Le Journal d'un fou

de Nicolas Gogol
Mise en scène de Sébastien Mounié
Avec Alexandre Tobaty
Le Journal d’un fou livre la parole d’un homme qui commente avec une précision glacée et une dérision mordante sa lente chute dans les abîmes de la démence. La célèbre nouvelle de Nicolas Gogol, qui semble être écrite pour la scène, devient ici un monologue distillant une inquiétante étrangeté. Dommage que cette adaptation manque un peu de nerfs et de relief.
Axence Ivanov Propritchtchine est "conseiller titulaire" dans un ministère de la Russie tsariste du XIXe siècle. En apparence, rien de plus tristement banal et médiocre que ce fonctionnaire rêveur et prétentieux qui tire sa seule gloire à trier des paperasses et tailler les plumes du directeur. Et pourtant, son journal va peu à peu dévoiler la réalité intérieure tumultueuse d’une raison qui vacille. Cet homme, que l’on devine timide et frustré par une réalité décevante, élabore inlassablement fantasmes et obsessions, qui sont au départ de simples moyens d’échapper à un quotidien trop fade, mais finiront par prendre bel et bien la place de celui-ci. Le soliloque d’un rêveur timide se métamorphosera en un véritable délire de persécution et de mégalomanie, et son univers prendra des formes de plus en plus aberrantes, tout à tour cocasses et cauchemardesques. Un univers où les chiens parlent et écrivent, un univers où foisonnent la jalousie, la paranoïa, et les aspirations au trône d’Espagne...Le tour de force du texte de Gogol est d’enchaîner mains et poings liés le lecteur à cet homme qui sombre dans la folie, au point d’effacer les rassurants repères de la logique et de la rationalité. Difficile pour une mise en scène de restituer la puissance du texte nu sans l’affadir. Quelques bonnes idées sont ici déployées pour relever le défi. Le saccage du décor évoque intelligemment la confusion progressive de l’espace extérieur avec l’espace mental déstructuré de Propritchtchine. Mais cela ne suffit pas à créer une atmosphère suffisamment oppressante. Il manque la fièvre et le vertige qu’aurait mérités cette escalade à l’envers des gouffres de la démence. ’interprétation d’Alexandre Tobaty mise quant à elle sur l’aspect sensible de la mise à nu de la vulnérabilité du personnage, mais on peut regretter qu’elle ne fasse pas une part plus belle à la cruauté et la noirceur de celui-ci.Un peu trop lisse, un peu trop sage, la folie qui est ici offerte en spectacle peine à remuer les tripes du spectateur, à le surprendre, à le déranger vraiment.
Frédéric Elies
01/11/2004

PARIS
Café de la Gare
de Jérémy Manesse
Mise en scène de Ludivine De Chastenet
Ils ont rendez-vous dans un bar, où il y a plein de monde. Ils se trouvent.... se jaugent.... Et tout va vers le pire. Faut dire que la serveuse n'y met pas du sien. Le patron a des soucis.....Et c'est........................... Quatre comédiens talentueux, se déchaînent. C'est...
L'avis de Geneviève Brissot
Café de la Gare

PARIS





le pire premier rencart de l'histoire
de Jérémy ManesseMise en scène de Ludivine De Chastenet
Ils ont rendez-vous dans un bar, où il y a plein de monde. Ils se trouvent.... se jaugent.... Et tout va vers le pire. Faut dire que la serveuse n'y met pas du sien. Le patron a des soucis.....Et c'est........................... Quatre comédiens talentueux, se déchaînent. C'est...
L'avis de Geneviève Brissot