




Crime et Châtiment
de Fiodor Dostoïevski
Mise en scène de Virgil Tanasse
Avec Serge Le Lay, Thibaut Wacksmann, Arthur Toullet, Morgan Perez, Laurence Guillermaz, Liana Fulga, Noémie Daliès, Laurent Le Doyen, Barbara Grau
-
-
Du 18/06/2014 au 13/09/2014
Du mardi au samedi à 21h30.
Lucernaire
53 Rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS
Métro Vavin, Notre-Dame des Champs, Montparnasse Bienvenüe
01 45 44 57 34
Crime et Châtiment, le monument de la littérature russe de Fiodor Dostoïevski, traduit dans un chef d'œuvre théâtral au Lucernaire par Virgil Tanasse.
Le Lucernaire a réinscrit dans sa programmation estivale Crime et Châtiment mis en scène par Virgil Tanasse, suite au plébiscite manifesté par le public lors des précédentes représentations. La scène du théâtre noir invite à voir ou à revoir les comédiens interprétés les personnages peuplant l'intrigue policière qui s'enveloppe dans un clair-obscur intimiste. L'histoire de Rodion Romanytch Raskolnikov se veut aussi discrète que l'épaisseur des murs qui séparent les modestes chambres où vivent des personnages troublants à l'image de Sonia la fille de Catherina et de Siméon Marmeladov.
L'usurière et sa fille ont été victimes d'un assassinat sauvage à coups de hache. La rumeur du crime odieux court les rues de Saint-Petersbourg, des visages se font et se défont au fur et à mesure que le juge Porphyre Petrovitchi avance dans l'enquête. Les clients de l'usurière se manifestent aux autorités par crainte d'être suspectés du double meurtre. Le magistrat Porphyre reçoit la visite du jeune journaliste Raskolnikov suite à l'édition d'un article dans la presse locale. La conversation entre les deux hommes s'engage et dévie vers le fait divers. Raskolnikov semble affaibli, la pâleur de son visage dénonce un malaise, ses yeux expriment le flou, son comportement n'est plus tout à fait naturel.
Le minimalisme de la scénographie suffit à impulser à la pièce une intensité sombre qui correspond à l'écriture de Dostoïevski. Des éléments de mobiliers sont installés ci et là, une chaise, un fauteuil, un bureau. Dès que la tension s'accélère, la sirène des paquebots sur le départ se mêle aux cris stridents des mouettes, une façon d'étouffer les dialogues entre Svidrigailov et Raskolnikov.
L'atmosphère se définit à un huis clos ouvert à la conscience collective, les gens connaissent l'identité du criminel et se taisent. La délation ferme des bouches et seules les apparences révèlent des indices qui demeurent en suspension. L'alcool et la misère souillent des existences qui respirent à un rythme saccadé, l'amour et la mort se font mutuellement de l'ombre, la lumière jaillit à la tombée du jour, l'imagination enfouit des idées sombres dans les esprits les plus faibles.
La mise en scène de Virgil Tanasse écrit une très belle page de théâtre ouverte au chapitre de la condition humaine.
L'authenticité de ce Crime et Châtiment rappelle l'existentialisme de Camus et de Sartre. L'absolu s'exprime de la première ligne jusqu'au point final, Virgil Tanasse a l'intelligence littéraire des hommes qui savent poser les mots avec discernement. Lesquels échafaudent à des degrés divers des mises en situation qui trouvent racine dans la pensée de l'auteur adaptée par le metteur en scène. Thibaut Wacksman semble être habillé en Raskolnikov tellement son interprétation rentre de corps avec le personnage. Subtil ! Liana Fulga, dans le rôle de Sonia, témoigne de la misère sociale qui sévit dans la Russie des années 1860. Au nom du sacrifice individuel, elle se prostitue pour subvenir aux besoins de sa famille. Liana Fulga, une artiste humble, généreuse et exceptionnelle.
Morgan Perez joue avec détermination le conseiller littéraire Siméon Marmeladov. Il exprime avec courage son penchant pour l'alcool au détriment de sa femme usée par le linge à laver. Un rôle taillé sur mesure pour ce comédien éblouissant. Laurent Le Doyen interprète Arcadii Ivanovitchi Svidrigailov, un personnage lugubre et peu fréquentable. Sous couvert d'une petite fortune, il s'autorise des avances amoureuses à Dounia (Noémie Daliès sincère et captivante), la sœur de Raskolnikov. Le comédien apporte de l'ampleur à son personnage, la profondeur de son regard exprime les travers de Svidrigailov avec le trouble qui se dégage de son physique. Une magnifique présence dans Crime et Châtiment. Serge Le Lay (le juge Petrovitchi), Arthur Toullet (le peintre en bâtiment), Laurence Guillermaz (la femme de Siméon), Barbara Grau (la femme de Svidrigailov) sont convaincants dans leur rôle respectif car chacun signe sa présence d'un talent affirmé et remarquable.
