




Mon Traître
de Emmanuel Meirieu, Loïc Varraut, Sorj Chalandon
Mise en scène de Emmanuel Meirieu
Avec Avec Jean-Marc Avocat, Stéphane Balmino, Jérome Derre
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Du 21/01/2014 au 25/01/2014
mardi à 20h30, mercredi à 19h30, jeudi à 19h30, vendredi à 20h30, samedi à 19h30.
MC2
4 rue Paul Claudel
38000 GRENOBLE
04 76 00 79 19
Site Internet
Mensonges, trahisons et plus si affinités
Trois bonnes raisons d’aller découvrir cette création théâtrale d’Emmanuel. 1° Parce que les deux romans de Sorj Chalandon (Mon Traître et Retour à Killybegs) dont est tiré le spectacle sont extrêmement intéressants. Le fond historique est passionnant en soi : la guerre civile en Irlande. Le héros de ces deux opus, Tyrone Meehan, inspiré du leader de l’IRA, Denis Donaldson, est un personnage fascinant, dont la trahison (car le "traître", c’est lui, on le sait dès le début), avouée en 2005, fut un choc pour tout le monde et surtout pour Sorj Chalandon, son ami de longue date. Mais le plus intéressant est encore la réflexion menée par l’écrivain sur la trahison. Son premier roman met en scène Antoine, son double fictif, face à ses interrogations d’homme trahi : si un ami a trahi sa cause politique a-t-il pour autant trahi tout le reste, tous ceux qui ont partagé sa vie ? S’il a menti sur un point, était-il sincère par ailleurs, et notamment dans ses relations amicales ? Voilà les questionnements (universels) de Sorj Chalandon qui, dans le second opus, offre un formidable contrepoint sur le traître. Cette fois c’est Tyrone qui raconte sa vie et confie sa trahison. Cette vie, réinventée par l’auteur, est émouvante, complexe, propre à expliquer la trahison. Pour le lecteur ou le spectateur, l’œuvre prend tout son sens grâce à cette structure en diptyque. C’est le changement de point de vue sur le traître qui en est le véritable ressort dramatique. Peut-on excuser la trahison quand on en connaît les raisons ? A chacun de se faire son idée.2° Parce que l’adaptation d’Emmanuel Meirieu a su conserver le sens du texte. En l’élaguant, il en a fait ressortir l’essence, sans le "trahir". Choisir de le couper plutôt que de le réécrire a permis de conserver son style. Récité dans un décor apocalyptique, sous une pluie (fictive) torrentielle, devant un ciel noir parsemé d’éclairs et ponctué de coups de tonnerre qui retentissent dans la pénombre persistante, il garde sa saveur. Elle en est même transcendée. L’atmosphère glauque créée par la scénographie superbe et monotone convient parfaitement à l’histoire et au ton des récits. Quant au dispositif qui permet que les comédiens soient encadrés par cette pluie incessante, c’est une vraie réussite visuelle. Beau et triste, voilà donc le tableau de deuil que propose Emmanuel Meirieu.3° Parce que les deux monologues, trois pour être plus exacts, traduisent bien les deux (voire trois) points de vue sur la trahison, rendant l’essentiel des deux romans et de leurs deux voix. Les comédiens qui s’y collent sont admirables. Pas une défaillance de mémoire, pas une hésitation ; une performance en soi pour des monologues qui durent une demi-heure chacun. Jérôme Derre dans le rôle d’Antoine et Jean-Marc Avocat (habitué des exploits mémoriels) dans celui de Tyrone sont extrêmement convaincants. Leurs voix sont à la fois graves, profondes et douces pour dire l’incompréhension, la peine, les épreuves endurées... Entre leurs deux longs soliloques, apparaît Stéphane Balmino, qui incarne Jack Meehan, le fils de Tyrone, lui aussi trahi. Son chant, tel une virgule, s’élève comme une prière, ponctuant habilement et poétiquement la pièce. Et l’on ne parle pas de cette quatrième voix (off), qui nous offre un conte en guise de parabole, jolie manière d’expliquer la vie de Tyrone... L’ensemble donne une harmonieuse polyphonie.
Caroline Vernisse
24/01/2014

PARIS
Comédie Bastille
de Alexandre Delimoges
Mise en scène de Alexandre Delimoges
En 1818, Géricault démarre sa plus célèbre toile "Le radeau de la méduse" et fait scandale autant sur le plan artistique que sur le plan politique. Il devient le maître du romantisme comme Hugo avec ses "Misérables". Il critique la Restauration et son nouveau roi Louis...
L'avis de Joseph Agostini
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PARIS





Le Radeau de la Méduse
de Alexandre DelimogesMise en scène de Alexandre Delimoges
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