




La Putain de l’Ohio
de Hanokh Levin
Mise en scène de Laurent Gutmann
Avec Guillaume Geoffroy, Éric Petitjean, Catherine Vinatier
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Du 08/11/2012 au 30/11/2012
Du mardi au samedi à 20h30, dimanche à 16h.
La Cartoucherie - Théâtre de l'Aquarium
La Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75020 PARIS
Métro Château de Vincennes
01 43 74 99 61 du mardi au samedi de 14h à 19h
Site Internet
Des rencontres au carrefour des rêves et de la réalité ; une des dernières pièces d’Hanokh Levin, une des plus belles.
Depuis quelques années, les textes d’Hanokh Levin fleurissent un peu partout sur les scènes françaises et mondiales. C’est avec plaisir que le public peut découvrir ou redécouvrir les mots crus de Levin, sa poésie, son génie et son engagement. L’écrivain de Tel-Aviv nous laisse une uvre forte et variée empreint de son vécu, la mort, la guerre, la maladie... Ses personnages, des anti-héros, passent leur temps à rêver, insatisfaits de leur condition. Leur vie est une lutte contre la peur, celle de l’engagement ou de la mort. Ils s’appellent Kroum, Popper, Yaacobi, Kamilévitch et font écho à la misère de la condition humaine, aux difficultés des relations familiales, des convenances, des obligations de la société... Les textes de Levin sont constamment en équilibre sur un fil. Ils oscillent entre le tragique et le comique, le rêve et la réalité, la vulgarité et la poésie, le texte et la musique. Ses paroles sont fortes et son uvre riche et importante (pièces de théâtre, chansons, cabarets, essais, cinéma, télévision). Un certain nombre de metteurs en scène et de comédiens ont décidé de faire résonner ses mots avec amour et raison.Sur la scène du théâtre de l’Aquarium, c’est Laurent Gutmann et ses trois comédiens Catherine Vinatier, Eric Petitjean et Guillaume Geoffroy, qui reprennent le texte sulfureux La Putain de l’Ohio d’Hanokh Levin, sur une traduction de Laurence Sendrowicz. Dès l’entrée du public le ton est donné. La scénographie est un décor de terre et de poussière où sont posées deux énormes poutres métalliques de chantier qui se chevauchent à un endroit. Une sorte de no man’s land sale et brut où est endormie une femme peu vêtue. Elle se fait réveiller par un vieux clochard qui décide de s’offrir les services d’une prostituée pour fêter son 70e anniversaire. Bien que, tel Arpagon, cela lui fait très mal de payer, aujourd’hui, jour de fête, "la balance penche vers la baise !". Il discute le prix âprement avec la péripatéticienne qui, on le voit bien, est dans une misère proche de celle du vieil homme. Après négociation, le vieillard se résigne à payer le prix annoncé et tous deux s’en vont régler l’affaire dans la cour. Malgré son envie et des efforts surhumains pour se motiver, l’homme n’arrive même pas à bander. Déçu, il demande à être remboursé. La putain refuse mais une solution est trouvée lorsque le fils de l’homme, lui aussi clochard, prend la passe de son père afin que l’argent ne soit pas perdu. Une situation simple en soit, mais elle est le point de départ du génie de Levin qui, à travers cette rencontre, va nous parler des rêves et des déceptions de chacun, de l’envie d’y croire même si l’on a été berné toute sa vie, des relations père-fils, de l’argent, de l’héritage, de l’amour... Pour la traductrice Laurence Sendrowicz, "l’écriture de Levin est si riche et si diverse que chaque fois que l’on ouvre une porte, c’est pour tomber sur une multitude d’autres portes qui, une fois ouvertes, nous révèlent une multitude d’autres portes et ainsi de suite".Le texte est extrêmement cru et les situations violentes. Et pourtant, La Putain de l’Ohio est une pièce remplie d’amour, de poésie et de douceur. Laurent Gutmann met en scène la rencontre de ces êtres perdus et déçus de la vie avec intelligence, finesse et sans vulgarité. La nudité est présente, non pas lors des scènes d’acte sexuel, mais lorsque l’homme se dépouille et met son âme à nu. C’est ainsi qu'Eric Petitjean nous offre une interprétation magnifique et troublante de ce vieux clochard sale et attachant. Il se donne entièrement, tombe, se relève, espère encore et encore. La relation père-fils qu’il entretient avec le personnage joué par Guillaume Geoffroy est belle et convaincante. Les deux comédiens vibrent et s’aiment ensemble, complices, et pourtant avec tellement de regret et de rancur l’un envers l’autre. Une relation qui vacille entre amour paternel et ressentiment. Catherine Vinatier est également touchante dans le rôle de la prostituée qui tente de survivre dans un monde hostile.La mise en scène de Gutmann offre une vision quasi onirique de la pièce. Les personnages évoluent entre une réalité difficile, leurs envies et leurs rêves. Aussi, dans un nuage de fumé, la prostituée en robe de soirée et gros bouquet à la main passe-t-elle en chantant une version de Somewhere over the rainbow suivie des deux hommes vêtus de smoking de cérémonie racontant leur rêve et leur espérance l’un sur l’autre. Le rêve et la réalité sont confondus à tel point qu'il est parfois difficile de distinguer le concret du fantasme.Accrochés en fond de scène, trois tableaux représentent trois paysages de rêve : les buildings de New York, une plage de sable fin et une petite maison au bord de l’eau. Sur ces tableaux, trois mots et une question : "Just a dream ?". Et justement, pendant plus d’une heure, c’est un rêve que nous font vivre l’équipe de La Putain de l’Ohio. Mais pas seulement. On en ressort touché, empli de réflexion sur la vie, sur nos rêves et nos espoirs, sur le monde, l’humain. Sur la vie.
Cyriel Tardivel
12/11/2012

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