|
 |
  
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans une entreprise indéfinie, un matin, à notre époque, cinq employés et un probable petit nouveau attendent nerveusement une importante réunion...
Qu’est-ce qu’une société ? C’est, par définition, un regroupement de personnes qui mettent leurs ressources en commun pour partager les pertes et les bénéfices de leur activité commune. A y voir de plus près, c’est aussi bien souvent un assemblage d’individualités toutes plus ou moins égocentriques qui privilégient leur intérêt personnel à l’intérêt collectif. En somme, un univers impitoyable où la loi du plus fort et du "chacun pour soi et Dieu pour tous" prime avant toute chose. De ce constat à bien des égards réaliste, Olivier Ducray a imaginé une pièce inspirée des situations courantes de n’importe quelle société et qu’il s’est amusé à exagérer. Le point de départ de toute cette parodie, c’est évidemment la réunion de travail, prévue dans la matinée. Sous tension à l’approche de l’heure fatidique, les employés de cette entreprise comme les autres mais dont on ne connaît rien de l’activité, se dévoilent, les langues se délient, et chacun laisse apparaître sa vraie personnalité : le cynisme du patron, l’arrivisme de la directrice générale prête à tout pour atteindre le plus haut échelon, l’opportunisme de l’assistante de la directrice qui voudrait bien que son petit protégé intègre un poste dans la société... quitte à profiter du licenciement prévisible d’un directeur des ressources humaines complètement désemparé. Le fait que seuls les cadres de l’entreprise soient invités à cette réunion "exceptionnelle" prête aussi à sourire : on sent le vécu ! D’ailleurs, la standardiste complètement déjantée sera invitée, lors du moment crucial, à quitter les lieux. Jusqu’à ...
Le spectateur assiste, médusé, à cette tragédie comique. Les comédiens, pleins d’énergie et de bonne volonté, font de leur mieux pour caricaturer leurs personnages et les transformer en sorte de monstres grotesques et pathétiques, à la limite du ridicule. Le tout dans un festival de jeux de mots et de calembours plus ou moins poussifs et dont on se serait vite lassés s’ils n’étaient pas réellement assumés. Comme ce pauvre homme qui "allait de CDD en CDD en CDD en CDD en CDD... il est décédé ! Il s’est suicidé...", on en passe... et des pires ! Face à l’autodérision du texte, la mise en scène aurait sans doute mérité davantage d’extravagance, de folie. Bref, pour ce spectacle spécialement créé pour Avignon, la compagnie parisienne "Or not to be" nous gratifie d’une comédie sympathique. Pas franchement hilarante mais souvent drôle et résolument absurde. |
|
|
|
Mis à jour le 20/07/2006
|
|
|
|
|
|
)
