"Crois pour comprendre !" Cette citation de Saint Augustin condense assez bien l’heure et demie au cours de laquelle le public ébahi communie au talent de Roberto Strizzi. Il se défie d’emblée de la médiumnité, de l’illusionnisme ou de quelqu’autre artifice car pour dire vrai, le seul artifice au sens noble de cet homme dans son "one man show" n’est autre que son altruisme. D’aucuns pourraient le classer dans la sphère du mentalisme, c'est-à-dire dans une forme d’empathie irrationnelle assez inhabituelle de nos jours.A quoi bon chercher l’énigme à ses révélations autant vérifiables qu’inexplicables ? Il est sûr qu’elles nous touchent tous personnellement au long de ce rêve éveillé. Mieux vaut en effet se laisser initier au message de ce protagoniste aux sentiments généreux, qui cherche en toute humilité, par un don qu’il n’admet même pas comme tel, à réconcilier les âmes entre elles, à les faire s’émerveiller ensemble. Chacun sort de cette expérience inédite en disant : "Nous n’étions pas là par hasard". Il n’est pas utile de parler de ce qu’on a vu car on ne se détache pas de cet Italien trentenaire avec des images plein la tête mais avec un ressenti apaisé, conforté, sublimé. Cette prestation est une vraie thérapie scénique dans les mains d’un jeune homme au fluide émouvant.