Frangins
de Jean-Paul Wenzel
Mise en scène de Lou Wenzel
Avec Philippe Duquesne, Jean-Pierre Léonardini, Jean-Paul Wenzel, Hélène Hudovernik, Viviane Théophilidès
Frangins, une comédie croquignolesque jouait par trois copains marqués à la vie, à l'amitié.
Ecriture née d'un hasard, la plume de Jean-Paul Wenzel s'est laissée aller à décliner les retrouvailles de trois frangins qui ne s'étaient pas revus depuis trente-sept ans. Une comédie qui rouvre des plaies, panse des amours passés et ranime de vieilles complicités entre les protagonistes.
L'histoire. Un SMS anonyme est envoyé en même temps sur le portable respectif de trois frères, lequel les informe de "rappliquer dare-dare car mère au plus mal". Chacun arrive à tour de rôle dans la maison familiale où la mère est proche de la fin. De cette rencontre, renaissent des sentiments confondus de tendresse, de violence, de sincérité et de fraternité.
Le décor. Une pièce à vivre meublée d'une console laquée aux motifs japonisants, une gazinière en piteux état, un évier et un meuble sous évier crasseux. Une porte s'ouvre sur la chambre de la vieille femme agonisante et se referme sur l'intensité de l'ambiance manifestée par les personnages en présence.
Franchit la porte de la maison en premier, Léo. Taulard bénéficiant d'une remise en liberté provisoire pour raison familiale. La mèche rebelle joue avec les nerfs de Léo, l'il est aux abois, le nez n'est pas en reste. La cuisine lui rappelle étrangement les quatre murs de sa cellule à cause de la puanteur et de la saleté. Suit Jipé, alias John, son pseudo d'auteur de polars. Heureux et bouleversé, est-il de revoir Léo après toutes ces années de silence... carcéral et d'oubli. Arrive en dernier, Philippe, le plus jeune de la fratrie. Accompagné de Muriel, sa compagne, les deux vieux grigous font les yeux doux, made in Tex Avery, au joli chaperon. La réputation de Philippe, ses tours de magie qui font la merveille du public un peu partout.
Une fois les retrouvailles consommées, s'installe dans la pièce à vivre un climat mêlé d'insolence et de fougue où les individualités cherchent à se montrer sous un jour différent par rapport aux souvenirs lestés dans le passé. Le rapport de force se ressent jusqu'à l'arrivée de Gaby, femme ô combien belle, qui fut l'amour rival à tour de rôle des trois frères. Une femme, trois beaux mâles, trois histoires de jeunesse qui furent vécues sur l'instant et ne connurent aucun lendemain. La lâcheté masculine, peut-être.
La présence de Gaby, une souffle d'air frais dans cet échange à trois car Muriel est quelque peu mise à l'écart. Dès lors, la pièce évolue au gré des propos échangés, lesquels ressemblent à des uppercuts reçus en pleine poire ou à des confidences de vieux garçons enivrés par des vies à bascule.
Dans la pièce à côté, la mère va bientôt passer l'âme à gauche et larmes à droite pour qui la regrettera. Elle ou autre chose, qui sait !
Les dialogues de Jean-Paul Wenzel, un cocktail savoureux à la Michel Audiard. Le ton est bon, le verbe est gratiné, la gouaille est de mise. Une écriture franchouillarde et tellement vraie que Léo, Jipé, Philippe, Hélène et Gaby incarnent les gens de la rue, les gens qui animent la vie.
La mise en scène de Lou Wenzel alterne avec la chaleur populaire d'une salle de boxe et d'une cour de récré où trois ados cherchent maille à partir avec l'expérience de leur âge avancé. Le travail de Lou, une insolence subtilement mise en jeu.
Gaby, interprétée par Viviane Théophilidès, une présence authentique qui joue avec les souvenirs et le présent comme sur un plateau de dames. Une belle prestation. Muriel, Hélène Hudovernik, est attachante de sincérité car son rôle semble être le plus distant de l'histoire. Elle est un peu la pièce rapportée à qui l'on prête un il pour sa beauté et un verre pour trinquer. Quant à Léo, Jean-Pierre Leonardini, Jipé, Jean-Paul Wenzel et Philippe, Philippe Duquesne, ils semblent tout droit sortis d'un album de bande dessinée de Pellos où Croquignol, Filochard et Ribouldingue en font des vertes et des pas mûres pour escroquer l'honnête contribuable. Sur la scène du Lucernaire, Les trois Pieds Nickelés en font voir de toutes les couleurs au public pour l'amuser et c'est réussi.
L'histoire. Un SMS anonyme est envoyé en même temps sur le portable respectif de trois frères, lequel les informe de "rappliquer dare-dare car mère au plus mal". Chacun arrive à tour de rôle dans la maison familiale où la mère est proche de la fin. De cette rencontre, renaissent des sentiments confondus de tendresse, de violence, de sincérité et de fraternité.
Le décor. Une pièce à vivre meublée d'une console laquée aux motifs japonisants, une gazinière en piteux état, un évier et un meuble sous évier crasseux. Une porte s'ouvre sur la chambre de la vieille femme agonisante et se referme sur l'intensité de l'ambiance manifestée par les personnages en présence.
Franchit la porte de la maison en premier, Léo. Taulard bénéficiant d'une remise en liberté provisoire pour raison familiale. La mèche rebelle joue avec les nerfs de Léo, l'il est aux abois, le nez n'est pas en reste. La cuisine lui rappelle étrangement les quatre murs de sa cellule à cause de la puanteur et de la saleté. Suit Jipé, alias John, son pseudo d'auteur de polars. Heureux et bouleversé, est-il de revoir Léo après toutes ces années de silence... carcéral et d'oubli. Arrive en dernier, Philippe, le plus jeune de la fratrie. Accompagné de Muriel, sa compagne, les deux vieux grigous font les yeux doux, made in Tex Avery, au joli chaperon. La réputation de Philippe, ses tours de magie qui font la merveille du public un peu partout.
Une fois les retrouvailles consommées, s'installe dans la pièce à vivre un climat mêlé d'insolence et de fougue où les individualités cherchent à se montrer sous un jour différent par rapport aux souvenirs lestés dans le passé. Le rapport de force se ressent jusqu'à l'arrivée de Gaby, femme ô combien belle, qui fut l'amour rival à tour de rôle des trois frères. Une femme, trois beaux mâles, trois histoires de jeunesse qui furent vécues sur l'instant et ne connurent aucun lendemain. La lâcheté masculine, peut-être.
La présence de Gaby, une souffle d'air frais dans cet échange à trois car Muriel est quelque peu mise à l'écart. Dès lors, la pièce évolue au gré des propos échangés, lesquels ressemblent à des uppercuts reçus en pleine poire ou à des confidences de vieux garçons enivrés par des vies à bascule.
Dans la pièce à côté, la mère va bientôt passer l'âme à gauche et larmes à droite pour qui la regrettera. Elle ou autre chose, qui sait !
Les dialogues de Jean-Paul Wenzel, un cocktail savoureux à la Michel Audiard. Le ton est bon, le verbe est gratiné, la gouaille est de mise. Une écriture franchouillarde et tellement vraie que Léo, Jipé, Philippe, Hélène et Gaby incarnent les gens de la rue, les gens qui animent la vie.
La mise en scène de Lou Wenzel alterne avec la chaleur populaire d'une salle de boxe et d'une cour de récré où trois ados cherchent maille à partir avec l'expérience de leur âge avancé. Le travail de Lou, une insolence subtilement mise en jeu.
Gaby, interprétée par Viviane Théophilidès, une présence authentique qui joue avec les souvenirs et le présent comme sur un plateau de dames. Une belle prestation. Muriel, Hélène Hudovernik, est attachante de sincérité car son rôle semble être le plus distant de l'histoire. Elle est un peu la pièce rapportée à qui l'on prête un il pour sa beauté et un verre pour trinquer. Quant à Léo, Jean-Pierre Leonardini, Jipé, Jean-Paul Wenzel et Philippe, Philippe Duquesne, ils semblent tout droit sortis d'un album de bande dessinée de Pellos où Croquignol, Filochard et Ribouldingue en font des vertes et des pas mûres pour escroquer l'honnête contribuable. Sur la scène du Lucernaire, Les trois Pieds Nickelés en font voir de toutes les couleurs au public pour l'amuser et c'est réussi.
Philippe Delhumeau
06/09/2015
PARIS
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Mise en scène de Alain Plagne
Une œuvre théâtrale au carrefour de la littérature et de la société La pièce met en scène Raphaël Corter, écrivain vieillissant, et Agathe, autrice déterminée à publier son manuscrit. Ils incarnent Matzneff et Springora, dont le livre Le Consentement a bouleversé les débats...
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“Triste et Vagabonde”
de Alain PlagneMise en scène de Alain Plagne
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de Alexandre Delimoges
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