


Jean et Béatrice
de Carole Fréchette
Mise en scène de Irène Barriquault
Avec Marie-Aline Roule, Vincent Demoury
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Du 14/04/2010 au 17/06/2010
Mercredi et jeudi à 20h.
Aktéon Théâtre
11, rue du Général Blaise
75011 PARIS
Métro Saint-Ambroise
01 43 38 74 62
La solitude, un massif corallien où viennent se briser les tourments de la vie d'une jeune femme en mâle d'amour.
La scène, un fauteuil en cuir usé par le temps posé sur de vieux manuscrits, l'assise rehaussée sous une pile de livres, comme pour se donner une importance. Avachie sur le fauteuil, une jeune femme vêtue d'une longue robe grise et chaussée d'escarpins à hauts talons, regarde nonchalamment l'il fixé sur le rien qui compose son appartement. Un air fatigué se détache de son visage et glisse comme un courant sur sa longue chevelure blonde
qui lui balaie le dos jusqu'aux reins.On tape à la porte d'entrée. Béatrice sort de sa torpeur et cherche vainement à savoir qui la dérange dans sa lassitude. On frappe à nouveau, un peu plus fort cette fois. Elle réagit et va ouvrir la porte à ce visiteur inattendu. Inattendu pas exactement, l'homme se présente essoufflé, le t-shirt baignant de sueur car il vient de gravir à pied les quelques trente étages de la tour sans ascenseur. Il demande expressément si c'est bien là et dans la foulée, à maintes reprises, il questionne la jeune femme à propos du montant de la prime.Béatrice a affiché à différents endroits de la ville des papiers promettant une récompense. Une récompense, pourquoi ? Jean doit passer trois épreuves, toutes aussi différentes et loufoques les unes que les autres. Un marathon qui, s'il parvient à les braver, le proclameront l'amant désiré.Cette pièce, Jean et Béatrice, se regarde comme un feuilleton de la vie de deux êtres que tout sépare. La quête de l'amour dans l'absolu n'existe pas. L'isolement urbain témoigne de ce marasme contemporain où le célibat est beaucoup plus flagrant en ville que dans les zones rurales. Un malaise générationnel qui transite chez les trentenaires soucieux d'être intégrés à la communauté urbaine avec tous les avantages et profits socioculturels qu'elle offre sur l'asphalte des grands boulevards. Une façade à un style de vie qui souligne l'attachement à des choses matérielles, une façon vintage de se faire reconnaitre aux yeux d'une génération citoyenne de la même tranche d'âge.Le confort personnel ploie sous l'ennui dégagé de l'exiguité des appartements. Les rencontres, seule la rue et son environnement y sont propices. Sortir de chez soi, aller chercher l'autre, marcher sur le no man's land de l'être inconnu, le recouvrement à ses affres sociétaux éviteront l'engorgement du mal de vivre dans la cité.Le texte de Carole Fréchette pose les préceptes de la solitude prête à sacrifier les valeurs morales intrinsèques de l'homme et de la femme. Les voiles se soulèvent et s'engouffrent dans un précipice obscurci par le mensonge, l'inconsidération de soi-même face à l'autre, un mélange détonant d'illusion et de doute en poudre.La mise en scène d'Irène Barriquault repose sur cet engrenage résolument accéléré par la vitesse d'interprétation exécutée par les deux comédiens, Marie-Aline Roule et Vincent Demoury. L'accent est porté avec gravité et dérision, colère et sensibilité, mensonge et espièglerie, attirance et rejet de l'autre.Marie-Aline Roule joue avec brio une Béatrice introvertie, sexuellement décatie, une mythomane exagérément désensibilisée à l'eau en carafe, la conscience aussi aride que le désert de l'Arizona. Les mots sortis de sa bouche, une toile d'absurdité tissée de fils soyeux de mensonges et de naïveté, du bonheur à entendre.Vincent Demoury parodie le chasseur de prime. Prime à bord qui vivra verra. Il épie la proie, guette, furète et se jette à corps perdu dans le jeu, même si au bout, la peine se déguise en déveine. Pour preuve, il a monté les quelques trente étages de cette tour sans ascenseur et en est reparti sans rien... même pas un billet de vingt dollars roulé à mettre au fond de la poche.Jean et Béatrice, une comédie urbaine pour les âmes seules hier et peut-être... pas demain.
