L’Ombre de Mart
de Stig Dagerman
Mise en scène de Jacques Osinski
Avec Véronique Alain, Vincent Berger, Grétel Delattre, David Migeot
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Du 09/03/2004 au 11/04/2004
Du mardi au samedi à 20 h 30,
Dimanche à 16 heures.
La Cartoucherie - Théâtre de l'Aquarium
La Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75020 PARIS
Métro Château de Vincennes
01 43 74 99 61 du mardi au samedi de 14h à 19h
Site Internet
Un grand froid dans le dos...
Mart est mort. Mart était un résistant, un héros. Mart était beau et courageux. Mart avait du succès. Mart avait une mère qui l’aimait plus que tout et une amie aimante. Mart avait aussi un petit frère, Gabriel. Gabriel est vivant. Il n’était pas résistant, ni héros, ni même beau et surtout pas courageux. Gabriel n’a ni succès, ni amante. Gabriel est seul avec sa mère qui le déteste et avec l’ombre de Mart... Cette si grande ombre de Mart.La pièce du suédois Stig Dagerman est extraordinairement cruelle. La mère, comme une impitoyable destructrice, écrase de tout son poids le jeune et lâche Gabriel. Chacune de ses répliques pénètre sous la peau de Gabriel comme une lame d’acier froide, pour le meurtrir un peu plus encore. Pourquoi Gabriel est-il si pleutre ? Pourquoi est-il myope ? Pourquoi est-il si laid et maladroit ? Mart, lui, était si parfait ! Pourquoi Gabriel est-il vivant ?Pour Gabriel, il n’y a point de salut possible, ni dans l’amour maternelle, ni dans celui de l’ancienne amie de Mart, Thérèse, ni même dans un unique acte de bravoure inévitable et meurtrier. Le jeune homme erre, une âme en peine aveugle sous la pluie, se raccrochant à des petites lumières d’espoir... Il se pourrait qu’on l‘aime ? Mais il y a toujours un homme courageux dans l’ombre de Mart : Victor, l’autre héros de la guerre, qui prend la place de Mart dans le lit de Thérèse et dans l’affection de la mère. Tout n’est qu’injustice, même l’amour d’une mère.Cette pièce est comme une brique dans le ventre du spectateur. Quelque chose d’horrible tord les tripes de celui qui regarde, définitivement impuissant, le jeu de massacre s’abattre sur Gabriel. A écouter Stig Dagerman, on sent frémir le sang chaud du jeune homme de Suède, lui même un peu Gabriel, quelque part. A voir cette pièce, on sent frémir le sang chaud du jeune homme que nous sommes tous, celui qui se sent bafoué dans son humanité par les gens qu’il aime, par les femmes qu’il aime.Jacques Osinski a très sensiblement compris la violence terrible de la pièce de Stig Dagerman. Dans une mise en espace des plus simples, dans une lumière d’ombre, il fait se déplacer le pantin Gabriel dans les fils de sa mère. Rendant justice à l’angoisse première de l’humain, le mépris de la mère cogne chaque spectateur en plein ventre. L’efficacité de cette mise en scène est redoutable. Rien ne peut mettre à l’abris l’enfant bafoué qui se réveille dans le spectateur qui parfois préfère rire que de souffrir en silence.A la question essentielle "Pourquoi aller ou faire du théâtre ?", cette mise en scène répond "pour ressentir ce genre de puissante passion". Cette expérience émotionnelle fulgurante est admirablement servie par des comédiens de grandes qualités. Véronique Alain (la mère) est glaçante à souhait. Autant elle est haïssable, autant elle est captivante. Grétel Delattre (Thérèse) et David Migeot (Victor) jouent cette partition délicate du mépris et de la pitié, de la peur et du courage. Vincent Berger (le pitoyable Gabriel) parvient à faire vibrer l’instinctif courage du lâche, la beauté du laid, la plaisir de la souffrance.La mécanique est bien huilée. Dans L’Ombre de Mart, chaque spectateur trouve sa place et entend comme un cri de révolte... étouffé.
Julien Gaunet
25/03/2004

AVIGNON
L'ORIFLAMME
de Aude De Tocqueville
Mise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
L'avis de Geneviève Brissot
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Solitude d'un ange gardien
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LES GARCONS DE LA BANDE
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Mise en scène de Antoine Courtray
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UNE HEURE A T'ATTENDRE
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Mise en scène de Delphine De Malherbe
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