




Les Femmes Savantes
de Molière
Mise en scène de Jean-Denis Monory
Avec Bastien Ossart, Virginie Dupressoir, Anne-Louise De Ségogne, Céline Barbarin, Julien Cigana, Camille Metzger, Laurent Charoy, Malo de La Tullaye, Clothilde Daniault, Alexandre Palma Salas
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Du 18/11/2010 au 18/12/2010
Les mercredis 24 novembre et 1, 8 et 15 décembre à 21h, les jeudis 18, 25 novembre et 2 et 16 décembre à 21h, les vendredis 19, 26 novembre et 3, 10 et 17 décembre à 21h, les samedis 20, 27 novembre et 4, 11 et 18 décembre à 21h.
Théâtre de l'Epée de bois
Cartoucherie
Route du Champ-de-manoeuvre
75012 PARIS
Métro Château de Vincennes / Bus 112
01 48 08 39 74
L'Epée de bois accueille La Fabrique à théâtre, du 18 novembre au 18 décembre, dans le cadre du festival Eclats baroques. Un mois durant, le public est invité à prendre place dans la machine à remonter le temps, un voyage dans l'intimité des scènes et décors baroques du XVIIe siècle.
La clochette agitée par une jeune femme employée par le théâtre annonce l'ouverture des portes. Le public venu en nombre s'engouffre et s'installe confortablement. Les yeux écarquillés découvrent la structure entièrement boisée de la très jolie salle de l'Epée de bois. La pièce n'a pas encore débuté que le spectacle s'offre déjà en prélude des Femmes savantes. Une féérie de bougies, sises aux premières loges, illuminent la scène de mille feux scintillant.Un valet, le visage blanc, surgit d'en amont du décor, invite les bonnes gens, dans le parler de Molière, aux recommandations usuelles. Pour la petite histoire, il raconte la date du 11 mars 1672. C'est à cette date précise que Les Femmes savantes furent jouées pour la première fois sur la salle du théâtre du Palais royal à Paris. Le brigadier tape les trois coups, place aux Femmes savantes.Le décor, couvrant l'espace mural d'un salon bourgeois, s'articule autour de panneaux en bois représentant des meubles bibliothèques généreusement étagés d'ouvrages. Au milieu de la pièce, deux lustres suspendus à un filin descendent du plafond. A droite, un chandelier composé de trois cierges éclairent des partitions mises en évidence sur deux lutrins. Sur le mur de gauche, une table de travail où sont étalés pêle-mêle un encrier, un plumier, un porte-plume, un rouleau de papier et quelques livres.Les musiciens prennent place. Théorbe, guitare, hautbois, taille et flûte patientent d'être pris en main pour accompagner la comédie entrecoupée d'intermèdes musicaux. Apparaît la servante, Martine (Clothilde Daniault) qui allume les bougies posées dans les lustres. Le valet les remonte progressivement à la hauteur convenant. Armande (Anne-Louise De Ségogne) et Henriette (Céline Barbarin), habillées en robes d'époque bordées de dentelles en leurs extrémités, entrent en scène. L'intonation est affirmative, les répliques déferlent en trombe. Il est question de mariage et plus exactement, c'est la sémantique du mot mariage qui déclenche ce torrent d'incompréhension entre les deux surs. Henriette ne s'en laisse point conter, "Les suites de ce mot, quand je les envisage, me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là si j'en puis raisonner, qui blesse la pensée, et fasse frissonner".C'est dans le parler de Molière que les comédiens s'exercent avec l'art et la manière sur la scène de l'Epée de bois. La salle résonne de la ponctuation accentuée sur la terminologie des mots : la lettre R roule des airs, la lettre S serpente entre les lèvres, les E éclosent avec exagération. A la parole, la gestuelle des mains accompagne le mot bien à-propos. En la bourgeoisie du XVIIe siècle, les notables se donnaient des airs dans la façon d'argumenter, la mystification d'un langage codé entre personnes de condition sociale égale.Clitandre (Laurent Charoy) se pose au cur des débats houleux entre Armande et Henriette. Furtivement, il se glisse en amont des deux surs et écoute circonspect propos, éloges et critiques le concernant. Amant d'Henriette, il a déjà eu maintes fois l'occasion de lui prouver amour et plaisir. Le père et l'oncle, Ariste (Julien Cigana), sont favorables au mariage. Cependant, une petite académie dirigée par Philaminte (Virginie Dupressoir), la mère, et soutenue par Armande et Bélise (Camille Metzger), la tante, fomentent un stratagème pour désunir le duo amoureux. La mère, revêche et machiavélique, ne cherche-t-elle pas à marier Henriette à Trissotin (Malo de La Tullaye), un faux-savant qui mène les Femmes savantes par le bout du nez.Chrysale (Bastien Ossart), le père, entre en scène. Vieillard freluquet qui s'émoustille comme un arlequin la canne en main. Il se dit le maitre de maison et voue la condition féminine aux tâches ménagères. Néanmoins, Philaminte a toujours le dernier mot et lui de reculer dans ses retranchements. Une pluie de livres plus ou moins épais lui tombe sur la tête dès qu'il s'assoit pour réfléchir. Cette scène plaît au public qui s'amuse des farces voulues dans la mise en scène de Jean-Denis Monory.Henriette rencontre Trissotin et lui demande instamment de renoncer au mariage. Lui n'a qu'un désir volubile, s'engager aux côtés de la promise. Philaminte et les Femmes savantes introduisent le notaire (Alexandre Palma Salas) dans le salon. Il a été convié à écouter les propositions de mariage douteuses de la mère et celle allant dans le bon sens du père. Les parents suggèrent un époux différent à Henriette. L'officier d'état s'offusque et descend genoux à terre. Coup de tonnerre quand Ariste annonce la ruine de Chrysale et la perte du procès de Philaminte. Trissotin en perd la notion des couleurs et il finira par avouer que de mariage d'amour, il n'avait jamais eu envie. Le mariage de raison, juste pour l'argent était-il intéressé. Clitandre et Henriette concluent ces Femmes savantes par un mariage.La mise en scène de Jean-Denis Monory, du bel ouvrage en hommage à l'auteur éponyme de la pièce. La réplique du texte dans le parler de Molière apporte une plus-value à la conception de cette ingénieuse comédie. Tous les ingrédients indispensables à la réussite de ce soufflé baroque ont pris sans exagérément trop lever : le langage codé du geste imitant la réplique, l'éclairage à la lueur des bougies renforce la chaleur et apporte le parfum des scènes d'antan, les intermèdes musicaux interprétés avec des instruments s'intègrent avec fraîcheur et grâce dans cette comédie ; costumes, postiches et maquillages donnent aux personnages une allure plus vraie que contemporaine.L'ensemble de la troupe de la Fabrique à théâtre a été excellent. Des Femmes savantes savamment travaillées qui posent la réflexion sur une question toujours d'actualité : l'homme et la femme, où se situe leur place dans la société et jouent-ils l'un et l'autre dans la même cour ? Les Femmes savantes de La Fabrique à théâtre, un très beau coup d'Eclats sur la scène Baroque de l'Epée de bois.
Philippe Delhumeau
02/12/2010

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