qui lui balaie le dos jusqu'aux reins.On tape à la porte d'entrée. Béatrice sort de sa torpeur et cherche vainement à savoir qui la dérange dans sa lassitude. On frappe à nouveau, un peu plus fort cette fois. Elle réagit et va ouvrir la porte à ce visiteur inattendu. Inattendu pas exactement, l'homme se présente essoufflé, le t-shirt baignant de sueur car il vient de gravir à pied les quelques trente étages de la tour sans ascenseur. Il demande expressément si c'est bien là et dans la foulée, à maintes reprises, il questionne la jeune femme à propos du montant de la prime.Béatrice a affiché à différents endroits de la ville des papiers promettant une récompense. Une récompense, pourquoi ? Jean doit passer trois épreuves, toutes aussi différentes et loufoques les unes que les autres. Un marathon qui, s'il parvient à les braver, le proclameront l'amant désiré.Cette pièce, Jean et Béatrice, se regarde comme un feuilleton de la vie de deux êtres que tout sépare. La quête de l'amour dans l'absolu n'existe pas. L'isolement urbain témoigne de ce marasme contemporain où le célibat est beaucoup plus flagrant en ville que dans les zones rurales. Un malaise générationnel qui transite chez les trentenaires soucieux d'être intégrés à la communauté urbaine avec tous les avantages et profits socioculturels qu'elle offre sur l'asphalte des grands boulevards. Une façade à un style de vie qui souligne l'attachement à des choses matérielles, une façon vintage de se faire reconnaitre aux yeux d'une génération citoyenne de la même tranche d'âge.Le confort personnel ploie sous l'ennui dégagé de l'exiguité des appartements. Les rencontres, seule la rue et son environnement y sont propices. Sortir de chez soi, aller chercher l'autre, marcher sur le no man's land de l'être inconnu, le recouvrement à ses affres sociétaux éviteront l'engorgement du mal de vivre dans la cité.Le texte de Carole Fréchette pose les préceptes de la solitude prête à sacrifier les valeurs morales intrinsèques de l'homme et de la femme. Les voiles se soulèvent et s'engouffrent dans un précipice obscurci par le mensonge, l'inconsidération de soi-même face à l'autre, un mélange détonant d'illusion et de doute en poudre.La mise en scène d'Irène Barriquault repose sur cet engrenage résolument accéléré par la vitesse d'interprétation exécutée par les deux comédiens, Marie-Aline Roule et Vincent Demoury. L'accent est porté avec gravité et dérision, colère et sensibilité, mensonge et espièglerie, attirance et rejet de l'autre.Marie-Aline Roule joue avec brio une Béatrice introvertie, sexuellement décatie, une mythomane exagérément désensibilisée à l'eau en carafe, la conscience aussi aride que le désert de l'Arizona. Les mots sortis de sa bouche, une toile d'absurdité tissée de fils soyeux de mensonges et de naïveté, du bonheur à entendre.Vincent Demoury parodie le chasseur de prime. Prime à bord qui vivra verra. Il épie la proie, guette, furète et se jette à corps perdu dans le jeu, même si au bout, la peine se déguise en déveine. Pour preuve, il a monté les quelques trente étages de cette tour sans ascenseur et en est reparti sans rien... même pas un billet de vingt dollars roulé à mettre au fond de la poche.Jean et Béatrice, une comédie urbaine pour les âmes seules hier et peut-être... pas demain.
Philippe Delhumeau
07/05/2010

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La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
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