Le Théâtre du Ranelagh a voulu rendre hommage à René de Obaldia de son vivant ! Remarquable auteur de théâtre, il a reçu de nombreux prix et figure à l'Académie française. Avec le festival qui bat son plein dans deux théâtres de la capitale (Ranelagh, Théâtre 14). Au programme : des comédies, des spectacles musicaux, des chansons, des poèmes, des lectures de pièces et de textes, des rencontres avec l'auteur... Autant de bons moments qui mettent en avant l'écriture malicieuse de l'auteur !John-Emery Rockfeller (Patrick Préjean) mène d'une main de fer sa famille, en bon patriarche tyrannique et coléreux... Entre sa femme fantasque, liseuse de bonne aventure dans sa boule de cristal, son fils un brin benêt et sa fille très aguicheuse, il a fort à faire pour faire régner l'ordre. Il est d'ailleurs en conflit avec son fils qui ne supporte plus cette tyrannie et part en claquant la porte. Entretemps, le bon docteur arrive pour calmer le jeu, tout en flirtant discrètement avec Mme Rockfeller... Dans cette paix provisoirement rétablie, Mme Rockfeller lit dans sa boule de cristal l'arrivée imminente du terrible chef commanche "Œil de Lynx", venant de raser la ville de Pancho City. La panique s'installe dans la famille et tous s'organisent à se barricader face à l'arrivée des indiens... mais rien ne se passe comme prévu...Délirant ! C'est le premier mot qui vient à l'esprit quand on rentre dans l'univers de ce western théâtral ! Il y en a pour tous les goûts : saloon, cactus, chants, danses cowboy, effeuillage sexy, bastons, chevauchées fantastiques, cowboys, indiens, fusillades, love story, coucher de soleil... Thomas le Douarec s'est visiblement amusé comme un fou à mettre en scène cette pièce haute en couleurs, drôle et décapante. Les codes du western sont assez bien conservés, avec ce brin de folie nécessaire pour qu'il soit suffisamment imagé pour le public. Décors façon saloon, lumières, fonds sonores et jolis costumes contribuent à l'histoire. Les comédiens participent gaiement et talentueusement à ce feu d'artifice, à la fois par leur jeu mais surtout grâce au texte de Obaldia qui mêle temps forts, moments désopilants et actions. Cette comédie-ballet-western s'adapte bien au décor en bois baroque du Ranelagh et le public apprécie visiblement cette pièce dynamique ! Réjouissant !