




Turandot
de Giacomo Puccini
Mise en scène de Chen Kaige
Avec Jacques Lacombe (direction musicale), Sylvie Valayre, Guy Gabelle, Ramaz Chikviladze, Fabio Armiliato, Daniela Dessi, Giorgio Caoduro, Norbert Ernst, Florian Laconie, Gianfranco Montresor
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Du 19/11/2009 au 24/11/2009
Mardi à 20h.
Opéra de Monte Carlo
Place du Casino
MONACO MONTE-CARLO
377 98 06 28 28
Site Internet
Turandot ouvre de manière grandiose la saison monégasque.
Ecrin idéal, le Forum Grimaldi se devait d’accueillir au moins une fois l’ultime chef-d’uvre de Puccini qui a ouvert ainsi de manière grandiose la saison lyrique de la Principauté, tel un cadeau luxueux offert à l’occasion de la Fête nationale. uvre complexe, au caractère monumental et implacable, dominée par l’écrasante personnalité du rôle-titre (qui apparaît à la deux-cent cinquantième page de la partition !), Turandot, dont la silhouette muette puis menaçante plane d’un bout à l’autre de l’ouvrage, ne supporte pas l’approximation ou la médiocrité. Il faut pour ce volcanique péplum jouer franco la carte de la superproduction, voire du grand guignol.
A l’heure où les metteurs en scène transposent, réactualisent, modernisent, trahissent à tout va, le spectacle signé à l’origine par Chen Kaige pour le Palau des Arts Reina Sofia à Valence est une réussite. Avec, en plus, cette maîtrise constante de l’art de donner à voir et entendre, ce qui contribue largement à la crédibilité psychologique et théâtrale des situations de ce conte cruel, hémoglobinesque même, qui se feuillette alors comme un somptueux et coloré conte de fées exotique, nous installant en première classe d’un fabuleux, fantasmagorique voyage dans une Chine hors du temps.Les costumes authentiques (Chen Ton Xun) et décors (Liu Qing), les éclairages poétiques, surnaturels d’Albert Faura portent eux aussi aux rêves. Nous sommes bel et bien dans un somptueux et irréel manga, survitaminé par la musique la plus inventive du vériste en chef Puccini.On ne sort pas indemne, comme groggy, de la représentation, tant ce que se passe sur le ring est d’une fluidité, d’une progression dramatique constante, captivante de bout en bout, avec cette régie des foules digne des meilleurs shows made in Broadway. Même les pages ultimes qui ne sont pas de la main de Puccini, l’on sent avec regret comme une carence structurelle entre texte et orchestration, n’ont jamais paru aussi limpides.Avec ses effectifs orchestraux et choraux impressionnants, conférant à l’ouvrage une
grande puissance émotionnelle, nous n’en démordons pas : il faut à Turandot de grandes voix dont seule l’ampleur permettra de chanter naturellement, sans ces efforts entraînant une perte de la qualité du chant et de l’organe.De son timbre de bronze, Ramaz Chikviladze, campe un imposant et digne Timur. Des trois ministres, honorables comme il sied à des mandarins, tour à tour drapés de brocards ou de gazes crémeuses, le Ping de Giorgio Caoduro et le Pang de Norbert Ernst font de leur mieux pour ne pas écraser Florian Laconi (Pong).Spécialiste du rôle un peu partout sur la planète, Sylvie Valayre, s’arrange avec une intelligence diabolique de sa terrible partie. Dardant ses si et ut avec éclat, la soprano dessine ailleurs plus une petite fille capricieuse qu’une princesse altière, inaccessible et névrosée. On attend un iceberg chinois, on a droit ici à un glaçon... Par ailleurs joli tout plein et à croquer...Le sympathique couple à la ville comme à la scène Daniela Dessi-Fabio Armiliato est simplement enthousiasmant, superlatif ! Daniela Dessi, séduisante dans sa spontanéité, avec une belle maîtrise des aigus tenus sur le souffle, campe une touchante Liù. Fabio Armiliato enfin vous chante un Calaf d’une désarmante facilité. Tout y est : éclat solaire du timbre, fierté et douceur, au plus près du texte musical et de ses nuances, générosité, musicalité raffinée, sincérité. L’acteur, engagé comme pas deux, paie comptant, comme ses plus illustres aînés. Voilà un ténor de la race des Gigli, Corelli ou autres Del Monaco !Osant Puccini aux dimensions d’une cérémonie funèbre, tragique, lunaire, Jacques Lacombe révèle un Puccini nouveau ! Il y a bien longtemps que la finesse, la richesse orchestrale et chorale de l’ouvrage n’avaient été aussi somptueusement exaltées. A la tête du Philarmonique de Monaco (génial), des churs maison renforcés par la phalange montpelliéraine (à la générosité exemplaire), le chef québécois donna une lecture spectaculaire mais toujours respectueuse des nuances diaphanes d’une partition magique, unique, surnaturelle. Question pour un champion : "Quel est donc cet opéra exotique contemporain du Wozzek d’Alban Berg ?"...
