Plus vraie que nature

de Martial Courcier
Mise en scène de Michel Bernini
Avec Carole Benhamou, Frédéric Bouaziz, Kaddour Dorgham
Humour et intelligence artificielle
Après le succès de Cuisine et dépendances, joué pendant plusieurs mois au théâtre de Lulu sur la colline, l’équipe se devait d’être à la hauteur de nos attentes pour le spectacle suivant. Le choix de la pièce de Martial Courcier, Plus vraie que nature, certes nominée aux Molières 2002 en tant que meilleure pièce comique, mais moins connue que la pièce de Jaoui et Bacri, rendait leur tâche plus difficile.Verdict : une réussite totale. Le sujet pourtant n’est pas des plus originaux : deux hommes s’amourachent d’une androïde qui possède toutes les qualités de la femme parfaite. Ce qui laissait attendre une série de gags convenus, jouant sur les décalages entre réactions humaines, parfois à la limite de l’automatisme, et réactions programmées de l’androïde, souvent plus vraies que nature. Le spectacle est finalement surpris. Le texte s’avère subtil : l’humour de Martial Courcier allie un franc comique, parfois "lourdingue", pour reprendre les termes de Julien, un des trois héros, et des jeux de mots qui peuvent être très recherchés. Ainsi passe-t-on du bon vieux comique de situation (Julien coincé entre les cuisses de l’androïde, qui n’a plus de batterie) à un humour plus raffiné (dialogues savoureux entre les deux hommes sur leur conception d’une relation amoureuse "torride et enflammée").Les rires fusent dans la salle face aux situations cocasses et grotesques vécues par les personnages, face à leurs attitudes et leurs bons mots. C’est que les trois acteurs qui les interprètent savent leur donner vie. Tous sont excellents : Kaddour Dorgham campe un Julien cynique et désabusé, qui aimerait bien conserver quelques illusions sur l’amour, mais qui enchaîne les conquêtes avec de plus en plus de dégoût. Frédéric Bouaziz, lui, incarne François, le meilleur ami parfois benêt et naïf, qui accepte sans trop se poser de questions un compromis médiocre avec l’amour : une relation stable, mais sans aucune étincelle de passion. L’arrivée de Chloé, l’androïde, va bousculer les préjugés de ces deux compères. Elle est superbement interprétée par Carole Benhamou, aussi à l’aise avec la gestuelle robotique de l’androïde qu’avec l’attitude sensuelle de la femme. Elle réussit ce pari insensé de nous faire croire à l’existence de Chloé.Nous voilà complètement plongés dans l’histoire, séduits par ce trio drôle et sensible. Discrètement, nous voici entraînés vers une réflexion sur la nature humaine et sur l’amour. Vastes sujets, certes ! Mais ils sont traités de façon légère, sans prétention, sans jamais laisser la pièce sombrer dans le didactisme. Le message l’homme peut parfois s’avérer plus "mécanique" que le robot, car conditionné par la société reste discret et est toujours sauvé du pédantisme par une pointe de dérision. Il en va de même du tableau final où le pathétique semble prendre le pas sur l’humour : in extremis, la mise en scène signale le second degré de la scène à grand renfort de musique larmoyante, trop larmoyante pour être vraie !Il ne reste qu’une chose à ajouter : merci Lulu pour ce moment de plaisir théâtral ! Cette fois, on est définitivement conquis : à bientôt, en avril, pour les Agaceries de Serge Papagalli.
Caroline Vernisse
05/03/2005

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