Jaurès, assassiné deux fois !
de Pierrette Dupoyet
Mise en scène de Pierrette Dupoyet
Avec Pierrette Dupoyet
Ils nous l’ont assassiné !
Des mots qui résonnent comme un cri, une plainte déchirante. La foule, des voix, des pleurs, un grondement ; quelque chose s'est passé. Une femme seule s’avance lentement, elle prend place sur scène et nous dévoile une triste vérité : Jaurès est mort, assassiné !
Jaurès, ce défenseur des droits de l’Homme, un grand humaniste, un révolutionnaire, visionnaire, en avance sur son temps... Mais à découvrir le spectacle de cette grande dame, Pierrette Dupoyet, on se rend compte, avec regret et tristesse, que cet homme, son histoire et son action restent bien trop méconnus. Quel dommage ! Dans un monde bouleversé, l’enseignement de Jaurès serait une véritable bouffée d’oxygène, un regain d’énergie et d’espoir.
Resituons l’action. Nous sommes en 1914. Le climat est tendu. Un homme tente de faire entendre raison aux politiciens, lui-même passionné et influent dans le monde politique. Il est possible d’arrêter cette folie et de ne pas entrer en guerre. Cet homme à la barbe et à l’allure imposante, c'est Jean Jaurès. Pourtant, malgré les suppliques de cet homme éclairé, et bien qu’il soit apprécié de tous, du peuple, des ouvriers, des grands penseurs et de certains politiques, l’air est chargé d’électricité. Un homme mettra le feu aux poudres, son assassin. Oui, Jaurès est assassiné le 31 juillet 1914 au café du Croissant à Paris. Trois jours plus tard, la guerre éclate.
Pour comprendre cet homme, son message, ses combats, Pierrette Dupoyet le peint aux travers des yeux de celle qui l’aima sans concessions et sans failles, son épouse Louise Jaurès. Cette femme n’est pas extrêmement cultivée, elle ne comprend rien à la politique et cela l’ennuie, elle n’a pas fait de grandes études et n’est pas influente dans les décisions du pays. Alors, pourquoi vouloir raconter Jaurès au travers de Louise ? Parce que personne ne pourra mieux parler d’un homme que la femme qui l’aime.
Aussi, Pierrette démarre-t-elle son récit le jour de la mort de son mari. Relatant avec passion et force le déroulement de la scène. Les amis présents à la table, les anecdotes, les discussions de la soirée, la fenêtre ouverte dans le dos de Jaurès, la main de l’assassin... puis le coup fatal. Comme toujours, seule sur scène, sans artifices, avec pour seule compagne la musique, une bande sonore qu’elle a travaillée à la seconde et à la sonorité près, elle nous transporte. Elle nous raconte des histoires qui nous touchent, notre Histoire aussi, au travers de moments précis qui ont changé le cours des choses. La musique est lancée, la lumière se fait, et Pierrette Dupoyet apparaît incarnant avec finesse, justesse et tellement d’amour, les personnages.
Elle est Louise, femme, amoureuse de Jean Jaurès. Louise qui attend pendant plus de cinq ans, le verdict qui condamnera ou non l’assassin de son mari. Et pendant ce temps, elle se souvient. Elle se remémore Jaurès, un homme doux et passionné. L’enfant jovial et l’excellent élève qui avait compris tout petit déjà, qu’un esprit éveillé, curieux et qu’une cervelle bien faite sont importants et permettent d’avoir un impact dans ce monde. Elle l’imagine sur les bancs de l’école à Tarbes, accumulant les bonnes notes et les appréciations de ses maîtres jusqu’à l’obtention d’une bourse pour étudier à Paris. Elle le revoit préparant ses discours. Pour l'occasion, elle est entourée d’une multitude de boites contenant les précieux papiers de cet homme de lettres et grand orateur. Non pas qu’elle ait besoin de tous cela pour se souvenir, mais elle s’est promise de tout classer, afin que rien ne soit perdu et que les paroles, les pensées, les idéaux et les enseignements de Jaurès perdurent. Elle se souvient du père de famille aimant et patient, bien que si souvent absent. Elle se souvient de sa belle-mère... Les premières luttes de Jaurès, son admiration pour Victor Hugo, son dévouement pour les autres, ses concitoyens, et les longues heures, les nuits et les journées à l’attendre. Et le bonheur d’être en sa présence.
Puis vient le jour du jugement. Le couperet tombe, un coup de massue, un de plus après toutes les peines que cette femme a vécues. Son mari assassiné, son fils engagé à la guerre, mort au combat... L’assassin de son amour est acquitté !
L’histoire est passionnante et Pierrette Dupoyet nous tient en haleine à chaque instant. On rit, on pleure, on s’indigne, on se dit : "non, ce n’est pas possible"... Comme toujours, cette artiste exceptionnelle met son cur et ses tripes dans un seul-en-scène engagé. Bien plus que l’histoire malheureusement de Jean Jaurès, c’est un message de paix et d’espoir qu’elle offre au public. Une mise en avant du passé pour mener une réflexion sur le présent. Et qui sait, pour améliorer le futur ?
Jaurès, assassiné deux fois s’inscrit dans la commémoration de l’assassinat de Jean Jaurès et du centenaire de 1914-1918. Un spectacle que tout le monde, petits et grands, devrait voir. Une part importante de l’Histoire de France, de l’Histoire et des grands hommes qui, de tous temps, ont contribué à faire évoluer l’humain pour un monde plus équitable, tolérant et respectueux. Un grand humaniste raconté par une grande femme, une grande artiste, elle aussi pleine d’amour pour l’Homme.
