


Les Monologues voilés
de Adelheid Roosen
Mise en scène de Adelheid Roosen, Isabelle Wéry
Avec Jamila Drissi, Morgiane El Boubsi, Hoonaz Ghojallu
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Du 23/03/2010 au 27/03/2010
Du mardi 23 au samedi 27 mars 2010 à 20h.
Centre Wallonie-Bruxelles
46 rue Quincampoix
75004 PARIS
Métro Rambuteau
01 40 09 77 19
Quand quatre belles orientales posent le voile de l'intimité sexuelle des musulmanes, c'est au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, qu'elle chantent leur hymen à la joie.
Les Monologues voilés ressemblent en tout point G à la pièce Les Monologues du vagin, selon une interprétation orientale du texte. Exploration en apnée dans les profondeurs abyssales du palais des plaisirs, palais des mille et un plaisirs pour les hommes, plaisirs des mille et un supplices dans le palais des jeunes filles et femmes orientales.Pour la petite histoire, cette pièce vit le jour à Amsterdam dans les années quatre-vingt dix du siècle dernier, précisons-le pour le contexte. Adelheid Roosen a reçu dans son appartement, pendant de longs mois, un peu plus de soixante-dix femmes musulmanes résidant aux Pays-Bas. L'objet de ces rencontres revenait de leur demander comment elles vivaient leur condition de vie au quotidien de femmes musulmanes dans l'autre pays, pas celui des tulipes, mais celui du sexe.Libre cours à l'expression leur est laissé, la parole sans tabou, les mots mis bout à bout arc-boutant leur envie de crier colère et pousser la révolte jusqu'aux limites des remparts de l'impudeur. De tous ces témoignages, l'auteur décida d'en écrire un texte à l'adapter au théâtre. Ce spectacle s'est produit avec un succès sans cesse croissant en Hollande, à Berlin, à Ankara, à New York et à Boston.Aujourd'hui, c'est dans le cur historique de Paris que Les Monologues voilés se dévoilent au grand public, dans la belle salle du Centre Wallonie-Bruxelles, une fois... enfin douze fois par quatre comédiennes.Silence. La scène, un plateau immense bordé d'un voile, un voile long comme la voile du mât de misaine, un canapé à s'y poser à... tellement il est long et spacieux, un tapis de couleur crème couvrant en bonne partie la surface à jouer, l'éclairage telle une lumière de jour, utile pour mieux comprendre et voir le jeu dans la déambulation des comédiennes.Assise en tailleur, expression pour ne pas dire assise en tenue locale, Hassiba Halabi, les doigts frottant les cordes du saz, invite à écouter une musique douce et agréable à se laisser bercer, les chants planisphère aux accents méridionaux, envahissent la salle. Mélopée suave et nostalgique, les paroles se lisent dans les yeux des voix portées, les mots aux intonations du pays de Shéhérazade chantent la joie et la chasteté.Commencent les monologues, interprétés par Jamila Drissi, Morgiane El Boubsi et Hoonaz Ghojallu. Trois femmes, des corps peints de vulnérabilité et d'émotion, racontent à leur façon, avec leurs propres expressions le ressentit, le vécu, l'éprouvé des musulmanes éthiopiennes, syriennes, marocaines, pakistanaises, iraniennes, turques et arabes, face au vagin. Trou béant, lèvres cousues, l'excision, viol consanguin orchestré, selon des rites familiaux ancestraux, par le frère, le cousin, la voisin, l'oncle, cette partie intime du penchant des jeunes filles et des femmes en âge de ... devient subrepticement objet de convoitise, de curiosité, malsaines l'une comme l'autre.Dans le Coran, un verset explique que les femmes sont objet de labour pour l'homme, un autre fait état de la virginité des filles, il n'est pas fait allusion à celle des hommes, encore un autre de dire qu'Allah a imposé l'excision dans certaines contrées éloignées des dogmes et des préceptes d'une société dite humainement civile et civilisée. Est-ce qu'au nom des hommes, un Dieu, puissance insoupçonnée de nombreuses croyances depuis la genèse de l'humanité, a-t-il voulu cet acharnement sexuel axé sur le vagin et ce qui gravite autour et dedans.L'intimité voile les yeux des musulmanes à ne pas prêter attention à cette partie de leur corps. Mère et grand-mère leur intiment l'ordre de baisser la tête et de ne jamais chercher à croiser et encore moins toiser le regard des hommes, au risque d'être châtiées, punies, voire lapidées, dans certaines circonstances. La femme coiffe le voile, l'homme voile sa compagne dans la rue à la laisser libre de se promener nue dans les hammams ou chez elle, à l'intérieur de son foyer.L'ensemble des témoignages énumérés par les comédiennes éclairent la lanterne des Occidentaux, peu avides aux pratiques ancestrales dues à l'inconsidération de la femme dans son sous-état, cet état de l'anatomie qu'il faut cacher à tout prix, comme les yeux. Avec ces commentaires, les voiles tombent, en haut et à mi-chemin. Ce sont des femmes totalement libérées et improvisées qui ont permis la réalisation de cette pièce, pas vraiment une pièce, ni une tragédie, simplement un texte de notre temps parsemé d'injures psychologiques ; pour certaines, les séquelles s'affichent ad vitam aeternam.Les tabous relatifs au vagin, la société musulmane, forte d'une jeunesse dignement représentative, dénie le droit de pécheresse. Le Coran se lit de droite à gauche pour tous les initiés. Seule, la compréhension à la lecture diffère. Certains lisent avec le doigt suivant la prière, d'autres lisent entre les lignes. Adelheid Roosen ne s'est pas investie dans l'inutile en adaptant le texte à le mettre en scène, l'essentiel a été mis en bouche par les comédiennes.Dérision, tristesse, fougue et pleurs accompagnent la lecture des témoignages laissés ces nombreuses femmes musulmanes en terre hollandaise. Si toute vérité n'est pas bonne à dire, Les Monologues voilés se dévoilent au public parisien sans vergogne, la pudeur vaginale préservée.
Philippe Delhumeau
26/03/2010

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