Feydeau, un répertoire universellement connu pour ses situations cocasses d'adultères conjugaux et immoraux. Un régal scénique joué sur la "Seine" parisienne et scènes de Navarre depuis des lustres. Cependant, quand Michel Azama s'en mêle, c'est un joyeux lupanar qui se dévoile aux yeux du public sur la scène du Théâtre 14.Le contexte, une famille dans toute sa simplicité composée du père, de la mère et des jumeaux. De l'autre côté, un couple d'amis, le meilleur ami du père et la meilleure amie de la mère.Tellement amis – amies – que mis bout à bout, des entremises se dévoilent et ouvrent les orgues de chants pas vraiment religieux. Ce n'est pas ici que monsieur le curé ferait recette de ragots et autres commérages pendant confesse. Au contraire, les portes claquées laissent cons et fesses donner libre cours à leurs pulsions dues au retour d'âge.Pendant ce temps, la mariée se morfond en larmes et remords à tordre comme une vulgaire serpillère car la robe de mariée l'habille d'un doute qu'elle n'est plus en mesure de dissimuler aux invités. C'est pour dire, elle ne parvient plus à enfiler la robe... blanche, synonyme en principe de virginité. Ici, pour synonyme, il conviendrait d'écrire emmerdes et j'en passe.En plus, ce mariage ne correspond pas exactement à ses attentes. Celui qui lui passera l'alliance et d'ores et déjà catalogué à la lettre C, comme cocu. Décidément, les chattes ne font pas des chiennes... quoique !Quand le frère de la jumelle s'en mêle à vouloir tout avouer à papa, ce dernier chausse ses lorgnons pour fuir en aveugle les situations impromptues du jour J. Quelle famille !La mise en scène de Susana Lastreto est un pur joyau de rires, de larmes, du bonheur. Les comédiens n'ont de cesse d'entrer, de sortir, de bouger le décor, de tirer avec amour le grand rideau blanc car derrière ce n'est pas tout rose. Le décor cosy se fond dans cet amalgame de situations désinvoltes où le temps livre ses secrets de dessous le jupon.Ah ! Zam ! Ah ! Feydeau !, un concentré littéraire de mots bien à propos repris à Feydeau dans certains monologues et courtes pièces (Fiancés en herbe, Antipodes...) et d'après une comédie à l'humour grinçant dans l'huis série B de Michel Azama.Les comédiens excellent par la générosité de leur prestation interprétée avec fougue, souplesse d'esprit et rythme endiablé. Susana Lastreto procure un bien fou car dans la salle, le public rit à franches goulées. Quelle merveilleuse soirée, merci à l'ensemble de la Compagnie GRRR.