




Cosette (d'après Les Misérables)
de Victor Hugo
Mise en scène de Michel Laliberté
Avec Eloise Auria, Guylaine Laliberté, Franck Partaud, Jean Tom
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Du 13/02/2010 au 26/05/2010
Mercredi, samedi, dimanche à 14h30.
Théâtre Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
Métro Hôtel-de-ville ou Rambuteau
01 42 78 46 42
Site Internet
L'Assemblée générale des Nations Unies a ratifié le 20 novembre 1989, la Convention internationale des Droits de l’Enfant. Tous les pays, à l'exception des Etats-Unis et de la Somalie, considèrent l'urgence de contribuer à améliorer l'accès aux soins et une attention toute particulière aux enfants, victimes d'être jeunes et asservis par des hommes et des femmes, dont la seule raison d'être est justement d'être inhumain.
Quand Victor Hugo écrivit Les Misérables en 1862, d'un fait réel il s'inspira pour mêler sur la feuille des jets d'encre calligraphiant l'émotion, l'innocence, la cruauté de la vie d'une petite fille, Marie-Jeannette, Cosette dans le roman. Il aurait été à des années lumière de penser qu'un siècle plus tard, la malheureuse petite héroïne au destin chagrin et beau lendemain, intéresserait encore du monde.Cosette ou comment l'histoire d'une enfance volée s'achève par un amour de haute volée dans le Jardin du Luxembourg. "Essaion", regardons, comprenons et... Au nom de Laliberté, Cosette a été montée et mise en scène au Théâtre de l'Essaion de façon républicaine et contemporaine. Le décor, une table multifonctions servira pendant toute la pièce comme mobilier de scène principal et trouvera sa place en fonction des feuilletons évoluant dans la vie de Cosette.Fantine, en maman attentive, chérit Cosette chaque soir d'une histoire, peu importe si elle raconte toujours la même. La fillette écoute attentivement le récit teinté d'attention et d'humilité. Les douces paroles la berçant, ses yeux s'évadent quelque part dans un monde peuplé de gentilles personnes adorables où la notion de méchanceté n'a jamais été effleurée, ni exprimée. Au petit matin, c'est une autre histoire qui va illustrer dès à présent le quotidien de Cosette et demain, après-demain et encore après-demain aussi. Fantine, n'ayant plus le sous en poche, laisse une lettre de sa main manuscrite au bailleur lui exprimant le regret de quitter la maisonnée. Chemin faisant, balluchons en mains, la mère et la fille trouvent le gîte dans une auberge à Montfermeil, chez les Thénardier.Le lendemain matin au réveil, Cosette chercha furtivement sa maman. Les Thénardier lui explique qu'elle est partie à Montreuil-sur-Mer chercher du travail pour mieux revenir ensuite et recommencer d'aise une vie nouvelle en compagnie de sa fille adorée. D'ailleurs, ne lui écrit-elle pas scrupuleusement de longues lettres lues par le couple d'aubergistes ? Fantine a trouvé un emploi chez Monsieur Madeleine ; mais son solde ne lui permet pas pour le moment de refaire chemin inverse pour s'en aller rendre visite à sa fille. Qui donc se cachent sous les masques portés avec vilénie par le couple de restaurateurs ?Ces bougres de Thénardier profitent grossièrement des difficultés de Fantine pour lui rédiger à leur tour de longs courriers, mentant de faits et d'actes que Cosette leur cause soucis car elle est très souvent malade. "Il faut faire venir le "doqueteur" et à chaque fois, ça coûte cher parce qu'il faut acheter des médicaments à la fillette, alors vous devez nous envoyer cent francs, une fois et encore cinquante francs, la fois suivante."Sous la table, Cosette, agenouillée et vêtue de nippes sales, s'offusque des dires du couple. Ceux-ci lui répondent de se taire et de frotter le parquet, sinon gare !... Ainsi est traitée, enfin maltraitée, la fillette du matin au soir et du soir au matin. Ne le clame-t-elle pas dans une chanson quand elle se retrouve seule au milieu de la pièce à récurer, espérant que sa maman entende les mots entonnés, emprunts de mélancolie, de tristesse. Cosette ne va pas bien, elle a faim, elle a froid, elle est fatiguée. Fantine, sujette à une rumeur, un on-dit d'engeance, se voit renvoyer de l'usine du bon Monsieur Madeleine. "Chez moi, il n'y a que des gens honnêtes qui travaillent. Ceux qui abandonnent leur enfant, n'ont rien à faire ici."Fantine, n'ayant plus gîte, ni emploi, se retrouve à quémander du travail chez les braves gens. Personne n'en veut. En arrive-t-elle à vendre se beaux cheveux bonds chez un perruquier avide et sans préjugé pour quelques sous, et aussi se fait-elle arracher les dents pour le bonheur d'un dentiste qui lui paiera trois francs six sous. Où en est-elle arrivée, reverra-t-elle un jour sa fille ? Il est des jours et des lunes qui s'unissent, le malheur dans