Gouttes d'eau sur pierres brûlantes
de Rainer Werner Fassbinder
Mise en scène de Hugo Bardin
Avec Antonin Chalon, Alexis Gilot (en alternance), Marie Petiot, Emmanuel Rehbinder, Kameliya Stoeva
Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, une goutte d'eau sur la divergence des sentiments, une goutte de sang sur les perversités de l'amour, une goutte corrosive à la première personne du sujet.
L'influence artistique de Fassbinder se démarque de ses contemporains allemands par la singularité de sa personnalité complexe, capable du pire comme du meilleur. Auteur à scandale avec la pièce Les ordures, la ville et la mort, la presse le juge antisémite. Provocateur avec ses excès pour l'alcool et la drogue, il est l'ombre d'un ange qui s'affirme dans le mélodrame comme ses débuts au cinéma avec la réalisation du film L'amour est plus froid que la mort. Sexuellement accompli, se revendiquait-il, Fassbinder tourne des films érotiques et il s'investit dans le cinéma de propagande, lequel dénonce le misérabilisme social de l'Allemagne. C'est peut-être au début des années soixante dix que l'artiste s'exprime le mieux en réalisant des films sur des mythes féminins de l'après-guerre, telles Maria Braun ou Lily Marleen. Ce bref condensé autobiographique résume à lui seul cette pièce, Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, pourtant écrite en 1965.
Pièce dans laquelle se retrouve les intolérances de Léopold manifestées contre les femmes, son indifférence pour la bisexualité, ses colères pour les petits riens sans importance qui lui pourrissent la vie, exulte-t-il. Hugo Bardin, bien plus sage que Fassbinder, s'investit dans l'adaptation d'un texte difficile à mettre en scène car l'écriture bouillante du dramaturge allemand foisonne de mille et un clichés. Bardin a sélectionné les siens, lesquels sont interprétés avec insolence et conviction par Antonin Chalon et Alexis Gilot (en alternance), Marie Petiot, Emmanuel Rehbinder, Kameliya Stva.
Léopold a une trentaine d'années, une personnalité de dominateur, une passion conjuguée de séducteur et de baiseur confirmé. Ainsi, n'attire-t-il pas dans son appartement Frantz, un gamin de tout juste vingt ans, insouciant et instable. Une passion torride va déclencher une situation imprévue, laquelle se retournera de plein fouet contre ses protagonistes. La divergence des rapports humains s'étale dans ce huis-clos étouffant et survolté.
La scénographie s'ouvre sur le décor d'un appartement assez kitsch. Dommage que le lit ait été réduit à sa plus simple expression en haut de l'escalier conduisant à la chambre. La pièce maitresse de l'appartement ouverte comme les entrejambes des femmes et des hommes qui s'y sont succédé. La théâtralité est mise en valeur par la complicité qui se noue dans la relation homosexuelle entre Léopold et Frantz. Le rapport dominant-dominé se décline avec esthétisme dans le striptease-tango musicalisé à la Carlos Gardel.Emmanuel Rehbinder est impressionnant de virilité et d'intelligence dans sa façon de manipuler femmes et amants. Ses yeux expriment la perversité, il porte en voix la tragédie de son personnage. Rehbinder alterne la puissance, la déraison et le narcissisme. Il devient victime de ses pulsions sexuelles, ses partenaires deviennent son jouet et l'amour passion jouit sous une violence physique. Ce comédien surprend agréablement de pièce en pièce.
Le jeune Frantz est interprété par Antonin Chalon, un comédien attachant et déterminé, bien que pris sous les feux de l'amour de Léopold. Antonin n'a pas le rôle facile car son cœur vacille entre Anna avec laquelle il devait s'unir et cette rencontre imprévisible avec Léopold. La fragilité de Frantz est exprimée avec brio par Antonin Chalon.
Marie Petiot joue Anna, la jeune fille amoureuse de Frantz. La jeunesse de la comédienne n'enlève rien à son talent car elle ne feint pas la niaiserie de son personnage et l'évoque avec une aisance déconcertante. Marie Petiot, une comédienne promue à une belle carrière. Véra, l'ex-compagne de Léopold, est interprétée par Kameliya Stva. Telle une paumée, Véra toque à la porte de l'appartement de Léopold pour trouver refuge. Vêtue comme une fille facile, sa vie ne l'a pas toujours été et quelques excipients avalés à la hâte l'aident à se maintenir en surface. La présence de Kameliya Stva intervient à un moment opportun de la pièce et elle montre la générosité et la réalité à son personnage.
Hugo Bardin réalise une mise en scène influencée par l'écriture de Fassbinder. Il s'ose dans un registre qu'il est peu commun de voir sur scène. Le pari est risqué et réussi, une fuite dans le théâtre contemporain construite avec l'énergie de ce metteur en scène de la nouvelle génération.