Jaurès, ce défenseur des droits de l’Homme, un grand humaniste, un révolutionnaire, visionnaire, en avance sur son temps... Mais à découvrir le spectacle de cette grande dame, Pierrette Dupoyet, on se rend compte, avec regret et tristesse, que cet homme, son histoire et son action restent bien trop méconnus. Quel dommage ! Dans un monde bouleversé, l’enseignement de Jaurès serait une véritable bouffée d’oxygène, un regain d’énergie et d’espoir.
Resituons l’action. Nous sommes en 1914. Le climat est tendu. Un homme tente de faire entendre raison aux politiciens, lui-même passionné et influent dans le monde politique. Il est possible d’arrêter cette folie et de ne pas entrer en guerre. Cet homme à la barbe et à l’allure imposante, c'est Jean Jaurès. Pourtant, malgré les suppliques de cet homme éclairé, et bien qu’il soit apprécié de tous, du peuple, des ouvriers, des grands penseurs et de certains politiques, l’air est chargé d’électricité. Un homme mettra le feu aux poudres, son assassin. Oui, Jaurès est assassiné le 31 juillet 1914 au café du Croissant à Paris. Trois jours plus tard, la guerre éclate.
Pour comprendre cet homme, son message, ses combats, Pierrette Dupoyet le peint aux travers des yeux de celle qui l’aima sans concessions et sans failles, son épouse Louise Jaurès. Cette femme n’est pas extrêmement cultivée, elle ne comprend rien à la politique et cela l’ennuie, elle n’a pas fait de grandes études et n’est pas influente dans les décisions du pays. Alors, pourquoi vouloir raconter Jaurès au travers de Louise ? Parce que personne ne pourra mieux parler d’un homme que la femme qui l’aime.
Aussi, Pierrette démarre-t-elle son récit le jour de la mort de son mari. Relatant avec passion et force le déroulement de la scène. Les amis présents à la table, les anecdotes, les discussions de la soirée, la fenêtre ouverte dans le dos de Jaurès, la main de l’assassin... puis le coup fatal. Comme toujours, seule sur scène, sans artifices, avec pour seule compagne la musique, une bande sonore qu’elle a travaillée à la seconde et à la sonorité près, elle nous transporte. Elle nous raconte des histoires qui nous touchent, notre Histoire aussi, au travers de moments précis qui ont changé le cours des choses. La musique est lancée, la lumière se fait, et Pierrette Dupoyet apparaît incarnant avec finesse, justesse et tellement d’amour, les personnages.
Elle est Louise, femme, amoureuse de Jean Jaurès. Louise qui attend pendant plus de cinq ans, le verdict qui condamnera ou non l’assassin de son mari. Et pendant ce temps, elle se souvient. Elle se remémore Jaurès, un homme doux et passionné. L’enfant jovial et l’excellent élève qui avait compris tout petit déjà, qu’un esprit éveillé, curieux et qu’une cervelle bien faite sont importants et permettent d’avoir un impact dans ce monde. Elle l’imagine sur les bancs de l’école à Tarbes, accumulant les bonnes notes et les appréciations de ses maîtres jusqu’à l’obtention d’une bourse pour étudier à Paris. Elle le revoit préparant ses discours. Pour l'occasion, elle est entourée d’une multitude de boites contenant les précieux papiers de cet homme de lettres et grand orateur. Non pas qu’elle ait besoin de tous cela pour se souvenir, mais elle s’est promise de tout classer, afin que rien ne soit perdu et que les paroles, les pensées, les idéaux et les enseignements de Jaurès perdurent. Elle se souvient du père de famille aimant et patient, bien que si souvent absent. Elle se souvient de sa belle-mère... Les premières luttes de Jaurès, son admiration pour Victor Hugo, son dévouement pour les autres, ses concitoyens, et les longues heures, les nuits et les journées à l’attendre. Et le bonheur d’être en sa présence.
Puis vient le jour du jugement. Le couperet tombe, un coup de massue, un de plus après toutes les peines que cette femme a vécues. Son mari assassiné, son fils engagé à la guerre, mort au combat... L’assassin de son amour est acquitté !
L’histoire est passionnante et Pierrette Dupoyet nous tient en haleine à chaque instant. On rit, on pleure, on s’indigne, on se dit : "non, ce n’est pas possible"... Comme toujours, cette artiste exceptionnelle met son cur et ses tripes dans un seul-en-scène engagé. Bien plus que l’histoire malheureusement de Jean Jaurès, c’est un message de paix et d’espoir qu’elle offre au public. Une mise en avant du passé pour mener une réflexion sur le présent. Et qui sait, pour améliorer le futur ?
Jaurès, assassiné deux fois s’inscrit dans la commémoration de l’assassinat de Jean Jaurès et du centenaire de 1914-1918. Un spectacle que tout le monde, petits et grands, devrait voir. Une part importante de l’Histoire de France, de l’Histoire et des grands hommes qui, de tous temps, ont contribué à faire évoluer l’humain pour un monde plus équitable, tolérant et respectueux. Un grand humaniste raconté par une grande femme, une grande artiste, elle aussi pleine d’amour pour l’Homme.
Cyriel Tardivel
27/03/2015
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deux couples, qui on le suppose vont bien, sont dans la norme, auront maison, chien, enfants, voiture. et puis il y a l'invitation, et là tout est chamboulé. Plus rien n'est acquis. L'amour ? quel amour ? un dîner et tout s'écroule. La vie est ainsi, rien n'est sûre,...
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