, il ne tient pas en place. Jean-Claude Fernandez est sublime dans le rôle de Pablo Zani.La mise en scène, un grand moment de bonheur à partager avec les petits et les grands. Une suite de tableaux qui se regardent à la façon d'une bande dessinée. Les dialogues cours et expressifs dans ce seul-en-scène apportent un cliché contextuel marqué en profondeur par la sensibilité et la volonté de s'extirper avec élégance de ce milieu social scolairement déshumanisé.Applaudissements, ovations, un mot : Bravo. Pablo Zani à l'école, c'est un peu tout le monde et vous vous ne savez pas. Pensez à réserver avant de venir, car il y a du monde.
Philippe Delhumeau
09/10/2010

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