Vingt mille lieues sous les mers
de Jules Verne, Sydney Bernard
Mise en scène de Sydney Bernard
Avec Sydney Bernard (Professeur Pierre Aronnax), Thierry Le Gad (l’assistant géographe)
On ne peut pas dire que Jules Verne soit un auteur habitué des théâtres. L’ensemble de son oeuvre romanesque a bien plus inspiré le cinématographe. L’audace de l’adaptation théâtrale est ici à la hauteur du chef d’oeuvre de Jules Verne.
Jouer Vingt milles lieues sous les mers sur la scène du Déjazet, un des plus beau théâtres à l’italienne orné de fresques révolutionnaires où la reine Marie Antoinette fut emprisonnée, est un choix qui colle parfaitement à l’univers Vernien. L’arrière petit-fils de Jules Vernes, Jean Verne, a d’ailleurs sans hésiter donné son aval plein d’enthousiasme pour cette pièce ainsi que le président de la société Jules-Verne. Vingt mille lieues sous les mers est le roman le plus célèbre de Jules Verne. Il est achevé en 1869 par son auteur dans sa villa Solitude au Crotoy en Picardie. L’histoire place sous les projecteurs le scientifique français Pierre Aronnax, son domestique Conseil et le harponneur canadien Ned Land.Tous les trois vont être capturés par le capitaine Nemo : un personnage misanthrope, écorché vif et voulant faire justice à bord d’un sous marin d’avant-garde, le Nautilus. Résumer la personnalité de ce capitaine, personnage central de l’uvre pourrait se faire dans sa propre rétorque au professeur Aronnax l’interpellant sur son identité : "Monsieur le professeur, répliqua vivement le commandant, je ne suis pas ce que vous appelez un homme civilisé ! J'ai rompu avec la société toute entière pour des raisons que moi seul j'ai le droit d'apprécier. Je n'obéis donc point à ses règles, et je vous engage à ne jamais les invoquer devant moi !".Sydney Bernard se met en quatre usant d’un talent de marionnettiste ventriloque sur la scène du Déjazet pour que revive l’aventure sous-marine du Nautilus dans le récit d’Aronnax. Reçu à l’Académie des sciences en 1869, il transforme tour à tour sa tribune d’orateur en cabinet de curiosités, en pont de bateau : l’Abraham Lincoln puis en carlingue du Nautilus qui le recueille, lui et ses comparses, après leur naufrage. Les scènes et les décors se succèdent avec célérité, tout comme le jeu polymorphe du professeur Aronnax, incarnant plusieurs personnages en même temps.Lieues après lieues, les spectateurs sont plongés dans la magie de l’univers vernien visitant un submersible d’avant-garde au son de l’orgue joué par le capitaine Nemo représenté par le crâne d’un fauve préhistorique dans cette mise en scène qui respecte au pied de la lettre le texte d’origine. Cette écriture théâtrale ne dénature pas le caractère natif d’anticipation de l’uvre voulue par Jules Verne en n’omettant ni les références à l’écologie, ni celles liées aux découvertes scientifiques avec le canal de Suez sous lequel passe le Nautilus avant sa percée et l’Antarctique traversé de manière sous-marine également, alors qu’on ignorait à l’époque qu’il s’agissait d’un continent.Le trajet du Nautilus nous est tracé avec chronologie avec des pancartes indiquant à chaque fresque le nombre de lieues atteints. On restera admiratif pour les moyens d’un théâtre, du dispositif ingénieux permettant d’envahir la salle par des tentacules gigantesques lors de l’attaque du submersible par un poulpe géant.Pendant une heure et demie, le décor, les lumières, le dynamisme des comédiens fait recette, en laissant adultes comme enfants émerveillés par la magie d’une si belle restitution au théâtre d’un monument de la littérature française du XIXe siècle. Une prestation d’un tel talent ne nous laisse plus qu’espérer voir jouer un jour au théâtre la suite romanesque de cette épopée relatée par Jules Verne dans L'Ile mystérieuse.
Yves-Alexandre Julien
08/09/2009
AVIGNON
Théâtre des Béliers
Mise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres, qui se terminent toutes inexorablement par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
L'avis de Jeanne-Marie Guillou
Théâtre des Béliers
AVIGNON
Craquage
de Marion MezadorianMise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres, qui se terminent toutes inexorablement par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
L'avis de Jeanne-Marie Guillou
AVIGNON
Essaion-Avignon (ex-Gilgamesh)
Virginie et Paul
de Jacques Mougenot,composition Musicale De Hervé Devolder
Mise en scène de Hervé Devolder
Essaion-Avignon (ex-Gilgamesh)
Virginie et Paul
de Jacques Mougenot,composition Musicale De Hervé Devolder
Mise en scène de Hervé Devolder
AVIGNON
L'Archipel Théâtre
A vos fables, prêt ? partez !
de Nicolas Masson,d'Après Jean De La Fontaine
Mise en scène de Nicolas Masson
L'Archipel Théâtre
A vos fables, prêt ? partez !
de Nicolas Masson,d'Après Jean De La Fontaine
Mise en scène de Nicolas Masson