




La Ville dont le prince est un enfant
de Henry de Montherlant
Mise en scène de Jean-Luc Jeener
Avec Christophe d'Amico, Robert Marcy, Germain Montero, Pascal Parsat, Maxime Raoust
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Jusqu'au 31/12/2006
Lundi, mercredi, samedi à 20h45, dimanche à 17h.
Nord-Ouest
13, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS
Métro Grands Boulevards
01 47 70 32 75
Pour un roman dont le projet débute en 1913, Henry de Montherlant n’imaginait certainement pas que son œuvre serait encore aujourd’hui tellement et tragiquement d’actualité.Qui aurait pu penser qu’un extrait de verset de l’ecclésiaste en titre ferait là tant de succès ?
Henry de Montherlant aborde de manière autobiographique dans La Ville dont le prince est un enfant un propre amour d’adolescence, souvenir passionnel et tragique, qui lui valut son éviction du collège Sainte-Croix de Neuilly en 1912. Roger Peyrefitte nommera trente ans après sans pudeur ces sentiments qui lui vaudront le titre de son non moins célèbre roman Les Amitiés particulières. Comme Peyrefitte, Montherlant dissèque de ces simples sentiments la pédérastie plus perverse parce que subversive. Montherlant sait bien que le moteur sentimental n’est pas sexué et que ses constituants majeurs comme la jalousie et les antagonismes relationnels ne sont pas qu’inhérents à l’hétérosexualité. La pensée de Montherlant dans cette œuvre balaye de manière panoramique la force de la passion amoureuse au-delà même de l’orientation sexuelle. Par analogie au roman de Peyrefitte, les deux jeunes qui subliment leur amitié se nomment dans cette œuvre Sevrais et Souplier. L’un est plus jeune que l’autre et leur union prend l’allure initiatique de l’aîné qui inculque au cadet. L’abbé de Pradts va se laisser prendre au piége de sa faiblesse : celle d’un homme torturé par le refoulement sexuel qu’impose son sacerdoce et le paternalisme éducatif constitutif de sa mission au point de dériver sur un comportement condamnable, à savoir celui de la pédérastie.Le spectateur, marqué tant par le talent du comédien que par le sentiment qui l’éprouve, entend encore cette réflexion du protagoniste : "Dieu a créé des hommes plus sensibles que les pères, en vue d'enfants qui ne sont pas les leurs, et qui sont mal aimés." Cette pièce au goût du jour, abordant la pédérastie des religieux, l’homosexualité embryonnaire dans l’ambiance claustrale d’un pensionnat de garçons, un culte de la jeunesse qui pourrait faire penser au Banquet de Platon, soutenue par une langue française qu’on aimerait entendre un peu plus que du verlan ou des néologismes met "sous les feux de la rampe" des personnalités entières que l’exigence d’amour humain pousse au drame. Sevrais et l’abbé de Pradts semble bien taillés dans le même roc pour savoir appliquer le renoncement et l’exigence personnelle sans répit. Leur harangue à la fois belliqueuse et constructive à quelque chose de ces intempéries que la terre réclame.
Pascal Perset en Abbé de Pradts incarne magnifiquement le calcul, la perversité et le machiavélisme de son rôle, face au jeune Guillaume Raoult touchant dans son jeu où vulnérabilité et maîtrise de soi augmentée de ce vécu particulier le cheminent précocement vers les affres de l’age adulte.
Au-delà même de la percutante citation de Montherlant "A supposer qu'elle s'édifiât, cette ville ne tiendrait du reste pas longtemps dans ce monde où la part noble de l'humain ne suscite, au mieux, que des moqueries, au pire, de violentes attaques (cela ne doit pas surprendre : la société française, devenue ce qu'elle est, réagit à ce qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas comme l'organisme à un corps étranger, en produisant des anticorps chargés de le détruire)." le spectateur est appelé autant à réfléchir sur la tolérance d’un sentiment que sur la dérive condamnable où il peut conduire.
Pascal Perset en Abbé de Pradts incarne magnifiquement le calcul, la perversité et le machiavélisme de son rôle, face au jeune Guillaume Raoult touchant dans son jeu où vulnérabilité et maîtrise de soi augmentée de ce vécu particulier le cheminent précocement vers les affres de l’age adulte.
Au-delà même de la percutante citation de Montherlant "A supposer qu'elle s'édifiât, cette ville ne tiendrait du reste pas longtemps dans ce monde où la part noble de l'humain ne suscite, au mieux, que des moqueries, au pire, de violentes attaques (cela ne doit pas surprendre : la société française, devenue ce qu'elle est, réagit à ce qui la dépasse et qu'elle ne comprend pas comme l'organisme à un corps étranger, en produisant des anticorps chargés de le détruire)." le spectateur est appelé autant à réfléchir sur la tolérance d’un sentiment que sur la dérive condamnable où il peut conduire.
Yves-Alexandre Julien
14/12/2006

AVIGNON
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