Crime et Châtiment, une mise en scène magistrale, une interprétation exceptionnelle de l'ensemble des comédiens.
L'usurière et sa fille ont été victimes d'un assassinat sauvage à coups de hache. La rumeur du crime odieux court les rues de Saint-Petersbourg, des visages se font et se défont au fur et à mesure que le juge Porphyre Petrovitchi avance dans l'enquête. Les clients de l'usurière se manifestent aux autorités par crainte d'être suspectés du double meurtre. Le magistrat Porphyre reçoit la visite du jeune journaliste Raskolnikov suite à l'édition d'un article dans la presse locale. La conversation entre les deux hommes s'engage et dévie vers le fait divers. Raskolnikov semble affaibli, la pâleur de son visage dénonce un malaise, ses yeux expriment le flou, son comportement n'est plus tout à fait naturel.
Le minimalisme de la scénographie suffit à impulser à la pièce une intensité sombre qui correspond à l'écriture de Dostoïevski. Des éléments de mobiliers sont installés ci et là, une chaise, un fauteuil, un bureau. Dès que la tension s'accélère, la sirène des paquebots sur le départ se mêle aux cris stridents des mouettes, une façon d'étouffer les dialogues entre Svidrigailov et Raskolnikov.
L'atmosphère se définit à un huis clos ouvert à la conscience collective, les gens connaissent l'identité du criminel et se taisent. La délation ferme des bouches et seules les apparences révèlent des indices qui demeurent en suspension. L'alcool et la misère souillent des existences qui respirent à un rythme saccadé, l'amour et la mort se font mutuellement de l'ombre, la lumière jaillit à la tombée du jour, l'imagination enfouit des idées sombres dans les esprits les plus faibles.
La mise en scène de Virgil Tanasse écrit une très belle page de théâtre ouverte au chapitre de la condition humaine.
L'authenticité de ce Crime et Châtiment rappelle l'existentialisme de Camus et de Sartre. L'absolu s'exprime de la première ligne jusqu'au point final, Virgil Tanasse a l'intelligence littéraire des hommes qui savent poser les mots avec discernement. Lesquels échafaudent à des degrés divers des mises en situation qui trouvent racine dans la pensée de l'auteur adaptée par le metteur en scène. Thibaut Wacksman semble être habillé en Raskolnikov tellement son interprétation rentre de corps avec le personnage. Subtil ! Liana Fulga, dans le rôle de Sonia, témoigne de la misère sociale qui sévit dans la Russie des années 1860. Au nom du sacrifice individuel, elle se prostitue pour subvenir aux besoins de sa famille. Liana Fulga, une artiste humble, généreuse et exceptionnelle.
Morgan Perez joue avec détermination le conseiller littéraire Siméon Marmeladov. Il exprime avec courage son penchant pour l'alcool au détriment de sa femme usée par le linge à laver. Un rôle taillé sur mesure pour ce comédien éblouissant. Laurent Le Doyen interprète Arcadii Ivanovitchi Svidrigailov, un personnage lugubre et peu fréquentable. Sous couvert d'une petite fortune, il s'autorise des avances amoureuses à Dounia (Noémie Daliès sincère et captivante), la sœur de Raskolnikov. Le comédien apporte de l'ampleur à son personnage, la profondeur de son regard exprime les travers de Svidrigailov avec le trouble qui se dégage de son physique. Une magnifique présence dans Crime et Châtiment. Serge Le Lay (le juge Petrovitchi), Arthur Toullet (le peintre en bâtiment), Laurence Guillermaz (la femme de Siméon), Barbara Grau (la femme de Svidrigailov) sont convaincants dans leur rôle respectif car chacun signe sa présence d'un talent affirmé et remarquable.
Crime et Châtiment, une mise en scène magistrale, une interprétation exceptionnelle de l'ensemble des comédiens.
Philippe Delhumeau
30/06/2014

PARIS
Nord-Ouest
de Alain Plagne
Mise en scène de Alain Plagne
Une œuvre théâtrale au carrefour de la littérature et de la société La pièce met en scène Raphaël Corter, écrivain vieillissant, et Agathe, autrice déterminée à publier son manuscrit. Ils incarnent Matzneff et Springora, dont le livre Le Consentement a bouleversé les débats...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Nord-Ouest

PARIS





“Triste et Vagabonde”
de Alain PlagneMise en scène de Alain Plagne
Une œuvre théâtrale au carrefour de la littérature et de la société La pièce met en scène Raphaël Corter, écrivain vieillissant, et Agathe, autrice déterminée à publier son manuscrit. Ils incarnent Matzneff et Springora, dont le livre Le Consentement a bouleversé les débats...
L'avis de Yves-Alexandre Julien