
Dans un immeuble de bureau, une jeune femme attend l'ascenseur, un homme en sort. En voyant qu'il a oublié son portable, l'homme remonte dans l'ascenseur. Il se retrouve donc face à la jeune femme, quand soudain, entre deux étages, la lumière s'éteint et l'ascenseur s'arrête. Après un moment de panique, d'appels intempestifs, les deux protagonistes se résolvent à attendre patiemment car il est tard et c'est vendredi.
L'homme (Bruno Abadie), d'âge mur, est cadre dans l'entreprise et la jeune femme (Madleen Martineau) déclare être la femme de ménage dans ce même immeuble. Tout semble les opposer : la différence d'âge, le niveau social et surtout la manière de voir la vie. Il pourrait être son père, elle pourrait être sa fille. Leur dialogue sera musclé, parfois tendre et très souvent drôle. Ils se racontent, se confient, s'écoutent et se comprennent. Le texte, empreint d'un langage de tous les jours, fait mouche à chaque réplique.
Notre femme de ménage, que la vie bouscule, n'a pas la langue dans sa poche et Madleen Martineau, petit bout de femme vive et combative campe avec malice les jeunes femmes d'aujourd'hui avec aplomb et candeur à la fois. Quant à Bruno Abadie, sous son air désabusé et fatigué de la vie, il nous prouve qu'il peut être à la fois drôle et énigmatique comme dans "demain, la nuit" de Matéi Visniec. |