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 Quand Daniel Prévost fait du Daniel Prévost...
... Ça donne... du Daniel Prévost bien évidemment ! Soyons plus explicites : Daniel Prévost, qui a choisi le théâtre de Lulu sur la Colline à Lyon pour "expérimenter" son nouveau one-man-show, est seul en scène pendant une heure dix et livre ses "pensées" (titre de son ouvrage dont il tire le spectacle). Et ces pensées, ce sont bien sûr des pensées très personnelles, très "prévostiennes" pourrait-on dire : là est l’intérêt du show. Quand on aime le personnage et son univers, on apprécie (pour preuve les éclats de rire qui fusent au moment du sketch du garage Gaudin). Quand on n’aime pas ou quand on ne connaît pas, il est plus difficile d’entrer dans ce petit monde peuplé d’un seul homme. Car il est bien seul, jouant le journaliste qui l’interroge (après avoir évincé la voix-off qui en tenait lieu) et lui-même, qui répond ce qui lui passe par l’esprit et nous dispense des pensées diverses et variées.
Mais, que le titre de son ouvrage ne vous induise pas en erreur. Ces pensées n’ont rien à voir avec Pascal, ni même avec aucun autre auteur, comique ou acteur. Il ne se prétend pas sociologue, comme il l’a confié à la conférence de presse, mais préfère rester dans la "déconnade". Ainsi aborde-t-il des thèmes aussi engagés que l’œuf à la coque, le pâté de foie ou encore la petite cuillère. Le refus de tout engagement et de toute idéologie est caractéristique du personnage. Parler du futile pour éviter soigneusement le grave, voilà le précepte de Daniel Prévost durant ce spectacle : façon de se bâtir le rôle d’un individu méprisant, détaché du monde et nombriliste et manière de ne pas sombrer dans la philosophie de comptoir.
Il en résulte que l’on sourit à ses bons mots insolites et décalés (voir la publicité pour l’andouille ou la cuillère déguisée en uf), mais que l’on n’est pas toujours captivé par le propos, faute d’un vrai sujet. Ses divagations restent, certes, accessibles à tous, mais ne touchent pas forcément, restant volontairement dans la superficialité. Ce sont finalement plus les attitudes de ce fou mégalo (comme il aime à se montrer) qui font rire la salle que ses bons mots. Il faut lui reconnaître ce talent : très à l’aise sur scène, il enchaîne les sketchs et réflexions avec beaucoup de facilité et de naturel (peut-être, en partie, grâce aux conseils de son metteur en scène de fils).
Mais faut-il pousser plus loin la critique ? Inutile car Daniel Prévost préfère la préparer lui-même : des voix-off en début et fin de spectacle viennent jouer les spectateurs à notre place et donner leur opinion. Décidément, il est tout le monde Daniel Prévost : l’acteur, le journaliste et le public. Que nous reste-t-il ? Peut-être à nous taire, si l’on ne veut dire, comme cette voix de petite fille : "je l’aime bien Daniel Prévost !". |
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Mis à jour le 16/06/2005
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