
Le Prochain Train
de Orah de Mortcie
Mise en scène de Orah de Mortcie
Avec Bruno Hausler, Elsa de Belilovsky
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Du 07/10/2015 au 28/11/2015
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 19h.
Manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 PARIS
Métro Abbesses, Blanche
01 42 33 42 03
Site Internet
Karine et Vincent se croisent dans un bourdonnement technologique incessant. Les deux solitaires vont se découvrir et s'apprivoiser.
Le théâtre, cet espace vide contemplé par des spectateurs et qui se remplit d'acteurs, est peut-être le lieu privilégié pour réfléchir de l'importance du lien qui relie les êtres humains entre eux. Ce lien social est omniprésent voire déterminant dans les décisions de notre vie professionnelle, familiale et amoureuse, et le fait que de nouvelles technologies en aient considérablement bousculé les us et coutumes est un phénomène qui nous touche au plus profond de nous-mêmes.
Le prochain train sonne comme la métaphore de ce qui peut rapprocher non pas deux localités éloignées dans l'espace, mais deux âmes logées dans deux être différents. Quel sera notre prochain passage et moyen communicatif ? Vincent et Karine, admirablement interprétés par Bruno Hausler et Elsa de Belilovsky, sont les deux personnages qui vont entrer dans l'arène numérique et qui vont livrer un combat à la vie, ou peut-être à la mort, avec Snapchat, Facebook et Twitter. Le premier est le symptôme: il se rend compte que sa vie réelle est en fuite. Le deuxième, Karine, est la solution, ou devrait l'être en tout cas. Elle est spécialisée dans les réseaux sociaux et autres outils présents sur internet.
La pièce évite de façon heureuse toute forme de caricature. L'auteur a intelligemment évité toute forme de démonstration pédagogique et la mise en scène est à l'image du texte, de la musique , et du jeu de lumières: tout en douceur et en subtilité. Le spectateur n'est pas agressé, mais invité à entrer dans un sphère où actuel rime inéluctablement avec virtuel.
La scène d'ouverture est claire et redoutablement efficace : c'est malheureusement quand on entre dans le vif du sujet que notre attente est déçue. Deux moments clés rendent quelque peu la pièce bancale, et lui font perdre une partie de son intérêt. Le premier moment est l'arrivée de Karine (après la scène d'ouverture). La motivation du recrutement de Karine par Vincent manque d'éclaircissements : alors que ce dernier vient de vivre une rupture amoureuse car étant plus rivé sur son écran plat que sur les formes de sa compagne, il fait appel à une société non pas pour le rendre plus humain (ce qu'on aurait pu attendre étant donné ce qu'il vient de vivre), mais pour le rendre encore plus en phase avec le numérique.
Le deuxième aspect qui gêne bien plus encore réside dans l'évolution, ou plutôt la non évolution de Vincent, pendant le déroulement de la pièce. Karine, le coach numérique, vit presque à temps plein, six mois durant, chez son client qui a opté pour le contrat le plus intensif. Or, malgré le remarquable savoir-faire de sa prestataire de service, et son enthousiasme communicatif, Vincent semble plus un spectateur livide qu'un candidat actif. Ce n'est pas que Vincent manifeste son approbation ou une répulsion pour le travail de Karine, il semble tout simplement désincarné, défaut considérablement préjudiciable pour une pièce à caractère réaliste. La conclusion, pourtant belle, et certaines des réflexions intérieures de Vincent, semblent alors totalement artificielle.
On sort de la pièce avec un petit sentiment de frustration : on regrette que ce spectacle constitué de tant d'éléments brillants n'arrive pas à procurer toute le plaisir qu'il aurait pu nous procurer. Or le théâtre étant aussi un art qui a la possibilité d'être perfectible, peut-être pouvons-nous espérer que certaines scènes soient réécrites et certaines situations et évolutions nouvellement pensées. Le prochain train pourrait alors devenir une uvre qui ne se contente pas seulement de décrire notre XXIe siècle, mais qui en soit aussi une forme d'expression théâtrale de premier plan.
Le prochain train sonne comme la métaphore de ce qui peut rapprocher non pas deux localités éloignées dans l'espace, mais deux âmes logées dans deux être différents. Quel sera notre prochain passage et moyen communicatif ? Vincent et Karine, admirablement interprétés par Bruno Hausler et Elsa de Belilovsky, sont les deux personnages qui vont entrer dans l'arène numérique et qui vont livrer un combat à la vie, ou peut-être à la mort, avec Snapchat, Facebook et Twitter. Le premier est le symptôme: il se rend compte que sa vie réelle est en fuite. Le deuxième, Karine, est la solution, ou devrait l'être en tout cas. Elle est spécialisée dans les réseaux sociaux et autres outils présents sur internet.
La pièce évite de façon heureuse toute forme de caricature. L'auteur a intelligemment évité toute forme de démonstration pédagogique et la mise en scène est à l'image du texte, de la musique , et du jeu de lumières: tout en douceur et en subtilité. Le spectateur n'est pas agressé, mais invité à entrer dans un sphère où actuel rime inéluctablement avec virtuel.
La scène d'ouverture est claire et redoutablement efficace : c'est malheureusement quand on entre dans le vif du sujet que notre attente est déçue. Deux moments clés rendent quelque peu la pièce bancale, et lui font perdre une partie de son intérêt. Le premier moment est l'arrivée de Karine (après la scène d'ouverture). La motivation du recrutement de Karine par Vincent manque d'éclaircissements : alors que ce dernier vient de vivre une rupture amoureuse car étant plus rivé sur son écran plat que sur les formes de sa compagne, il fait appel à une société non pas pour le rendre plus humain (ce qu'on aurait pu attendre étant donné ce qu'il vient de vivre), mais pour le rendre encore plus en phase avec le numérique.
Le deuxième aspect qui gêne bien plus encore réside dans l'évolution, ou plutôt la non évolution de Vincent, pendant le déroulement de la pièce. Karine, le coach numérique, vit presque à temps plein, six mois durant, chez son client qui a opté pour le contrat le plus intensif. Or, malgré le remarquable savoir-faire de sa prestataire de service, et son enthousiasme communicatif, Vincent semble plus un spectateur livide qu'un candidat actif. Ce n'est pas que Vincent manifeste son approbation ou une répulsion pour le travail de Karine, il semble tout simplement désincarné, défaut considérablement préjudiciable pour une pièce à caractère réaliste. La conclusion, pourtant belle, et certaines des réflexions intérieures de Vincent, semblent alors totalement artificielle.
On sort de la pièce avec un petit sentiment de frustration : on regrette que ce spectacle constitué de tant d'éléments brillants n'arrive pas à procurer toute le plaisir qu'il aurait pu nous procurer. Or le théâtre étant aussi un art qui a la possibilité d'être perfectible, peut-être pouvons-nous espérer que certaines scènes soient réécrites et certaines situations et évolutions nouvellement pensées. Le prochain train pourrait alors devenir une uvre qui ne se contente pas seulement de décrire notre XXIe siècle, mais qui en soit aussi une forme d'expression théâtrale de premier plan.
Philippe Kalman
02/11/2015

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