 Vincent Menjou-Cortès fait tellement corps avec son personnage que le public est captivé, comme happé par le récit, parfois, mal à l'aise, d'autres fois en empathie. Ce jeune comédien intériorise magistralement Jeff.
Jeff, debout sur une petite estrade en bois, est face à nous. Devant lui, un micro sur pied, derrière lui, un écran affiche un compte à rebours. Il se déclenchera dès sa prise de parole qui ne pourra pas dépasser une heure. Le décor est planté, minimaliste et suffisant.
Jeff est né avec un petit bec de lièvre. Enfant, on l'examine sans trop donner d'explication, sa mère lui donne plusieurs versions et ses camarades d'école le brocardent sans cesse. C'est alors qui l'ont surnommé "la cicatrice". Lui, timide et solitaire, ne sait pas se défendre et accumule toutes ces humiliations sans rien dire.
Jeff est devant nous, comme on est au confessionnal. Il lâche toute son vécu en détail et cette petite blessure prend des proportions inquiétantes au moment de sa préadolescence douloureuse et pleine de doutes. Elle laissera des traces indélébiles qui renaitront de leurs cendres, bien plus tard, et expliquera son comportement d'adulte.
Le thème de cette histoire m'a fait étrangement penser à une chanson "ça tourne pas rond", de Francis Blanche qui ne faisait pas que des guignolades.
Vincent Menjou-Cortès fait tellement corps avec son personnage que le public est captivé, comme happé par le récit, parfois, mal à l'aise, d'autres fois en empathie. Ce jeune comédien intériorise magistralement Jeff.
La sortie du public, à la fin du spectacle, se fait dans le silence, ce qui prouve l'intensité du propos et la qualité d'interprétation. A coup sûr un bel avenir se dessine pour Vincent Menjou-Cortès. |