l'ombre d'un destin... Fantine, dans sa misère décadente, rencontre un homme qui lui porte secours, alors que la marée-chaussée voulait la déchausser un peu plus dans sa condition de pouilleuse. Qui est cet homme élégant, la redingote séante, le jabot bien mis, la politesse au palais ?Monsieur Madeleine tiendra promesse faite à Fantine. De Cosette, il occupera sa vie et s'occupera de son bonheur. La fillette devenue une belle jeune femme aime à se promener dans les allées du Jardin du Luxembourg, s'assoir un instant sur les chaises à lattes en bois vert, là juste derrière la balustrade en pierre, à l'ombre des indiscrétions. Jusqu'au jour où... un homme, jeune et le costume bien porté, vient à ses côtés lui dire des propos flatteurs et lui proposer un rendez-vous au même endroit, demain ? Cosette acquiesce avec grâce et sans détour.Paris, l'insurrection gronde, le cri du peuple fait écho dans toutes les rues, l'état de siège n'est pas loin. Marius sera victime des heurts violents opposant les insurgés à l'armée. Honoré de titres et de médailles, en héros est-il reconnu. En héros, un après-midi au Jardin du Luxembourg, il retrouve Cosette en balade au bras de son père et lui demande prestement la main de sa fille... de cur.Quel destin a conduit cette petite fille que rien ne prédestinait au malheur dans les bras de cet homme qui la sauvait, enfin rachetait aux ignobles et écurants Thénardier, pour la laisser se marier avec Marius, héros de guerre et paix dans le bonheur à briller de mille feux en ses firmaments.Ainsi a été portée avec volupté, grandeur d'âme et respect au texte, la Cosette de Victor Hugo dans cette mise en scène de Michel Laliberté, au théâtre de l'Essaion. Il n'est pas plus bel endroit dans la Capitale pour redonner vie à Cosette, la présenter à la nouvelle génération d'enfants d'aujourd'hui, à leurs parents, des enfants d'hier. La mise en scène a su conserver le côté dramatique voulu dans Les Misérables, le mot juste et frappant à l'instant propice. Michel Laliberté a insufflé à cette pièce des petites notes d'ironie très bien répliquées par les comédiens. Le public y a été sensible et s'est prêté à rire après avoir eu la larme en suspension au coin de l'il. Cosette ainsi revisitée, c'est un bol d'air frais venu d'outre Atlantique qui a présenté ce récit contextuellement républicain à ses origines et contemporain, sans le bousculer, à cette heure.Eloïse Auria enfile plusieurs rôles en un seul dans l'interprétation de Cosette. Elle passe de l'état innocence de Cosette-fillette, grandie trop brutalement due à une enfance volée, à Cosette muée en une jeune femme belle, discrète et convoitée par un homme. Eloïse, des Fantine comme vous, il nous serait d'obligation de leur porter assistance et bonheur toute leur vie. Eloise Auria, une magnifique prestation au service d'un grand texte de la littérature française.Ah Fantine, vous n'êtes pas en reste non plus. Que la grâce vous honore le regard quand par nécessité vous devez quitter l'enfant que vous chérissez. Que la bonté vous habille quand de nippes sales et souillées, vous demandez à Monsieur Madeleine de prendre soin de Cosette. Que la plume vous enorgueillit de votre amour maternel quand, dans de longues lettres, vous écrivez à Cosette des mots servis de sincérité. Alors que la pauvre petite, en ces heures, subit outrages, insultes et maltraitance.Qu'il est rassurant Jean Tom dans le rôle du bon Monsieur Madeleine. Posé, calme, élégant, le verbe exact, Monsieur Madeleine, nous aimerions en rencontrer assez souvent. Mais en certaines circonstances, ne dit-on pas communément, "Trop poli pour être honnête".Franck Partaud incarne avec justesse le jeune Marius, le cur embarqué sur les flots de l'amour tantôt sur des courants calmes, tantôt sur des courants d'air de révolte, tantôt en courant à demander la main en mariage. Franck, un courant qui passe très bien dans l'interprétation des rôles qui lui ont été prêtés de jouer dans cette tragi-comédie.Quant au couple des Thénardier, une merveille d'ignominie. Derrière ces masques de commedia dell'arte, Jean Tom et Franck Partaud respirent toute la méchanceté, l'abjection et le vice qui honorent ces aubergistes de la pire espèce. Dire qu'à notre époque, il y a encore des Thénardier qui vivent dans les deux hémisphères de la terre et exploitent les enfants en les asservissant à des tâches inhumainement inqualifiables.Cosette, ainsi mise en scène et considérée avec égard et dérision selon la gravité du sujet exprimé par Victor Hugo en son époque, s'avère être un texte tout à fait contemporain. "L'humanité se doit de donner à l’enfant le meilleur d’elle-même."
Philippe Delhumeau
13/04/2010

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