Le Collectif la Cantine s'investit de corps dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes avec une détermination qui ferait "jouir" Fassbinder.
Pièce dans laquelle se retrouve les intolérances de Léopold manifestées contre les femmes, son indifférence pour la bisexualité, ses colères pour les petits riens sans importance qui lui pourrissent la vie, exulte-t-il. Hugo Bardin, bien plus sage que Fassbinder, s'investit dans l'adaptation d'un texte difficile à mettre en scène car l'écriture bouillante du dramaturge allemand foisonne de mille et un clichés. Bardin a sélectionné les siens, lesquels sont interprétés avec insolence et conviction par Antonin Chalon et Alexis Gilot (en alternance), Marie Petiot, Emmanuel Rehbinder, Kameliya Stva.
Léopold a une trentaine d'années, une personnalité de dominateur, une passion conjuguée de séducteur et de baiseur confirmé. Ainsi, n'attire-t-il pas dans son appartement Frantz, un gamin de tout juste vingt ans, insouciant et instable. Une passion torride va déclencher une situation imprévue, laquelle se retournera de plein fouet contre ses protagonistes. La divergence des rapports humains s'étale dans ce huis-clos étouffant et survolté.
La scénographie s'ouvre sur le décor d'un appartement assez kitsch. Dommage que le lit ait été réduit à sa plus simple expression en haut de l'escalier conduisant à la chambre. La pièce maitresse de l'appartement ouverte comme les entrejambes des femmes et des hommes qui s'y sont succédé. La théâtralité est mise en valeur par la complicité qui se noue dans la relation homosexuelle entre Léopold et Frantz. Le rapport dominant-dominé se décline avec esthétisme dans le striptease-tango musicalisé à la Carlos Gardel.Emmanuel Rehbinder est impressionnant de virilité et d'intelligence dans sa façon de manipuler femmes et amants. Ses yeux expriment la perversité, il porte en voix la tragédie de son personnage. Rehbinder alterne la puissance, la déraison et le narcissisme. Il devient victime de ses pulsions sexuelles, ses partenaires deviennent son jouet et l'amour passion jouit sous une violence physique. Ce comédien surprend agréablement de pièce en pièce.
Le jeune Frantz est interprété par Antonin Chalon, un comédien attachant et déterminé, bien que pris sous les feux de l'amour de Léopold. Antonin n'a pas le rôle facile car son cœur vacille entre Anna avec laquelle il devait s'unir et cette rencontre imprévisible avec Léopold. La fragilité de Frantz est exprimée avec brio par Antonin Chalon.
Marie Petiot joue Anna, la jeune fille amoureuse de Frantz. La jeunesse de la comédienne n'enlève rien à son talent car elle ne feint pas la niaiserie de son personnage et l'évoque avec une aisance déconcertante. Marie Petiot, une comédienne promue à une belle carrière. Véra, l'ex-compagne de Léopold, est interprétée par Kameliya Stva. Telle une paumée, Véra toque à la porte de l'appartement de Léopold pour trouver refuge. Vêtue comme une fille facile, sa vie ne l'a pas toujours été et quelques excipients avalés à la hâte l'aident à se maintenir en surface. La présence de Kameliya Stva intervient à un moment opportun de la pièce et elle montre la générosité et la réalité à son personnage.
Hugo Bardin réalise une mise en scène influencée par l'écriture de Fassbinder. Il s'ose dans un registre qu'il est peu commun de voir sur scène. Le pari est risqué et réussi, une fuite dans le théâtre contemporain construite avec l'énergie de ce metteur en scène de la nouvelle génération.
Le Collectif la Cantine s'investit de corps dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes avec une détermination qui ferait "jouir" Fassbinder.
Philippe Delhumeau
26/09/2014
AVIGNON
L'ORIFLAMME
Mise en scène de Martin Kidermans
Fleur, fille d'Ariane, veut connaître d'où elle vient. Elle n'a jamais connu sa mère, juste son père qui lui, refuse de répondre à ses questions. Par un concours de circonstance, elle apprend que Léonardo a bien connu ses parents. Elle invente un motif de rencontre, et enfin...
L'avis de Geneviève Brissot
L'ORIFLAMME
AVIGNON
la fille d'Ariane
de Martin KidermansMise en scène de Martin Kidermans
Fleur, fille d'Ariane, veut connaître d'où elle vient. Elle n'a jamais connu sa mère, juste son père qui lui, refuse de répondre à ses questions. Par un concours de circonstance, elle apprend que Léonardo a bien connu ses parents. Elle invente un motif de rencontre, et enfin...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Pierre de Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera
Pierre de Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera