Sous le nom de Feyd'O Fenbach, l'organisateur et le metteur en scène de ces soirées musico-théâtrales, Gérard Chambre, propose une rencontre inattendue entre Georges Feydeau et Jacques Offenbach. Bien que contemporains l’un et l’autre, ils n’ont jamais eu l’occasion de se côtoyer. Maxim’s était pourtant un lieu d’inspiration pour le musicien comme pour l’homme de théâtre. Il faut dire que tout y concourait : le décor aux lumières diffuses et mielleuses comme la fréquentation du gotha de l’époque si bien caricaturée dans les pièces de Feydeau. Deux pièces ponctuées d’un entracte viennent leur rendre un bel hommage mis en scène par une distribution de comédiens qu’on eut dit fait pour ces rôles de manière native.La première pièce : Feu la mère de madame plante le décor autour d’une scène de ménage rabibochée par l’annonce d’une terrible nouvelle par un intrus : la mort de la mère de la maitresse de maison. Un quiproquo fait vite prendre conscience aux maitres des lieux que l’intrus s’est trompé de porte et la situation prend vite en retournement de situation les allures tragi-comiques de l’adage : "le malheur des uns fait le bonheur des autres".L’entracte arrive et c’est l’occasion pour les spectateurs encore ravis du talent et de la verve du spectacle, de se laisser éblouir par le décor éclatant de la véranda de la grande salle où des miroirs au style unique permettaient à la gente de cette belle époque de s’épier en toute discrétion. Arrive à la suite la deuxième pièce : Le Petit Groom de chez Maxim’s qui n’est autre qu’une création de Gérard Chambre, dans l’esprit de Feydeau, avec des musiques de Jacques Offenbach. Un diner d’affaire en vue d’obtenir d’un général une aide financière pour la construction du canal de Panama, un restaurant dont les cuisiniers sont en grève et un petit groom trublion festif et fédérateur pour faire que la soirée ne tourne pas au vinaigre, le tout assaisonné de protagonistes aux noms aussi burlesques que leur jeu sur scène : la chanteuse Irma de la Motte Balard Créteil et le général Rodriguo de Puerto de la Tienda y Tapas plantent le décor dans un tourbillon de folie que l’opérette épouse à merveille.L’insouciance de la Belle-Epoque et Maxim’s comme scène d’inspiration et d’hommage aux maîtres du vaudeville permettent cette rencontre imaginaire entre Feydeau et Offenbach qu’il faut absolument aller ovationner.