Vis ma vie
de Emmanuel Darley
Mise en scène de Yves Chenevoy
Avec Bruno Allain, Claudie Arif, Brice Beaugier, Malika Birouk, Yves Chenevoy
"Vous êtes plutôt zurbains ou ruraux", demande l’employé du Vingtième Théâtre en remettant le sésame d’entrée.
A la question posée "Vous êtes plutôt zurbains ou ruraux", les gens n’en croient pas leurs oreilles. La scène relève des parodies de La Caméra invisible. Les personnes seules font répéter la question, une fois, deux fois, les yeux tournés vers on ne sait quoi. Les couples se regardent et s’interrogent médusés, à croire que l’un plus que l’autre détient la réponse. De rassurer les spectateurs à venir, Jean-Paul Rouland n’est pas caché derrière l’aquarium pour les filmer contre toute attente.Il est des pièces de théâtre qui traduisent une volonté manifeste de promouvoir un auteur, une performance artistique, une scénographie innovante, une mise en scène particulière. Dans Vis ma vie, Yves Chenevoy pose l’index sur une carte de France redessinée par la narration de Emmanuel Darley, l’auteur de la pièce. Les distances géographiques ne se mesurent plus en kilomètres, mais en heures. Rendez-vous compte, trois heures suffisent pour aller du nord au sud et l’inverse, de Paris à la mer, aller-retour compris. Un train grande vitesse sillonne la France et ses confins en ligne droite. Un couloir tracé dans un paysage qui sépare ceux de la ville et ceux de la brousse. Brousse, un mot dont l’allusion à première écoute peut paraitre péjorative, connotation à bouseux, terreux. In situ, il convient de l’apparenter à ruraux, les gens de derrière, ceux qui vivent à l’air libre et s’alimentent avec des produits frais.L’image n’est pas d’Epinal, mais extraite du décor qui s’articule sous la forme de grands panneaux symétriques sur lesquels sont représentés des flashs de la nature en stand-up. Les zurbains voient défiler ce décor à la vitesse du train qui les conduit jusqu’à la mer. Questions existentielles, "Tu as vu comme c’est beau !", "Regarde là de l’herbe et là des arbres !", "C’est quoi, une vache !", "Peut-être une vache ou un mouton". Le style de Emmanuel Darley, un concentré de farce et de dérision, n’est pas sans rappeler certains exercices de style de Raymond Queneau.De la à écrire que la mise en scène est sulfureuse, il ne faut pas exagérer. Restons dans l’esprit de la pièce rythmée selon l’entrée et la sortie des ruraux et des zurbains. Les dialogues s’accordent et évoluent avec les éléments fonctionnels du décor. Traviata scénique dirigée à la Jacques Tati, les panneaux se succèdent comme des diapositives dignes d’être exposées à la FIAC, les cubes se rangent et se dérangent, se montent et se démontent. Les comédiens, d’un côté les zurbains vêtus comme des extraterrestres, et de l’autre les ruraux, habillés comme des ruraux. Il est à déplorer les excès de langage du responsable de l’agence de voyage qui catalogue les ruraux dans un régionalisme plus ethnique que provincial. Son attitude change du tout au tout quand il envisage de redonner vie au village. Certes, il panse les plaies avec des couleurs ; mais la revendication soudaine de souvenirs d’enfance semble sincère et lui met du baume au cur. La prestation d’ensemble se veut entrainante et imprévisible générant un échange de points de vue à partager. Changer de vie, quitter le mode urbain pour s’installer à la campagne et vivre autrement. Passer cette frontière gardée par des doutes armés d’inquiétude et de néant. Faire le vide d’une existence menée tambour battant pour s’exiler avec pour seul bagage, le mot liberté. Délogeons la montagne en campagne et cela donne : "Ils quittent un à un le pays, pour s’en aller gagner leur vie, loin de la terre où ils sont nés... Pourtant que la campagne est belle".Vis ma vie, une comédie satirique, un clin d’il adressé aux politiques qui se réclament bio-acteurs du changement, précurseurs du développement durable et battent campagne façon bio-perso. Mais à ce propos, que connaissent-ils des ruraux ? Le salon de l’agriculture, constitue-t-il leur unique rendez-vous annuel pour redorer leur image de marque ? Maintenant, vous êtes plutôt zurbains ou ruraux ?
Philippe Delhumeau
16/10/2012
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