Que la porte s’ouvre !
de Elsa Draïb
Mise en scène de Elisabeth Biard
Avec Elisabeth Biard, Paul de Launoy, Guillaume Beaujolais
La vocation sacerdotale, un choix de vie et l’incompréhension qu’elle suscite, amène à s’interroger sur le don de soi, la haine, la morale, le doute et bien sûr la foi.
Pour le chrétien lambda habitué au doute, l’incompréhensible ou l’inacceptable d’une vie terrestre s’enferme vite sous la cloche d’un poncif tel : "le bon dieu écrit droit sur des lignes courbes". La mère de Marc, Judith, est tout sauf ce qui vient d’être dit. Elle est entière et indignée, voire même déchaînée de haine et de douleur par le choix qu’a fait son fils : celui de devenir prêtre. La petite salle du théâtre Darius-Milhaud est pour l’occasion semblable à une salle de réunion. Judith nous y accueille au pied des marches ; on entend presque murmurer "merci d’être venu, merci de votre soutien dans une telle épreuve". Mais les spectateurs pantins passifs vont se laisser lentement vêtir des émotions de cette mère furibonde, de sa haine, de sa tristesse au long d’une très belle mise en scène aux dialogues incisifs ou elle essaiera en vain de débouter le père Ronca, l’initiateur, le père spirituel, celui qu’elle tient finalement responsable de la vocation du fruit de sa chair. Olivier Ronca est un jeune prêtre que l’inexpérience ne désarçonne pas face à cette femme aguerrie et qui, armé de patience et d’un grand charisme, ne baissera pas d’un ton la force de sa réflexion divine.Thèse, antithèse, synthèse, le scénario d’Elsa Draïb fait preuve d’une vraie chronologie composée et mystérieuse comme tout phénomène trinitaire. Cette histoire a besoin de se nourrir de références religieuses intrinsèques : trois parties la squelettise comme un triptyque, comme le père, le fils, et l’esprit. L’antithèse, c’est en quelque sorte la rémission de Judith qui se résigne à laisser toucher son cur pour accepter à présent sans violence un choix où son égoïsme n’était qu’un monstre de domination et ou elle devient grâce au doux et humble Abbé Emmanuel de La Salle (un jeune homme habité par la grâce, vêtu d’une soutane habit dont l’austérité contemporaine désengagerait volontiers à la confidence) une femme illuminée au bon sens du terme et resplendissante dans sa conversion.Cette pièce est assez intéressante à travers les sujets contemporains qu’elle aborde : la crise des vocations sacerdotales dans l’église, l’incompréhension pour le commun des mortels d’une vie communautaire au milieu de gens du même sexe que soi et bannissant l’acte sexuel par sacrifice ; d’où la question de Judith au début de la pièce : "Je me suis aussi posé la question de savoir si mon fils marc était homosexuel". Un scénario à l’architecture trinitaire : référence encore religieuse et puis un sujet aussi d’actualité, un retour voulu par le pape Benoît XVI à la messe de toujours, à l’authenticité, à la reconnaissance du prêtre à sa robe : la soutane ; qui font peut être voir pour ces raisons dans cet apparat, à la fin de la prestation, un prêtre d’une douceur enfantine incarnant ce brossage. Tout cela naturellement demeure bien un regard éclairé de chrétien. Que pourrait-on dire au néophyte à l’agnostique ou à l’athée à propos du fond de cette belle histoire ? Chacun assurément trouvera ici un beau puits d’émotions humaines, une belle leçon sur l’acceptation d’une différence, en bref une philosophie nécessaire pour transposer ce sujet à d’autres situations car la vie trouve souvent solutions à ces problématiques dans l’analogie comme dans une parabole biblique.
Yves-Alexandre Julien
30/01/2007
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