Ce soir j'ovule
de Carlotta Clerici
Mise en scène de Nadine Trintignant
Avec Catherine Marchal
Si la fève ne prend pas, alors la FIV peut être la solution miracle... une fois.
Le texte de la pièce Ce soir j'ovule est né de l'expérience vécue par son auteur, Carlotta Clerici, touchée par le syndrome de la stérilité. Elle ne s'avoue pas vaincue et décide d'un accord commun avec sa conscience de mettre noir sur blanc le sentiment de frustration de ne pouvoir un jour enfanter.La comédienne, Catherine Marchal, en quête d'une pièce à deux, s'éprend du manuscrit de Carlotta Clerici. Le texte lui parle au point qu'elle demande à Nadine Trintignant si elle accepterait de la mettre en scène pour jouer un monologue. Nadine en prend connaissance et c'est le cur de la féministe qui tranche et répond favorablement à la sollicitation initiale de Catherine.L'idée de Ce soir j'ovule a accouché sur la scène de la petite salle du Théâtre des Mathurins. La petite salle au cachet intimiste du théâtre des Mathurins est celle qui correspond le mieux à Paris pour voir la pièce. Avant que le spectacle commence, de charmantes hôtesses invitent le public à se détendre au bar et ensuite à s'installer confortablement dans la salle baignée par des airs de jazz. L'atmosphère est propice à l'évasion.Catherine Marchal, Clara in situ, apparait sur scène. Un halo de lumière éblouit le plancher, Clara une étincelle de beauté au milieu du décor composé d'un fauteuil club, un repose-pied et un guéridon. Sur le sol, six tapis circulaires font des ronds sous les jambes de la comédienne, une harmonie à la douceur de l'amour. En fond de scène, deux portes-fenêtres s'ouvrent sur une terrasse verdoyante. En vue, la perspective des immeubles riverains est proche.Clara, c'est le récit d'une femme qui a toujours joui des frasques de l'amour. L'aventure a commencé à l'aube de ses 15 ans. Jeune et adorable adolescente, suffisamment mature physiquement pour détourner le regard des garçons de son âge, voire un peu plus âgés, elle goûte aux plaisirs du corps à corps. "Tous les soirs, je prends religieusement le bonbon sacré comme d'autres font la prière", Clara.Jusqu'au jour où son père violera le secret jalousement préservé sous une pile de culottes et de chaussettes. Remontrances de rigueur obligent, la jeune fille se voit priver de sortie, donc exit les amours. Des copains et plus si affinités, Clara s'en découvrira facilement à se couvrir de bonheur sous la couette et en d'autres lieux flatteurs à la coquinerie.Adulte, Clara s'est rangée dans le covoiturage de la vie conjugale. Mariée à un homme doté de tous les atouts, beauté corporelle et intellectuelle, elle est épanouie. Ils s'aiment d'un amour fou à faire l'amour n'importe où dès que les pulsations deviennent incontrôlables. Toutes ses copines et amies ont déjà eu un ou plusieurs enfants. La plupart les ont eus naturellement,
sans avoir eu recours à des pratiques parallèles.Clara manifeste à son mari le désir d'avoir un enfant. Comme sur l'échéancier de l'épicier qui gère ses stocks, la jeune femme, âgée de 35 ans à ce moment de sa vie, note le jour J avec minutie, le jour de l'ovulation. Débats d'amour et ébats amoureux sur canapé, dans les toilettes au bureau de son mari, sur les fauteuils repliés de la voiture, en pleine nature, le couple transpire et ne se lasse pas de cette situation agréable...Enfin, si la jouissance se fait entendre, elle ne fait pas écho partout. De visite en visite chez le gynécologue, Clara ne comprend pas pourquoi ça ne marche. Pourtant, tout est cadencé, savamment orchestré, pratiqué en profondeur avec soin et minutie. "Les spermatozoïdes suivent la forme de leur patron", constate-t-elle, à force d'échecs répétés. Pendant ce temps et comme d'un fait exprès, elle n'a d'yeux que pour ces copines au ventre arrondi, d'autres lui prescrivent conseils et suggestions sur l'ordonnance de l'amitié. Des spécialistes renommés, elle va en consulter pour et eux de lui prescrire des traitements thérapeutiques ou homéopathiques qui n'aboutiront à rien. Les spermatozoïdes n'accrochent décidément pas. Le cur commence à vaciller, l'amour n'y est plus. Le couple traverse une période d'intempéries, les courants filent à sens inverse.La quarantaine sonne le glas et la difficulté d'être enceinte va devenir quasiment improbable. Nouveau parcours du combattant la conduisant jusqu'en Belgique où la F.I.V. fécondation in vitro est légale. Clara ne joue plus dans la même cour et la réflexion se pose de savoir si elle accepte ou rejette catégoriquement cette ouverture. Que décidera-t-elle ?Sa meilleure amie vient d'avoir un bébé en Afrique. Elle se montre ravie pour elle de lui avouer que la petite, aux traits très prononcés, a des airs de ressemblance avec le papa... qui n'est pas de couleur ! Jusqu'où ira Clara pour essayer d'avoir elle aussi le plaisir de pouponner ?Cette pièce démontre avec consternation la difficulté psychique et physique éprouvées par les femmes affectées par la stérilité. Véritable parcours du combattant de consultation de gynécologues en spécialistes, traversée initiatique dans les travers de la stérilité, le texte de Carlotta Clerici est explicite, drôle et émouvant.La mise en scène de Nadine Trintignant, un régal sans équivoque. Cette grande dame de la scène française n'en est pas à son premier coup d'essai. Une nouvelle fois, la qualité de son travail se marie d'aise avec son expérience professionnelle.Catherine Marchal, une très belle comédienne qui incarne cette Clara, supportant tant bien que mal son état déclaré de femme stérile. À la voir ainsi jouée, l'impression que Catherine et Clara font corps commun n'est pas loin. Une interprétation magnifique parsemée d'émotion, de doute, d'inquiétude. Le catalogue des sentiments est ouvert à la page amour-passion et tristesse.Ce soir j'ovule au théâtre des Mathurins, une brillante et charnelle réalisation, une plongée dans l'intimité de la femme. Une pièce à mettre entre les yeux de toutes les femmes et de leur compagnon, il en va de soi.
