




L'Orchestre en sursis
de Fania Fénelon
Mise en scène de Pierrette Dupoyet
Avec Pierrette Dupoyet
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Du 07/07/2012 au 28/07/2012
11h.
Théâtre du Bourg Neuf
5 bis rue du Bourg Neuf
84000 AVIGNON
04 90 85 17 90
Site Internet
''N’oublie jamais. Ce ne sont pas des monstres qui ont fait ça. Ce sont des hommes comme toi et moi.''
Dans un seule-en-scène bouleversant, Pierrette Dupoyet nous raconte l’enfer d’une jeune femme déportée à Birkenau et qui fut sauvée par la musique. D’après le récit de Fania Fénelon et de nombreux témoignages de personnes revenues d’Auschwitz, c’est avec précision et justesse qu'elle retrace l’histoire de ces hommes et femmes qui ont vécu le pire. C’est une part importante de notre histoire à tous qu’elle retransmet. Pas un spectacle mais l’utilisation de l’art, du théâtre comme mémoire vive pour ne jamais oublier l’horreur !Les détails, précis, sont troublants. Le voyage en train de trente heures dans l’ignorance et la terreur, les excréments, la chaleur, la faim et la soif qui tenaillent, la fatigue et la mort. Les baraquements froids et sales. Les "lits" à partager à quatre ou cinq, l’unique repas de la journée plus proche du vomi que de la nourriture, les coups, les cris, les humiliations...En plus d’un travail de transmission terriblement précis, Pierrette Dupoyet effectue un jeu de comédienne formidable. Avec justesse, elle interprète chacun de ses personnages avec une aisance déconcertante. Passant d’une commandante SS à une jeune musicienne tremblante du typhus et à une résistante mourante mais fière et libre. Parmi ces différentes identités, on retrouve quelques figures importantes du IIIe Reich. Himmler, le concepteur et créateur du camp d’Auschwitz ; Mengele, le médecin fou et sadique qui adorait faire des expériences... Nous suivons le chemin de Fania Fénelon à travers l’interprétation de Pierrette Dupoyet. La comédienne nous fait voir l’imaginaire (les hordes de chiens mordant les jambes des détenus pour qu’ils avancent plus vite, les centaines de milliers d’hommes et de femmes marchant au pas épuisés, les fours tout près...Pour le spectateur, les émotions sont très fortes. On passe des larmes à la colère et l’indignation, à l’aberration et même parfois le rire. Le rire est très important dans cette création. Car le rire est ce qui sauva les Hommes dans l’horreur. "Qu’il est bon de rire, surtout quand rire est si rare."Ce travail de mémoire est colossal et au centre de cette création. Fania Fénelon découvre une horreur absolue jusque-là ignorée et surtout, elle et tous ceux qui l’entourent comprennent l’absolu nécessité de raconter, de transmettre ce qui s'est passé dans les camps de concentration et d’extermination. Ils survivent pour cela. La survie, coûte que coûte, pour transmettre, ne pas oublier et ne jamais recommencer.C’est ce que fait aujourd’hui Pierrette Dupoyet. Mais elle ne transmet pas seulement l’enfer que ces gens ont vécu, mais également l'entre-aide et l’espoir. Rapidement après son arrivée à Birkenau, Fania quitte le groupe des femmes travailleuses pour intégrer l’orchestre du camp. Une chance de survivre car les conditions de vie pour les membres de l’orchestre étaient très légèrement moins difficiles. Elle y redécouvre l’espoir et des moments de joie. Il n’y a pas d’oiseaux à Auschwitz... Les musiciens remplacent leurs chants pour apporter de la vie aux autres.La scénographie de L’Orchestre en sursis donne tout de suite le ton. En fond de scène, un grand tissu est suspendu, sur lequel est peint des murs de fil barbelé. On y trouve toutefois une petite ouverture, une fenêtre sur le monde extérieur, celui d’avant, celui d’après qui ne sera plus jamais pareil. A cour, un petit bureau où Fania écrit et transmet son histoire. Au centre de la scène, plusieurs tabourets identiques mais de hauteur différente sont alignés. Ils peuvent être la représentation tous les prisonniers, des lits, et deviennent aussi la scène de l’orchestre ou celle des... tortures et des exécutions. A jardin, des instruments de musique et de vieilles partitions sont entassés.Pierrette Dupoyet, une femme aux beaux cheveux très longs, porte une perruque grise aux cheveux courts. Elle rappelle ainsi la tonte intégrale des hommes et des femmes à leur arrivée au camp afin d’éviter les poux et le typhus. Choquant. Terrible également l’attitude des Hommes lors de ces temps de terreur. C’est dans l’horreur que l’on découvre la nature profonde de l’Homme. Et ce sont bien des policiers français, des collabos, qui ont dénoncé et sont venus chercher Fania et sa famille...Les années passent, les nouvelles générations ne connaissent que très peu de choses sur cette période sombre de l’Histoire. Peu à peu, les derniers déportés qui s’en sont sortis disparaissent. Il est impensable que cette mémoire se perde avec eux. C’est pour cela que Pierrette Dupoyet présente cette magnifique création. Une grande comédienne au talent incontesté. Une femme au grand cur, profondément humaine. Pierrette Dupoyet est une personne passionnée et entière. Sa vision de l’art permet de faire avancer les choses, avec l'espoir de voir le monde bouger, s’améliorer. Elle est admirable. Un devoir de mémoire exemplaire.
Cyriel Tardivel
14/07/2012

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