




Traine pas trop sous la pluie
de Richard Bohringer
Mise en scène de Richard Bohringer
Avec Richard Bohringer
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Du 09/09/2010 au 03/10/2010
Du jeudi au samedi à 20h30, dimanche à 17h.
L'Européen
5, rue Biot
75017 PARIS
Métro Place de Clichy
01 43 87 97 13
Entre rêves et désillusions, réalité et imagination, Richard Bohringer raconte avec ses mots la vie, sa vie.
La rumeur court dans les lignes de la presse écrite que Richard Bohringer est affecté par une maladie. La maladie qui ronge à petits feux l'homme de cur et de tempérament. Les plateaux des chaînes de télévision se succèdent. A coups d'interviews, les présentateurs l'invitent à se raconter, à raconter le destin qui le frappe. Les réponses aux questions fustigent, la vérité est là. L'heure du sépulcre n'a pas encore sonné le glas. Pour preuve, l'homme monte sur scène, la sienne à l'Européen. D'autres salles en Province lui avaient ouvert leurs portes, l'an passé et cette année. Une porte qui s'ouvre à chaque fois sur une invitation au voyage, un voyage initiatique.Maintenant, écoutez cette voix qui porte les mots au-delà des frontières, des mers et des océans, une voix qui repousse les limites de l'absurdité de la vie dans l'ombre de sa forte présence sous les feux des projecteurs de la scène de l'Européen.La lumière, élément très important dans le spectacle de Bohringer, il s'en amuse d'ailleurs. Ne s'ingénie-t-il pas à demander à son technicien en régie d'éclairer toute la salle. Il veut voir les gens, lesquels même de Province ont effectué le trajet jusqu'à Paris, du côté de la place Clichy, rue Biot. Richard est heureux, l'il malicieux dessine un cercle d'enthousiasme, la bouche entrouverte acquitte un sourire sincère.Le p'tit gars de banlieue d'hier commence par raconter sa rencontre à New York, dans le quartier de Harlem, avec une prostituée noire. Il a 20 ans, quelques francs en poche, même pas de blouson alors que la rue frémit à moins vingt degrés.Cette fille porte sous ses gants les traces de la misère. Elle se shoote, des piqures de rappel de sa condition de femme noire, putain à ses heures. Cette fille, il n'en tombe pas vraiment amoureux. Cependant, il se sent proche d'elle, un point commun les unit, le shoot. Il n'a pas envie de la baiser, la vie le fait très bien à sa place.Richard Bohringer parle avec beaucoup d'estime de sa grand-mère. L'eut-elle élevé, il n'en fera pas illusion. Peu importe, de toute façon, elle lui a tricoté un joli pull-over vert, la couleur de l'espoir. Grand-mère est de tous les voyages, les naufrages en bateau. Les requins épargneront la dame aux cheveux d'argent. Grand-père aussi a droit à sa minute de gloire. Richard se rappelle très bien ce qu'il lui a dit un jour : "Pour vivre sans fric, il faut avoir beaucoup de fric".Parenthèse dans ce monologue non préparé se plait-il à dire au public, il cherche ses textes en jonglant d'un classeur à l'autre.La vie de Richard Bohringer se compare à un match de boxe. Il déteste la boxe, mais en a pris tous les coups. Des anecdotes rapportées à la vie de Jean-Ba, il en récite des chapelets. Jean-Ba, c'est Jean-Baptiste Mendy, le p'tit gars né à Dakar au Sénégal, devenu champion du monde des poids légers à deux reprises, avec la nationalité française. Richard et le boxeur sont devenus amis dans la vie, l'un a dû serrer les poings pour refaire surface, l'autre s'en est sorti les poings levés sur les rings, ici et ailleurs.Le technicien continue d'allumer la salle de mille feux quand le comédien lui demande spontanément. Une complicité s'est nouée entre les deux hommes au fil du temps. Le temps éclairé de l'expérience de la vie mouvementée de Richard Bohringer et le temps de la jeunesse éclairant le visage du technicien, une infusion de générosité parfumée de respect.Grand-mère fait encore parler d'elle deci delà. Des allusions à la vie politique émaillent le monologue, sans parti pris bien entendu, l'index pointé à... le contraire de droite.Des mots, rien que des mots lus sur ces pages éparses noircies par la plume fougueuse du comédien en personne, des mots dits avec éloquence portées par cette voix à la gouaille façon Poulbot du p'tit gars de banlieue d'hier, un colosse à l'Européen aujourd'hui.L'Afrique, l'Afrique noire, une subtile conjugaison de mots et d'épices envoutent la scène, parfument la salle, invitent au voyage, un voyage initiatique à la découverte d'un peuple sensible aux valeurs humaines. Flash-back avec cette femme noire, vous vous souvenez de la prostituée noire rencontrée dans le quartier de Harlem, à New York.Les mots jouent sans frontières quand ils sortent de la bouche de Bohringer. Ils exportent les couleurs des rites locaux, un brin de fantaisie et un profond respect du prochain. En Afrique, l'homme est homme.Richard Bohringer laisse trainer quelques mots en hommage à son ami trop tôt disparu, voilà peu, Bernard Giraudeau.Si Richard Bohringer "a appris à écrire sous une tonnelle de roses blanches débouchant sur un potager fleuri où les vers acides des poireaux se mêlaient aux rouges anémiés des carottes trébuchantes", il a su transmettre ses écrits à un public fidèle à son uvre, à sa vie.Hommage a été rendu au comédien, le public debout comme un seul homme, les poings serrés face à son destin, l'a remercié de ce très beau témoignage raconté avec des mots, les mots de Richard Bohringer, les siens sur la scène de l'Européen.
Philippe Delhumeau
10/09/2010

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