Jenufa
de Leos Janacek
Mise en scène de Jacques Lacombe, Friedrich Meyer-Oertel
Avec Viorica Cortez Laca, Pavol Breslik, Hedwig Fassbender, Barbara Haveman, Hector Guedes, Patrick Delcour
Dans un monde rural d’Europe centrale, une jeune femme revendique une indépendance d’esprit, voit se braquer contre elle la communauté sociale, devient donc suspecte...
L’histoire de Jenufa constitue une mini-fresque sociale. L’intrigue, plus que mince, met cependant mal à l’aise et donne la nausée. Plus intéressant est le climat, le lyrisme romantico-dvorakien de la partition, son humeur, son entrain slave. Cette énergie brutale qui, de bout en bout, sous-tend l’ouvrage, ce paroxysme de violence, d’amour et de haine, ce désir effréné des êtres unis à se désunir pour s’unir à nouveau, ce suspense quasi-policier, restent, eux, d’actualité. L'uvre peut alors s’élaborer d’elle-même au regard d’une thématique unique la mort , et des images qu’elle suscite.A l’heure où tant de metteurs en scène confondent joyeusement maux de consciences, introspections, psychologismes, marxismes et on en passe, il est rafraîchissant qu’un Friederich Meyer-Oertel nous convie, sans arrière-pensée, à une Jenufa au premier degré. Sa caméra s’approche au pittoresque triste, à la couleur morne et banale d’un sinistre et grandiose fait divers. Naturaliste et populaire, elle suit au zoom une imagerie cruelle, volontairement quotidienne.Dans le rôle titre, la hollandaise Barbara Haveman, sensuelle et poétique, trouve l’équilibre entre intériorité et virtuosité. La voix est fraîche, intense, facile, raffinée, le style irréprochable, l’aigu, tel un rasoir orbital, radieux. A coup de phrases courtes, heurtées, crépitantes, osant elle aussi d’ahurissant aigus, Hedwig Fassbender (Kostelnycka) entre en crime comme on entre en religion, articule un récité d’une glaciale et effrayante modernité psychologique, d’une brutalité expressionniste stupéfiante. Entre fistule et scalpel, tout est ici habité, vécu, incandescent.En aïeule, la toujours sublime Viorica Cortez achève de nous séduire. Les deux ténors et frères ennemis se disputant les faveurs de l’héroïne ne pâlissent pas d’un tel entourage. Attila B. Kiss chante un Laca foncièrement généreux, naïf, mais capable de force morale. Jay Hunter Morris, enfin, véhément dans sa veulerie, souligne au mieux l’héroïsme de Steva, son ardeur, sa virilité. Comme toujours, sur la scène de Garnier, seconds rôles et churs exemplaires. Dans la fosse, Jacques Lacombre, à la tête d’un Orchestre philarmonique de Monte-Carlo comme transfiguré, hypnotisé, laisse éclater la luxuriante partition hollywoodienne de Leos Janacek comme une bombe. Fougueux, concentré, juste, communicatif, son lyrisme chaleureux et non démagogique est aussi à la base de cet exceptionnel spectacle.
Christian Colombeau
05/04/2008
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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AVIGNON
Pierre de Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera
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