




Le Cercle des Illusionnistes
de Alexis Michalik
Mise en scène de Alexis Michalik
Avec Jeanne Arènes, Maud Baecker, Michel Derville, Arnaud Dupont, Vincent Joncquez, Mathieu Métral
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Du 13/07/2017 au 09/09/2017
20h30, samedi également à 16h .
Théâtre La Pépinière
7, rue Louis-le Grand
75002 PARIS
Métro Opéra
0142 61 44 16
Site Internet
Alors qu’Edmond, joué au Palais-Royal, connaît un succès grandissant et que La Pépinière prépare pour septembre Intra Muros, il est intéressant de revoir Le Cercle des Illusionnistes, créé en 2014. Passion, mouvement et inventivité sont le propre de ces trois pièces, signées Alexis Michalik.
Un magicien dans la plus pure tradition fait disparaître une pochette écarlate. Les cheveux argentés, barbiche, en habit de soirée, il est la distinction même ; on est charmé. Après ce premier tour, l’homme en frac devient meneur de jeu, nous livrant l’histoire de quatre personnages, échelonnée sur trois siècles et formant un cercle. Est-ce cela Le Cercle des Illusionnistes qu’inconsciemment on rapproche du Cercle des poètes disparus. Il est vrai que l’un et l’autre s’enveloppent de mystère, mais le ton n’est pas le même. Ici, il est enjoué et l’on mord dans la vie à belles dents. Le temps s’égalise, Plus de passé, pas d’avenir, tout se lit au présent et les quatre histoires s’entrechoquent ou se complètent. Il y a tout d’abord celle de l’automate qu’un médecin autrichien présente à la cour de Russie. Le buste enchâssé dans un meuble, il a l’apparence d’un Turc, avec son turban et ses moustaches noires. Il s’apprête à livrer un tournoi d’échecs. La machine est si bien faite qu’en quelques coups le mannequin envoie valdinguer l’adversaire. La Grande Catherine est fascinée, ignorant que sous l’artifice se cache un de ses plus mortels ennemis. Vaincu lors d’une attaque, on a dû l’amputer. La réalité dépasse souvent la fiction … Deuxième histoire, celle du fils et petit-fils d’un horloger de Blois. Suite à un accident, projeté sur la route, il est recueilli un bateleur qui donne la comédie à Angers. Son approche en fait, lui aussi, par un escamoteur. C’est le futur Robert-Houdin qui ouvrira un théâtre, 8 boulevard des Italiens, et tirera la magie vers l’âge adulte. La troisième histoire nous ouvre de petits artisans qui ont fait fortune, mais c’est sans compter avec le rebelle de la famille. Georges Méliès refuse de succéder aux siens. C’est un artiste qui peint, écrit, compose et qui rêve de magie. Il marche sur les brisées de Robert-Houdin et se ruine en rachetant son théâtre. Mais la chance n’est pas mauvaise fille. Elle se manifeste le 28 décembre 1895, quand, parmi trente spectateurs, il assiste au Grand-Café, à la première de ce qu’il nomme le Kinétographe kineto pour mouvement, graphe pour écriture.
Quatrième histoire, celle de Décembre, un pauvre garçon né sous X à Aubervilliers. Pour ne pas avoir d’enfants et les rendre malheureux, comme ce fut son cas, il a recours à la vasectomie. Ainsi pourra-t-il connaître l’amour … sans les conséquences. Son existence n’est pas brillante : il vit de petits métiers dont le plus lucratif, le vol de portefeuilles dans le métro. Un jour, il s’accapare un sac de femme. La photo qu’il trouve à l’intérieur, lui donne l’idée de la contacter. S’en suit un rendez-vous dans un bistrot, le jour du troisième match de l’Euro 84 de football, France-Yougoslavie. Avril c’est son nom lui tombe dans les bras.
Les quatre histoires, à partir de ce moment, se jouent simultanément, à un rythme accéléré et avec une inventivité où Alexis Michalik est passé maître. On le connaissait en tant qu’acteur - théâtre comme télévision - dans des rôles déjantés. Il a tiré profit de ces remises en question, ce qui fait de lui un auteur dont ne peut rester indifférent. Ses situations frôlent le quiproquo mais finissent par se compléter. Et puis il supprime le hiatus du temps, passant en une seconde d’une époque à une autre avec des petites astuces. Ainsi un des comédiens arrache son manteau et le confie à un autre. Celui-ci l’offre à un troisième qui l’enfile, tout en appartenant à une autre histoire et un autre siècle. Cet entrain, déjà présent dans l’écriture écriture rapide, style bandes dessinées s’accorde avec la mise en scène, tonique, fulgurante. Et c’est lui-même, Michalik, qui la signe. Certes, il n’est pas seul et pour ses effets projection de cinéma notamment il a recours à un scénographe/vidéo Olivier Roset un assistant pour la musique et le son – Romain Trouillet – un autre pour la magie – Romain Lalire. Quant à la lumière, collant parfaitement avec l’action, on la doit à Pascal Sautelet. Les costumes ont été dessinés par Marion Rebmann.
