


Camille contre Claudel
de Hélène Zidi
Mise en scène de Hélène Zidi
Avec Hélène Zidi, Lola Zidi
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Du 10/01/2019 au 09/02/2019
Jeudi, vendredi et samedi à 20h.
Théâtre du Roi René
12 rue Edouard Lockroy
75011 PARIS
0147004355
Site Internet
Le Théâtre du Roi René d’Avignon a fait des petits… Il vous suffit de vous rendre dans le Onzième, à deux pas de l’avenue Parmentier. Hélène Zidi y redonne un des succès du Off.
Camille Claudel, quasi-ignorée il y a cinquante ans, est aujourd’hui une icône. Anne Delbée, Reine-Marie Paris et Isabelle Adjani - héroïne du film de Bruno Nuytten - y sont pour beaucoup. Comment ignorer les prestations de Charles Gonzalès ou le spectacle Sakountala chorégraphié par Marie-Claude Pietragalla du Ballet National de Marseille ? Nogent-sur-Seine enfin s’est souvenu des débuts de l’artiste en cette ville, ouvrant un musée qui lui est consacré. La grandeur de cet immense sculpteur n’en occulte pas moins la femme dans ses tourments, ses égarements, pratiquant tenus secrets. Paul Claudel, son frère, soulève un coin du voile : "J’ai tout-à-fait le tempérament de ma sœur, quoiqu’un peu plus mou et rêvasseur, et, sans la grâce de Dieu, mon histoire aurait sans doute été la sienne, et pire encore".
La tendance actuelle veut que l’on sépare le frère et la sœur, pourtant si fusionnels. Dans les années 50, Camille n’était que le faire-valoir du grand poète, joué à travers le monde. Depuis 1982 la tendance s’inverse et elle est saluée comme un sculpteur à part entière. Disciple de Rodin, on se demande si le maître, ce n’était pas elle, avec des œuvres majeures comme La Petite châtelaine, La Valse ou La Vague, travaillée dans l’onyx. Le féminisme a jeté son dévolu sur cette artiste écartelée, la trahissant en partie. Camille s’est battue pour la liberté du deuxième sexe, mais on l’aurait oubliée aujourd’hui s’il n’y avait pas son œuvre.
Le spectacle d’Hélène Zidi qui a écrit le texte, l’a mis en scène et l’interprète nous fait entrer dans la chair du personnage, jouant sur un dédoublement. D’où ce dialogue, pour ne pas dire un duel entre la Camille de la fin et celle représentant la jeunesse. Antagonisme entre la femme bohème, allant jusqu’au bout de ses passions et le carcan de la bourgeoise dans laquelle elle a été élevée et dont sa mère est l’incarnation.
Quand la pièce commence, le spectateur est confronté à une femme cloîtrée, petite vieille chapeautée vue au travers de barreaux. Il comprend très vite qu’il a affaire à la Camille de l’asile de Montdevergues. Là, où elle mourra, en 1943, de malnutrition. En ses paroles, à la fois supplication et amertume, se dégage un profond désespoir. Celui-ci d’être coupée de sa famille, particulièrement de ce frère qu’elle a aimé plus que nous. L’a-t-il abandonné ? La question reste en suspens. Le vert paradis qui remonte en elle, c’est celui d’avant la mort de son père, le 2 mars 1913, et de son internement à Ville-Evrard, huit jours plus tard. Cette jeunesse, ici, a la fraîcheur de Lola Zidi, la fille-même d’Hélène Zidi. Ainsi fille et mère s’affrontent dans le dédoublement du personnage, dialogue déchirant qui a pour cadre l’atelier du Quai Bourbon, reconstitué sur scène. A un moment, l’éclairage se braque sur le buste de Rodin, plus faunesque que jamais. Et toute la passion éclate, la fascination absolue pour le maître, la fusion des corps aboutissant peut-être à plusieurs naissances, à des avortements, enfin la haine née de la rivalité, provoquant chez Camille l’effondrement. Si Rodin est absent en chair et en os, sa voix surgit du chaos. Et c’est celle de Gérard Depardieu, comme dan le film de Bruno Nuytten.
De ce bel hommage, comme les spectateurs en Avignon, on en ressort le cœur meurtri, mais avec un seul désir : courir au musée de Nogent-sur-Seine pour retrouver Camille Claudel, telle qu’en elle-même, c’est-à-dire à travers ses œuvres.
La tendance actuelle veut que l’on sépare le frère et la sœur, pourtant si fusionnels. Dans les années 50, Camille n’était que le faire-valoir du grand poète, joué à travers le monde. Depuis 1982 la tendance s’inverse et elle est saluée comme un sculpteur à part entière. Disciple de Rodin, on se demande si le maître, ce n’était pas elle, avec des œuvres majeures comme La Petite châtelaine, La Valse ou La Vague, travaillée dans l’onyx. Le féminisme a jeté son dévolu sur cette artiste écartelée, la trahissant en partie. Camille s’est battue pour la liberté du deuxième sexe, mais on l’aurait oubliée aujourd’hui s’il n’y avait pas son œuvre.
Le spectacle d’Hélène Zidi qui a écrit le texte, l’a mis en scène et l’interprète nous fait entrer dans la chair du personnage, jouant sur un dédoublement. D’où ce dialogue, pour ne pas dire un duel entre la Camille de la fin et celle représentant la jeunesse. Antagonisme entre la femme bohème, allant jusqu’au bout de ses passions et le carcan de la bourgeoise dans laquelle elle a été élevée et dont sa mère est l’incarnation.
Quand la pièce commence, le spectateur est confronté à une femme cloîtrée, petite vieille chapeautée vue au travers de barreaux. Il comprend très vite qu’il a affaire à la Camille de l’asile de Montdevergues. Là, où elle mourra, en 1943, de malnutrition. En ses paroles, à la fois supplication et amertume, se dégage un profond désespoir. Celui-ci d’être coupée de sa famille, particulièrement de ce frère qu’elle a aimé plus que nous. L’a-t-il abandonné ? La question reste en suspens. Le vert paradis qui remonte en elle, c’est celui d’avant la mort de son père, le 2 mars 1913, et de son internement à Ville-Evrard, huit jours plus tard. Cette jeunesse, ici, a la fraîcheur de Lola Zidi, la fille-même d’Hélène Zidi. Ainsi fille et mère s’affrontent dans le dédoublement du personnage, dialogue déchirant qui a pour cadre l’atelier du Quai Bourbon, reconstitué sur scène. A un moment, l’éclairage se braque sur le buste de Rodin, plus faunesque que jamais. Et toute la passion éclate, la fascination absolue pour le maître, la fusion des corps aboutissant peut-être à plusieurs naissances, à des avortements, enfin la haine née de la rivalité, provoquant chez Camille l’effondrement. Si Rodin est absent en chair et en os, sa voix surgit du chaos. Et c’est celle de Gérard Depardieu, comme dan le film de Bruno Nuytten.
De ce bel hommage, comme les spectateurs en Avignon, on en ressort le cœur meurtri, mais avec un seul désir : courir au musée de Nogent-sur-Seine pour retrouver Camille Claudel, telle qu’en elle-même, c’est-à-dire à travers ses œuvres.
Pierre Breant
01/02/2019

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