“Triste et Vagabonde”
de Alain Plagne
Mise en scène de Alain Plagne
Avec Frédéric Morel, rose Raguel, paul Wagner
« Triste et Vagabonde » d’Alain Plagne plonge dans l’affaire Gabriel Matzneff et Vanessa Springora, La pièce explore la frontière entre éthique et esthétique dans la littérature et la société. En confrontant les récits de vie, elle interroge les rapports entre art et moralité dans l’ère post-#MeToo.
Une œuvre théâtrale au carrefour de la littérature et de la société
La pièce met en scène Raphaël Corter, écrivain vieillissant, et Agathe, autrice déterminée à publier son manuscrit. Ils incarnent Matzneff et Springora, dont le livre Le Consentement a bouleversé les débats sociaux. La pièce résonne particulièrement dans le contexte de #MeToo, soulevant des questions sur l’art, la morale et la justice.
L’affrontement des visions : Antigone contre Créon
Plagne ne prend pas parti, structurant la pièce comme un duel mythologique entre Corter (Matzneff), représentant l’amour libre, et Agathe (Springora), défenseur de la justice. Corter défend une vision romantique de l’amour sans entrave, tandis qu’Agathe parle d’emprise et de destruction. Cette confrontation devient une psychanalyse collective, où chacun verbalise ses blessures.
Figures emblématiques de la toxicité dans le couple
Le duo Corter-Agathe trouve des échos dans des relations littéraires toxiques comme celles de Catherine et Heathcliff (Les Hauts de Hurlevent), Humbert et Lolita (Lolita), ou Marianne et Connell (Normal People). Ces couples illustrent la confrontation entre amour et pouvoir, et la souffrance née de désirs irréconciliables.
Le divan comme scène : théâtre et psychanalyse
La pièce prend la forme d’un divan théâtral où Agathe rejette l’adolescente qu’elle était et utilise son manuscrit comme catharsis. Cette approche psychanalytique met en lumière l’ambiguïté des souvenirs et la difficulté de réconcilier passé et présent.
#MeToo : une toile de fond incontournable
Triste et Vagabonde s’inscrit dans l’ère #MeToo, où la parole des victimes s’élève contre les abus de pouvoir. La pièce, tout en donnant la parole à l’accusé, questionne la légitimité de l’amour face aux dynamiques de pouvoir. Le titre, emprunté à Baudelaire, soulève la question de la liberté artistique et de la relation entre amour et pouvoir.
Une réflexion sur la censure et la liberté d’expression
Plagne interroge la censure et la place de la littérature face aux évolutions morales. Corter défend la liberté artistique, mais Agathe rappelle que cette liberté ne doit pas nuire aux plus vulnérables. La question de savoir si la littérature doit être jugée à l’aune de la vie privée résonne avec les débats contemporains.
Un plaidoyer pour Gabriel Matzneff ?
Malgré la controverse autour de Matzneff, la pièce invite à replacer l’écrivain dans une perspective littéraire. Matzneff est un auteur qui, par son œuvre introspective, a exploré les frontières du désir, de la morale et de la liberté. Sa littérature, bien que troublante, relève d’une tradition où la transgression nourrit la réflexion. Réduire son œuvre à ses scandales serait occulter sa contribution littéraire.
Une pièce troublante et nécessaire
Triste et Vagabonde n’offre pas de solution facile mais invite le spectateur à interroger ses certitudes. En confrontant des visions irréconciliables, la pièce soulève des questions essentielles sur la morale, le pouvoir et la liberté, tout en offrant un espace de réflexion sur les fractures de notre époque.
La pièce met en scène Raphaël Corter, écrivain vieillissant, et Agathe, autrice déterminée à publier son manuscrit. Ils incarnent Matzneff et Springora, dont le livre Le Consentement a bouleversé les débats sociaux. La pièce résonne particulièrement dans le contexte de #MeToo, soulevant des questions sur l’art, la morale et la justice.
L’affrontement des visions : Antigone contre Créon
Plagne ne prend pas parti, structurant la pièce comme un duel mythologique entre Corter (Matzneff), représentant l’amour libre, et Agathe (Springora), défenseur de la justice. Corter défend une vision romantique de l’amour sans entrave, tandis qu’Agathe parle d’emprise et de destruction. Cette confrontation devient une psychanalyse collective, où chacun verbalise ses blessures.
Figures emblématiques de la toxicité dans le couple
Le duo Corter-Agathe trouve des échos dans des relations littéraires toxiques comme celles de Catherine et Heathcliff (Les Hauts de Hurlevent), Humbert et Lolita (Lolita), ou Marianne et Connell (Normal People). Ces couples illustrent la confrontation entre amour et pouvoir, et la souffrance née de désirs irréconciliables.
Le divan comme scène : théâtre et psychanalyse
La pièce prend la forme d’un divan théâtral où Agathe rejette l’adolescente qu’elle était et utilise son manuscrit comme catharsis. Cette approche psychanalytique met en lumière l’ambiguïté des souvenirs et la difficulté de réconcilier passé et présent.
#MeToo : une toile de fond incontournable
Triste et Vagabonde s’inscrit dans l’ère #MeToo, où la parole des victimes s’élève contre les abus de pouvoir. La pièce, tout en donnant la parole à l’accusé, questionne la légitimité de l’amour face aux dynamiques de pouvoir. Le titre, emprunté à Baudelaire, soulève la question de la liberté artistique et de la relation entre amour et pouvoir.
Une réflexion sur la censure et la liberté d’expression
Plagne interroge la censure et la place de la littérature face aux évolutions morales. Corter défend la liberté artistique, mais Agathe rappelle que cette liberté ne doit pas nuire aux plus vulnérables. La question de savoir si la littérature doit être jugée à l’aune de la vie privée résonne avec les débats contemporains.
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Yves-Alexandre Julien
24/12/2024
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