La distribution, très homogène, compte onze comédiens (par roulement) Chacun joue plusieurs rôles. Criant de vérité, Maud Baecker et Mathieu Métral forment le couple Avril-Décembre. On a l’impression de les avoir croisés dans la rue, juste avant d’entrer au théâtre. Michel Derville en maître du jeu, mystérieux à souhait, crée un climat, celui de la magie et des légendes. Arnaud Dupont en Georges Méliès a ce côté introverti que l’on prête aux créateurs.Jeanne Arènes est une Madame Gabrielle au chignon dominant. Elle n’est pas sans nous rappeler Marguerite Moreno dans les films de Guitry. Vincent Joncquez est un étonnant Fregoli qui se jouant des époques et des circonstances. L’ensemble des acteurs est à l’unisson de ce spectacle, marqué par sa jeunesse et une fraîcheur dont on est si peu habitué, avec un hommage du théâtre pour le cinéma. D’où, à juste titre, une pluie de molières pour un spectacle qu’il ne faut pas manquer.
Quatrième histoire, celle de Décembre, un pauvre garçon né sous X à Aubervilliers. Pour ne pas avoir d’enfants et les rendre malheureux, comme ce fut son cas, il a recours à la vasectomie. Ainsi pourra-t-il connaître l’amour … sans les conséquences. Son existence n’est pas brillante : il vit de petits métiers dont le plus lucratif, le vol de portefeuilles dans le métro. Un jour, il s’accapare un sac de femme. La photo qu’il trouve à l’intérieur, lui donne l’idée de la contacter. S’en suit un rendez-vous dans un bistrot, le jour du troisième match de l’Euro 84 de football, France-Yougoslavie. Avril c’est son nom lui tombe dans les bras.
Les quatre histoires, à partir de ce moment, se jouent simultanément, à un rythme accéléré et avec une inventivité où Alexis Michalik est passé maître. On le connaissait en tant qu’acteur - théâtre comme télévision - dans des rôles déjantés. Il a tiré profit de ces remises en question, ce qui fait de lui un auteur dont ne peut rester indifférent. Ses situations frôlent le quiproquo mais finissent par se compléter. Et puis il supprime le hiatus du temps, passant en une seconde d’une époque à une autre avec des petites astuces. Ainsi un des comédiens arrache son manteau et le confie à un autre. Celui-ci l’offre à un troisième qui l’enfile, tout en appartenant à une autre histoire et un autre siècle. Cet entrain, déjà présent dans l’écriture écriture rapide, style bandes dessinées s’accorde avec la mise en scène, tonique, fulgurante. Et c’est lui-même, Michalik, qui la signe. Certes, il n’est pas seul et pour ses effets projection de cinéma notamment il a recours à un scénographe/vidéo Olivier Roset un assistant pour la musique et le son – Romain Trouillet – un autre pour la magie – Romain Lalire. Quant à la lumière, collant parfaitement avec l’action, on la doit à Pascal Sautelet. Les costumes ont été dessinés par Marion Rebmann.
La distribution, très homogène, compte onze comédiens (par roulement) Chacun joue plusieurs rôles. Criant de vérité, Maud Baecker et Mathieu Métral forment le couple Avril-Décembre. On a l’impression de les avoir croisés dans la rue, juste avant d’entrer au théâtre. Michel Derville en maître du jeu, mystérieux à souhait, crée un climat, celui de la magie et des légendes. Arnaud Dupont en Georges Méliès a ce côté introverti que l’on prête aux créateurs.Jeanne Arènes est une Madame Gabrielle au chignon dominant. Elle n’est pas sans nous rappeler Marguerite Moreno dans les films de Guitry. Vincent Joncquez est un étonnant Fregoli qui se jouant des époques et des circonstances. L’ensemble des acteurs est à l’unisson de ce spectacle, marqué par sa jeunesse et une fraîcheur dont on est si peu habitué, avec un hommage du théâtre pour le cinéma. D’où, à juste titre, une pluie de molières pour un spectacle qu’il ne faut pas manquer.
Pierre Breant
17/07/2017

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En 1818, Géricault démarre sa plus célèbre toile "Le radeau de la méduse" et fait scandale autant sur le plan artistique que sur le plan politique. Il devient le maître du romantisme comme Hugo avec ses "Misérables". Il critique la Restauration et son nouveau roi Louis...
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