




Les Naufragés du Fol Espoir
de Hélène Cixous, Jules Verne (adaptation)
Mise en scène de Ariane Mnouchkine, Charles-Henri Bradier
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Du 27/01/2010 au 30/05/2010
Mercredi, jeudi, vendredi à 19h30, samedi à 14h et à 20h, dimanche à 13h.
Théâtre du Soleil
Cartoucherie
75012 PARIS
Métro Château de Vincennes
01 43 98 16 96
Rendre heureux le plus grand nombre de gens possible : mission accomplie pour Ariane Mnouchkine
D’abord, on arrivera à la Cartoucherie et ça sentira bon le crottin de cheval, la terre et la fin de l’hiver. On sera dans ce lieu caché au milieu du bois de Vincennes, "havre de théâtre et d’humanité" tel que l’a voulu depuis 1970 Ariane Mnouchkine. C’est elle qui nous accueillera, comme tous les spectateurs, solide silhouette rassurante, drus cheveux blancs, à l’entrée de son palais des merveilles. Au grand foyer du théâtre où, sur les murs, des affiches de cinéma nous promettent de l’aventure et de l’amour, on se laissera tenter par une généreuse soupe, soleil dans l’assiette. Mais vite ! Déjà les lumières s’éteignent.Nous sommes sur les bords de Marne, le 28 juin 1914, à la guinguette "Le Fol Espoir" tenue par Félix Courage. Plus exactement dans le grenier qu’il prête à Jean Lapalette pour y tourner un film. Un tournage dans la pièce donc, façon mise en abime, poupées russes, qui racontera les aurores d’un siècle où tout s’invente, où tout surgit : électricité, téléphone, aéroplane, cinématographe, et Freud et Marx... où, avant la mot de Jaurès, avant la déclaration de guerre, tout semble possible. "Le souffle du bonheur", résume Hélène Cixous qui a écrit pour partie le texte."Gabrielle tourne la manivelle Je tourne ! Je tourne Jean !" Le film et la pièce filent ainsi le récit d’un "fol espoir", d’une utopie humaniste, librement tirée d’un livre de Jules Verne, Les Naufragés du Jonathan, l’épopée d’un groupe de migrants sur un bateau en route pour l’Australie et qui échoue en Terre de Feu.Ils sont une trentaine de comédiens sur scène et bien plus en vérité (la seule qui compte, celle du théâtre) car chacun joue au moins deux rôles. Son rôle dans la guinguette : fille de salle, serveuses, caissière, bonimenteur, régisseur, pâtissier, sommelier, client... Son rôle dans le film : l’archiduc Rodolphe de Habsbourg, doux rêveur humaniste, dont l’assassinat donne le coup d’envoi, une socialiste féministe, un menuisier-charpentier, la reine Victoria, le naturaliste Darwin, une cantatrice fragile, un éleveur de moutons, un banquier, un galérien tendance bolchévique, un chasseur de prime argentin, un blanchisseur chinois, un jeune indien, un géographe utopiste, une indienne alakaluf, et bien d’autres."Gabrielle tourne la manivelle Je tourne, je tourne Jean !" Grande effervescence sur le plateau. On court, on glisse, on accroche, on décroche, on pousse, on tire, on se jette à plat ventre, on rampe pour ne pas être dans le champ de la caméra, on change les décors, un pavillon de chasse, un pont de bateau, une banquise, la neige vole et on la ramasse à la pelle car elle servira plusieurs fois (Attention, ça coûte cher la neige ! avertit le réalisateur du film, et la patronne du Théâtre du Soleil peut-être !), le vent des ventilos souffle, les filins grincent.Confiance inébranlable d’Ariane Mnouchkine dans l’art du théâtre, sa géniale pacotille, son délectable bric-à-brac, son efficacité foutraque. Alors oui, la tempête fait rage au large du Cap Horn avec une soie levée sur des poulies et nous y sommes comme nous y étions sans doute quand notre grand-père nous lisait Vingt mille lieux sous les mers en agitant le rideau du salon pour faire les vagues. Oui, on y est. Ici et ailleurs : des airs de tango et de paso montent du restaurant de la guinguette, rafales et tornades balaient le sol de Patagonie irrésistible effet des jupes, en particulier celles des deux bonnes surs, qui volent et claquent, secouées qu’elles sont par la main de comédiens accroupis derrière les personnages. On en a plein les mirettes, plein les oreilles, et l’on rit de cet oiseau marionnette qui traverse tout le spectacle voletant en haut d’une baguette. Et on en redemande.Les quatre heures passent à la vitesse de l’éclair. Le plateau est éclaboussé d’enfance, celle des comédiens animés d’une énergie, d’une fantaisie inouïes qui nous donne le tournis et des fourmis dans les pieds, celle d’un siècle encore tout neuf en attente, en espoir de fraternité ou, mieux encore, tout simplement d’humanité. Une des idées formidables est celle du film muet car, du coup, ce sont les "cartons" à l’ancienne qui transmettent le propos comme si, explique en substance Ariane Mnouchkine, certains mots étaient indicibles et qu’il fallait leur redonner fraîcheur, force et virginité. Pour rendre vigueur à nos rêves et, à l’encontre du désenchantement actuel, voir ce qui pourrait être tenté aujourd’hui. "Je pense qu’actuellement, le spectacle le plus politique qu’on puisse faire, c’est un spectacle qui rende un peu d’enthousiasme, de clarté, d’espoir en l’être humain", dit-elle encore.Pas sûr que tout le message passe car envahis, comblés de sensations, d’images, de mots, de sons, de musique (travail formidable de Jean-Jacques Lemêtre), nous sommes parfois un peu ballottés, un peu perdus. Mais est-ce vraiment important ? L’essentiel que poursuit le Théâtre du Soleil depuis 45 ans est mille fois atteint : "Rendre heureux le plus grand nombre de gens possible".
Dane Cuypers
24/02/2010

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