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La création d’Orlando Furioso a plusieurs vertus indissociables qui font d’elle une véritable pépite artistique. D’abord, elle raconte les combats menés par le peuple corse pour résister aux difficultés et aux injustices. Les deux guerres mondiales, le projet de centrale atomique sur l’île, les mensonges distillés par le gouvernement après la pleine catastrophe de Tchernobyl... Les ravages se succèdent mais jamais ne détruisent l’âme de trois femmes, incarnant plusieurs personnages, à travers la chanson et le théâtre. Trois femmes. Et quelles femmes ! Patrizia Gattaceca, Patrizia Poli et Lydia Poli donnent toute leur mesure à une fresque historique, où la gouaille insulaire le dispute aux caricatures, les unes plus réussies que les autres. Il y a le préfet, le maire, le berger, la citadine, la mère de famille continentale qui crie Libertā à tout bout de champ. Ensemble, les comédiennes chanteuses réussissent un tour de force : donner le corps à une histoire collective, en la faisant s’animer à la manière d’un film de Fellini. On se scandalise aux bons moments, sans jamais sombrer dans l’inquisition furieuse. Il y a un savant dosage d’audace et de drôlerie, de magagnes (ces bons mots corses dont seuls les insulaires ont le secret) et d’analyse politique. Sans doute l’un des spectacles les plus réussis de cette année culturelle sur l’île. |
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Mis à jour le 22/08/2019
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