Nous sommes dans les années 40, dans une charmante petite chambre d’hôtel. Une femme rentre de son cours de chant, elle paraît fatiguée, malade, lasse. Elle se met à l’aise et tout semble croire qu’elle attend l’arrivée ou l’appel de quelqu’un. Sans doute un homme, son amant. Elle est sur le qui-vive et réagit à chaque bruit venant de la rue et du palier. Un trouble palpable se crée dans la salle... Vous serez ensuite emporté par le monologue d’une femme en quête de l’amour pour l’homme auquel elle est attachée outre mesure... mais qui lui est complètement indifférent. Elle veut lui faire avouer où il était ce soir... Elle essaiera de le savoir à tout prix.Voilà une pièce qui vous prend aux tripes. La comédienne, Ségolène Point, interprète avec brio, cette femme amoureuse. Elle est du début à la fin, à fleur de peau, elle intériorise beaucoup et crée une certaine tension. Elle est touchante, attachante, c’est un véritable délice. Les deux comédiens en alternance pour le rôle de l’homme, Francis Ressort et Christophe Switzzer, ont tout deux, malgré leur silence, une présence énorme. Leur charisme est impressionnant, leur mutisme crée un malaise qui nourrit fortement la comédienne et nous donne envie d’aller leur tordre le cou, sur scène.Tout cela sur une mise en scène de Chistian Baltauss, sans folklore, ni artifice. Tout est authentique, humain et humble, ce qui est aujourd’hui une denrée rare. Au-delà de la découverte d'une pièce mythique de Jean Cocteau, vous assisterez là à une véritable aventure humaine. Bravo à l'équipe.