Comédie non divine

de Zygmunt Krasinski
Mise en scène de Urszula Mikos
Avec Claude Aubreton, Luc Cendrier, Gaël Chaillat, Jean Chmiel, Alexandra Chouraqui, François Engel, Georges Gay, Thomasz Kowalski, Jacques Landragin, Valéry Warnotte
Avec ce texte de Krasinski, dramaturge polonais du XIXe siècle injustement méconnu en France, Urszula Mikos s’attaque à une partition puissante, porteuse d’une réflexion confondante de modernité sur les ravages et les impasses des idéologies révolutionnaires. Au final, un spectacle qui pèche parfois par excès d’esthétisme et de sophistication, mais qui ne manque ni de panache ni de souffle.
Comédie non divine, c’est d’abord la révélation d’un grand classique du romantisme polonais. Ecrit en 1833 par Zygmunt Krasinski, alors âgé d’à peine vingt ans, ce texte est nourri de la fascination de son jeune auteur pour les soulèvements populaires qui ont agité la France aussi bien que la Pologne en 1830. Loin de se contenter d’une description manichéenne de la lutte pour un monde nouveau imposant des lendemains qui chantent sur les ruines d’un passé entaché d’obscurantisme, c’est toute la complexité de la dynamique souvent mortifère qui sous-tend les grandes luttes de l’Histoire qui est décrite. La pièce prend pour point d’appui le destin d’un homme, le Comte Henri, un aristocrate qui cherche dans la lutte pour le maintien de l’ordre ancien un idéal et une rédemption qui le sauveraient de la déliquescence de sa famille et de sa classe. A partir de ce personnage central, représentation tragique d’une conscience torturée par la lutte entre ses utopies et sa soif de puissance, le texte rayonne et embrasse avec une force d’évocation poétique stupéfiante les grands mouvements d’une foule en quête de pain et de liberté, les techniques de propagande de ceux qui la dirigent et la manipulent, ainsi que le dévoiement de l’art et de la religion dans cette tempête qui précipite les âmes et les corps dans une dangereuse logique de destruction.Plutôt que de se contenter de sortir de l’oubli cette très belle pièce, Urszula Mikos la met en scène de façon extrêmement spectaculaire, multipliant avec beaucoup de maîtrise des effets qui en mettent plein la vue, comme le recours à un ensemble vocal aux interventions chantées un peu envahissantes et surtout une installation vidéo très soignée mais qui n’évite pas les pièges de l’esthétisme gratuit et de la redondance. Il est possible de déplorer le sentiment de "trop-plein" que ne peut manquer d’éprouver le spectateur noyé par des sollicitations visuelles et musicales qui trop souvent viennent parasiter le texte plus qu’elles ne le mettent en valeur. Celui-ci retrouve d’ailleurs toute son ampleur lorsque la scénographie, en se faisant plus sobre et plus modeste, lui laisse la place de respirer et de se déployer. Ces moments de grâce se font heureusement plus nombreux au fur et à mesure que le dénouement tragique se rapproche, par un effet de resserrement dramatique bienvenu, et il devient alors difficile de ne pas se laisser emporter par les envolées lyriques qui parsèment les scènes de confrontation entre les personnages principaux, défendus avec beaucoup de fougue et de fièvre par de jeunes comédiens à la présence magnétique.Les réserves que peut susciter la débauche d’effets de mise en scène pas toujours indispensables cèdent alors finalement le pas à l’admiration et au respect pour un spectacle décoiffant qui se donne les moyens de ses ambitions et qui ne sacrifie jamais la qualité à ses excès.
Frédéric Elies
10/11/2004

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