sans avoir eu recours à des pratiques parallèles.Clara manifeste à son mari le désir d'avoir un enfant. Comme sur l'échéancier de l'épicier qui gère ses stocks, la jeune femme, âgée de 35 ans à ce moment de sa vie, note le jour J avec minutie, le jour de l'ovulation. Débats d'amour et ébats amoureux sur canapé, dans les toilettes au bureau de son mari, sur les fauteuils repliés de la voiture, en pleine nature, le couple transpire et ne se lasse pas de cette situation agréable...Enfin, si la jouissance se fait entendre, elle ne fait pas écho partout. De visite en visite chez le gynécologue, Clara ne comprend pas pourquoi ça ne marche. Pourtant, tout est cadencé, savamment orchestré, pratiqué en profondeur avec soin et minutie. "Les spermatozoïdes suivent la forme de leur patron", constate-t-elle, à force d'échecs répétés. Pendant ce temps et comme d'un fait exprès, elle n'a d'yeux que pour ces copines au ventre arrondi, d'autres lui prescrivent conseils et suggestions sur l'ordonnance de l'amitié. Des spécialistes renommés, elle va en consulter pour et eux de lui prescrire des traitements thérapeutiques ou homéopathiques qui n'aboutiront à rien. Les spermatozoïdes n'accrochent décidément pas. Le cur commence à vaciller, l'amour n'y est plus. Le couple traverse une période d'intempéries, les courants filent à sens inverse.La quarantaine sonne le glas et la difficulté d'être enceinte va devenir quasiment improbable. Nouveau parcours du combattant la conduisant jusqu'en Belgique où la F.I.V. fécondation in vitro est légale. Clara ne joue plus dans la même cour et la réflexion se pose de savoir si elle accepte ou rejette catégoriquement cette ouverture. Que décidera-t-elle ?Sa meilleure amie vient d'avoir un bébé en Afrique. Elle se montre ravie pour elle de lui avouer que la petite, aux traits très prononcés, a des airs de ressemblance avec le papa... qui n'est pas de couleur ! Jusqu'où ira Clara pour essayer d'avoir elle aussi le plaisir de pouponner ?Cette pièce démontre avec consternation la difficulté psychique et physique éprouvées par les femmes affectées par la stérilité. Véritable parcours du combattant de consultation de gynécologues en spécialistes, traversée initiatique dans les travers de la stérilité, le texte de Carlotta Clerici est explicite, drôle et émouvant.La mise en scène de Nadine Trintignant, un régal sans équivoque. Cette grande dame de la scène française n'en est pas à son premier coup d'essai. Une nouvelle fois, la qualité de son travail se marie d'aise avec son expérience professionnelle.Catherine Marchal, une très belle comédienne qui incarne cette Clara, supportant tant bien que mal son état déclaré de femme stérile. À la voir ainsi jouée, l'impression que Catherine et Clara font corps commun n'est pas loin. Une interprétation magnifique parsemée d'émotion, de doute, d'inquiétude. Le catalogue des sentiments est ouvert à la page amour-passion et tristesse.Ce soir j'ovule au théâtre des Mathurins, une brillante et charnelle réalisation, une plongée dans l'intimité de la femme. Une pièce à mettre entre les yeux de toutes les femmes et de leur compagnon, il en va de soi.
Philippe Delhumeau
07/10/2010
AVIGNON
Au Coin de la Lune (La Luna)
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Myrtille, une urne dans les bras, va dans l'appartement de son amie Framboise qui vient de décéder. Elle retrouve son piano, la contrebasse, divers objets. Tout est drapé, comme dans une maison hantée. Et puis Framboise se réincarne, réapparaît. D'abord suffoquée, Myrtille se...
L'avis de Geneviève Brissot
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