
|
 |
    
|
|
 |
 |
A lire Histoire de la Comédie-Française de Molière à Talma
|
 |
 |
 |
Avec Histoire de la Comédie-Française de Molière à Talma, c'est à un véritable voyage dans le temps que nous convie André Blanc, dans un ouvrage publié aux éditions Perrin.
GROS PLAN |
|
© X,dr |
De Molière à Talma, nous voilà donc plongés, en apnée, dans la vie presque au jour le jour de la troupe de la Comédie-Française. De sa création en 1680 aux heures chaudes de la Terreur (voilà un chapitre qui mériterait bien un livre à lui tout seul !) sont égrainés dans un style alerte et vivifiant les petits et grands moments de la vie de la Maison, de ses Pensionnaires, de ses Sociétaires... Ce qui n'aurait pu être qu'un simple ou lancinant chapelet de dates et de noms devient, sous la plume alerte et vivifiante de notre Professeur émérite à Paris X, non seulement une irréprochable étude approfondie, mais aussi un passionnant récit truffé d'anecdotes et de détails précieux pour tout amoureux de théâtre. Tout y passe : de la gestion précise et calculée d'une des premières entreprises nationalisées autogérées sous tutelle du pouvoir royal en place (avec ses fastes, ses temps de vache maigre, ses succès, ses échecs) aux rivalités entre comédiens ou auteurs, certaines biographies sont fort édifiantes. Celles de La Champmeslé, Clairon ou Adrienne Lecouvreur nous rendent ces dernières fort sympathiques dans leur simplicité ou leur fantastique appétit de vivre. Pas une once d'ennui dans les diverses mutations opérées par une troupe unie et homogène en constant renouvellement, en perpétuelle mutation, toujours à l'affût d'un auteur ou d'un texte original alors que son devoir premier est bien de faire revivre, jour après jour, les chefs-d'uvre de Racine, Corneille et bien sûr de Molière.
Pour qui suit l'actualité de la première scène hexagonale, rien n'a vraiment bien changé. L'épisode sous la Révolution Française vaut son pesant de cacahuètes. On modifie dans les textes toutes allusions à la royauté, on censure à tout va, arrestation générale les 3 et 4 septembre 1793, puis incarcération de la troupe. Au terme d'un procès bâclé mené de main de maître par un Fouquier-Tinville des grands jours, les acteurs trouveront leur salut dans la dextérité d'un acteur raté, La Bussière, qui dans un jeu dangereux va trouver là son plus beau rôle : retarder, soit en cachant soit en brûlant les dossiers des futurs condamnés, la montée à la guillotine. Le 9 Thermidor sauvera tout le monde.
|
 |
 |
Publié le 10/05/2007
|
 |
 |
LES RéFéRENCES |
 |
D'André Blanc / Editions Perrin / 514 pages. |  |
|
 |
|
|