Soudain l'été dernier
de Tennessee Williams
Mise en scène de Stéphane Braunschweig
Avec Jean-Baptiste Anoumon, Océane Cairaty, Virginie Colemyn, Boutaïna El Fekkak, Glenn Marausse, Luce Mouchel, Marie Rémond
Dans la jungle des sentiments : passions, violence, méandres de l’âme humaine. Quelque chose de Tennessee… Magie.
Du théâtre qui ne se prend pas pour autre chose, pas de vidéos, pas d’effets spéciaux, une mise en scène simple et fluide de Stéphane Braunschweig, qui laisse toute la place au texte. Quelque chose … la magie de Tennessee, nue, nous attend. Dans un décor superbe, avec d’éblouissants comédiens.
Le décor c’est celui du jardin de Mrs Venable, une jungle en fait – immense tronc, lianes entrelacées, fleurs tropicales – à l’image de la jungle des sentiments, des désirs et des cauchemards qui la hantent comme ils hantent Catherine. La première a perdu son fils, Sébastien, soudain l’été dernier, dans un pays lointain. La seconde, cousine du jeune homme, fut le témoin de cette disparition mystérieuse : l’horreur de ce qu’elle dit avoir vu lui a fait perdre la raison. En tout cas c’est ce qu’affirme la mère qui ne peut supporter cette image de son fils, le grand poète d’un seul poème par an… Catherine sera donc lobotomisée afin que ses monstrueux mensonges soient pulvérisés si la riche Mrs Venable parvient à convaincre le jeune psychiatre - qui a grand besoin d’argent pour son hôpital - de faire cette opération.
Les comédiens portent haut cette histoire où l’on retrouve les grands thèmes de Tennessee Williams qui habitent sa vie et son œuvre : la sœur tant aimée (qui subira une lobotomie), l’homosexualité refoulée, la mère dévoreuse. Marie Rémond, fragile, vibrante, nous fait oublier Elizabeth Taylor qui interprétait ce rôle dans le film de Mankiewicz (et dont la pulpeuse présence contredisait la détresse du personnage). Elle est bouleversante dans les grands moments et aussi, et encore plus peut-être, dans les moments moins intenses, celui par exemple où elle raconte comment Sébastien l’a choyée, les vêtements de grand couturier qu’il lui a offerts, tiens ! Justement cette petite robe de Balenciaga qu’elle porte : sa voix est alors à la fois frivole et brisée – magnifique. Luce Mouchel incarne elle aussi une Mrs Venable qui n’a rien - ou pas grand chose - à envier à Katharine Hepburn : ses fêlures, dans tous les sens du terme, crèvent la scène.
Non ! Ne vous privez pas de ce spectacle, le premier du nouveau patron de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Après Paris et Marseille, ce sera Milan… Que vous ayez ou pas vu le film (que Tennessee Williams récusait, le trouvant beaucoup trop illustratif), laissez-vous sidérer par le récit final, au son strident et obsédant de cymbales de fortune, dans cette "fournaise blanche", où une volée de petits moineaux noirs », clôt et le destin de Sébastien et de la pièce. Pas tout à fait pour cette dernière : la réplique finale du médecin, interprété par Jean-Baptiste Anoumon, un acteur noir (ce qui n’est sans doute pas sans importance) laisse passer la tendresse qui, selon ma compagne de cette soirée, n’est jamais absente du théâtre de Tennessee…
Le décor c’est celui du jardin de Mrs Venable, une jungle en fait – immense tronc, lianes entrelacées, fleurs tropicales – à l’image de la jungle des sentiments, des désirs et des cauchemards qui la hantent comme ils hantent Catherine. La première a perdu son fils, Sébastien, soudain l’été dernier, dans un pays lointain. La seconde, cousine du jeune homme, fut le témoin de cette disparition mystérieuse : l’horreur de ce qu’elle dit avoir vu lui a fait perdre la raison. En tout cas c’est ce qu’affirme la mère qui ne peut supporter cette image de son fils, le grand poète d’un seul poème par an… Catherine sera donc lobotomisée afin que ses monstrueux mensonges soient pulvérisés si la riche Mrs Venable parvient à convaincre le jeune psychiatre - qui a grand besoin d’argent pour son hôpital - de faire cette opération.
Les comédiens portent haut cette histoire où l’on retrouve les grands thèmes de Tennessee Williams qui habitent sa vie et son œuvre : la sœur tant aimée (qui subira une lobotomie), l’homosexualité refoulée, la mère dévoreuse. Marie Rémond, fragile, vibrante, nous fait oublier Elizabeth Taylor qui interprétait ce rôle dans le film de Mankiewicz (et dont la pulpeuse présence contredisait la détresse du personnage). Elle est bouleversante dans les grands moments et aussi, et encore plus peut-être, dans les moments moins intenses, celui par exemple où elle raconte comment Sébastien l’a choyée, les vêtements de grand couturier qu’il lui a offerts, tiens ! Justement cette petite robe de Balenciaga qu’elle porte : sa voix est alors à la fois frivole et brisée – magnifique. Luce Mouchel incarne elle aussi une Mrs Venable qui n’a rien - ou pas grand chose - à envier à Katharine Hepburn : ses fêlures, dans tous les sens du terme, crèvent la scène.
Non ! Ne vous privez pas de ce spectacle, le premier du nouveau patron de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Après Paris et Marseille, ce sera Milan… Que vous ayez ou pas vu le film (que Tennessee Williams récusait, le trouvant beaucoup trop illustratif), laissez-vous sidérer par le récit final, au son strident et obsédant de cymbales de fortune, dans cette "fournaise blanche", où une volée de petits moineaux noirs », clôt et le destin de Sébastien et de la pièce. Pas tout à fait pour cette dernière : la réplique finale du médecin, interprété par Jean-Baptiste Anoumon, un acteur noir (ce qui n’est sans doute pas sans importance) laisse passer la tendresse qui, selon ma compagne de cette soirée, n’est jamais absente du théâtre de Tennessee…
Dane Cuypers
26/04/2017
AVIGNON
Théâtre des Béliers
Mise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres, qui se terminent toutes inexorablement par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
L'avis de Jeanne-Marie Guillou
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Craquage
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AVIGNON
Essaion-Avignon (ex-Gilgamesh)
Virginie et Paul
de Jacques Mougenot,composition Musicale De Hervé Devolder
Mise en scène de Hervé Devolder
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A vos fables, prêt ? partez !
de Nicolas Masson,d'Après Jean De La Fontaine
Mise en scène de Nicolas Masson
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