A l’heure où les metteurs en scène transposent, réactualisent, modernisent, trahissent à tout va, le spectacle signé à l’origine par Chen Kaige pour le Palau des Arts Reina Sofia à Valence est une réussite. Avec, en plus, cette maîtrise constante de l’art de donner à voir et entendre, ce qui contribue largement à la crédibilité psychologique et théâtrale des situations de ce conte cruel, hémoglobinesque même, qui se feuillette alors comme un somptueux et coloré conte de fées exotique, nous installant en première classe d’un fabuleux, fantasmagorique voyage dans une Chine hors du temps.Les costumes authentiques (Chen Ton Xun) et décors (Liu Qing), les éclairages poétiques, surnaturels d’Albert Faura portent eux aussi aux rêves. Nous sommes bel et bien dans un somptueux et irréel manga, survitaminé par la musique la plus inventive du vériste en chef Puccini.On ne sort pas indemne, comme groggy, de la représentation, tant ce que se passe sur le ring est d’une fluidité, d’une progression dramatique constante, captivante de bout en bout, avec cette régie des foules digne des meilleurs shows made in Broadway. Même les pages ultimes qui ne sont pas de la main de Puccini, l’on sent avec regret comme une carence structurelle entre texte et orchestration, n’ont jamais paru aussi limpides.Avec ses effectifs orchestraux et choraux impressionnants, conférant à l’ouvrage une
grande puissance émotionnelle, nous n’en démordons pas : il faut à Turandot de grandes voix dont seule l’ampleur permettra de chanter naturellement, sans ces efforts entraînant une perte de la qualité du chant et de l’organe.De son timbre de bronze, Ramaz Chikviladze, campe un imposant et digne Timur. Des trois ministres, honorables comme il sied à des mandarins, tour à tour drapés de brocards ou de gazes crémeuses, le Ping de Giorgio Caoduro et le Pang de Norbert Ernst font de leur mieux pour ne pas écraser Florian Laconi (Pong).Spécialiste du rôle un peu partout sur la planète, Sylvie Valayre, s’arrange avec une intelligence diabolique de sa terrible partie. Dardant ses si et ut avec éclat, la soprano dessine ailleurs plus une petite fille capricieuse qu’une princesse altière, inaccessible et névrosée. On attend un iceberg chinois, on a droit ici à un glaçon... Par ailleurs joli tout plein et à croquer...Le sympathique couple à la ville comme à la scène Daniela Dessi-Fabio Armiliato est simplement enthousiasmant, superlatif ! Daniela Dessi, séduisante dans sa spontanéité, avec une belle maîtrise des aigus tenus sur le souffle, campe une touchante Liù. Fabio Armiliato enfin vous chante un Calaf d’une désarmante facilité. Tout y est : éclat solaire du timbre, fierté et douceur, au plus près du texte musical et de ses nuances, générosité, musicalité raffinée, sincérité. L’acteur, engagé comme pas deux, paie comptant, comme ses plus illustres aînés. Voilà un ténor de la race des Gigli, Corelli ou autres Del Monaco !Osant Puccini aux dimensions d’une cérémonie funèbre, tragique, lunaire, Jacques Lacombe révèle un Puccini nouveau ! Il y a bien longtemps que la finesse, la richesse orchestrale et chorale de l’ouvrage n’avaient été aussi somptueusement exaltées. A la tête du Philarmonique de Monaco (génial), des churs maison renforcés par la phalange montpelliéraine (à la générosité exemplaire), le chef québécois donna une lecture spectaculaire mais toujours respectueuse des nuances diaphanes d’une partition magique, unique, surnaturelle. Question pour un champion : "Quel est donc cet opéra exotique contemporain du Wozzek d’Alban Berg ?"...
Christian Colombeau
23/11/2009

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La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
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