Vincent Doyard

Mon premier souvenir de théâtre est assez vague : je devais avoir 8 ans, à Toulon, pour le "Capitaine Fracasse". Le souvenir dont je me souviens bien, "celui qui compte", c'est la pièce d'Eugèune Ionesco "Attention aux pots de fleur". J'étais étudiant. Elle aussi. Je l'aimais dans un secret bien mal gardé... Sur scène, elle qui était réservée, polissée, elle qui deviendrait mon épouse une poignée d'années plus tard, se métamorphosa : la stature, l'excentricité, la voix haute, le ton presque autoritaire. Cela m'a ému, interrogé, dérangé un peu et fasciné, beaucoup. J'apercevais un peu du diamant que nous sommes et que le théâtre rend possible. L'écriture de pièces de théâtre m'offre un espace de liberté apaisant. Je l'occupe avec beaucoup de plaisir dans des comédies familiales sans prétention. J'aime l'absurde, les clins d'œil, les quiproquos. J'écris sur commande ou sur inspiration libre. J'aime raconter des histoires sans m'interdire ou me frustrer. Ce que j'écris me fait rire, mais je suis bon public. Il y a toujours un Bernard dans mes pièces. Si je savais pourquoi, je vous le dirais sur-le-champ.