


Les Misérables
de Victor Hugo
Mise en scène de Philippe Person
Avec Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Philippe Person
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Du 21/10/2009 au 10/01/2010
Du mardi au samedi à 20h, relâches vendredi 6 novembre et mardi 15 décembre.
Lucernaire
53 Rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS
Métro Vavin, Notre-Dame des Champs, Montparnasse Bienvenüe
01 45 44 57 34
Après s'être attaqués à La Recherche dans Délivrez Proust !, Philippe Honoré et Philippe Person adaptent le chef-d'oeuvre de Victor Hugo au théâtre.
Eternel retour du même. Jamais loin de nous, Les Misérables, voire en nous. Et Hugo incroyablement actuel par l'acuité de son regard, son émotion littéraire, son écriture épique, soufrée, palpitante. Pas de rédemption pour tous les Thénardier du monde qui, dans leurs griffes, tiennent les désarrois de l'enfance, sans se sentir monstrueux, sous les gifles, les coups, la maltraitance.Exilées du bonheur, combien de Fantine prises dans l'exploitation du grand capital, exclues du travail vendant leur vie et leurs corps usés, capturés, sacrifiés pour protéger, le plus possible et autant que faire se peut, le fruit de leurs amours ? Combien d'enfants jolis comme des curs idéalement promis à la joie, l'éducation, la liberté portent des seaux si lourds dans le noir sous les brimades et les blessures ? Combien de Javert obsédés par la traque d'un voleur de rien, un ou deux sous au départ, faisant de leur quête affolante et rigoriste jusqu'à la pathologie, leur anti-destin sous les traits de quelques petits juges ou policiers ambigus et tenaces comme le pervers Max, dans Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet, si remarquablement interprété par Michel Piccoli face à Romy Schneider. Pas question de lâcher sa proie sauf suicide par déshonneur ou stratégie du désastre.Le roman de Hugo qui stigmatise l'injustice et l'écrasement des pauvres, position politique définitive de l'écrivain, repris par la troupe de Philippe Person, condense sur un rythme endiablé l'uvre monumentale. Intelligence scénographique des tableaux successifs fort bien enchaînés faits des grands épisodes des Misérables.Originalité de la mise en scène respectueuse de l'intention profonde de l'écrivain en faveur de l'opprimé optant pour la fantaisie de manière inattendue. Excellente façon d'appréhender le texte pour qui lire est un déplaisir, un Himalaya dont on ne sait par où commencer l'ascension. Un spectacle très vivant, visuel. Défile perchée sur tréteaux la critique, péremptoire, affirmant ses points de vue contradictoires, son hostilité au rebelle humaniste qu'est Hugo, inscrite dans un présent borné. Donnés au regard, l'usine, la rue, les barricades des bords de Seine, l'atmosphère de la forêt sombre et terrifiante où Cosette marche dans son immense solitude ployée sous le fardeau. Là, l'univers du cabaret digne des tableaux de Toulouse-Lautrec. Là où partout se jouent les conflits et l'espérance de vivre. Les traits sont grossis mais le fond passe.En somme un fort intéressant travail des trois acteurs qui, dans ces tableaux composés, sous présence de la géniale sculpture en fer évoquant Javert, ne cessent de se métamorphoser. Toujours du rythme et ainsi de parcourir, à grands traits expressifs, par un changement fulgurant de costumes, de têtes et de rôles, les personnages de la fresque hugolienne signifiés par quelques attributs, présents comme d'un coup de baguette magique, dans leur confrontation avec le mal, le salut et l'amour. Eternelle histoire du combat du Démon et de l'Ange, du Bien contre le Mal, de David contre Goliath ?Le public rit aux facéties et aux mimiques hilarantes d'Emmanuel Barrouyer, acteur tout en jambes, à la souplesse d'un contorsionniste, au visage enfantin et malicieux, qui nous livre, encore une fois, après L'Ecossaise, un festival de drôleries. Chez lui, tout est rapide, vif, incisif, burlesque. Tout à la fois Tintin, Valentin Le Désossé et Jerry Lewis. Irrésistible par ses mots, ses mimiques, ses sauts, ses enjambements, genoux et coudes à l'équerre, ses arrêts dans l'élan et reprises à pleine vitesse. Précision des arts martiaux au service de la comédie ! Fluidité, élasticité, jeu jubilatoire décalé. Humour, clins d'il et charge comique.A ses côtés ne démérite pas Anne Priol dont on découvre la gouaille, l'art du chant, l'aisance de meneuse de revue et l'interprétation sensible de Gavroche. Vive, naturelle, enjouée, alerte, pimpante, elle participe largement au tempo et l'éclat du spectacle. Philippe Person, outre son talent de metteur en scène, apporte par dessus tout l'expression d'une vraie bonté et une humanité conformes à celles de Jean Valjean qu'il incarne au plaisir de tous.Apprendre à apprendre ? Pour qui lire est un déplaisir, un secret, une clef ? Prendre un chemin buissonnier, se rapprocher de ces comédiens pleins, inspirés et enthousiastes, de leur folie folle nourrie de jeunesse et de raison apte à rendre proche et vivant un grand texte souvent empoussiéré par l'Ecole. Impressionnante, intimidante par son ampleur et la variétés de ses projets, l'uvre ouvre alors à tous l'accès à sa richesse. Adhésion générale par le rire, la tendresse, la révolte à cette adaptation libre rejoignant les interprétations au cinéma des Baur, Ventura, Depardieu, Bouquet, Malkovich, magistraux.
Marie-José Pradez
09/12/2009

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